29. Parker contre Parker

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L'électricité parcourait le corps de Tony à un si haut voltage et depuis une si longue période qu'il en venait à prier pour que sa fin vienne au plus vite. Plus rien n'avait de sens autour de lui excepté la douleur et les cris d'agonie de Peter, qui était en train de mourir dans la cellule en face de la sienne sans qu'il puisse faire quoi que ce soit pour empêcher l'inévitable. Il ne pouvait même pas le toucher, lui dire adieu ou lui exprimer à quel point il l'aimait. En le coupant ainsi de son fils dans ses derniers instants, Michael lui avait retiré la moindre chance de mourir en paix.

Et puis, d'un seul coup, la douleur cessa pour laisser la place à un étrange engourdissement qui envahit l'entièreté de son corps, le laissant pantelant sur le sol froid de sa cellule. Était-ce ce qu'on ressentait lorsqu'on passait de l'autre côté du voile pour pénétrer dans le royaume des morts ? Tony eut toutefois rapidement la confirmation qu'il était toujours bien en vie lorsque l'engourdissement fit place à une vive sensation de brûlure au niveau du cou qui l'aveugla et l'empêcha de respirer pendant de longues secondes. Lorsque la douleur devint enfin un minimum supportable et qu'il parvint à retrouver ses repères, il fut forcé de constater qu'il s'était évanoui pendant un moment, comme le prouvait l'absence soudaine de Michael, de Richard Parker, de la chaise de torture...et de Peter, dont la cellule vide réveilla une insoutenable terreur dans le creux de son ventre. En un seul bond, le milliardaire s'était remis sur ses pieds pour courir jusqu'à la vitre de sa geôle, soudain insensible à la douleur qui le terrassait encore quelques secondes plus tôt.

-Peter, où est Peter ? demanda-t-il d'une voix rauque et paniquée en se tournant vers ses voisins de cellule.

À sa droite, les Avengers étaient eux aussi en train de se remettre de la décharge électrique qui aurait normalement dû les tuer, puisque Michael n'avait montré nulle intention de les épargner. Steve était assis par terre, le dos appuyé contre l'un des murs de sa geôle, un regard absent rivé sur la cellule vide de Peter. Comme il ne semblait même pas avoir entendu sa question, Tony préféra aller chercher ses réponses ailleurs. Bucky semblait déjà en meilleure forme, probablement parce que la petite séance d'électrocution qu'ils venaient de subir n'était pas comparable à ce qu'il avait connu lorsqu'il était encore prisonnier d'HYDRA. Derrière lui, le milliardaire pouvait voir Natasha, toujours couchée au sol, qui pratiquait des techniques de respiration, probablement pour calmer son pouls et atténuer la douleur. Comme Bucky se trouvait à être son seul espoir d'obtenir des réponses concernant la subite disparition de son fils, Tony fut bien obligé de s'adresser à lui.

-Où est-il, Barnes ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'est-ce que ces fils de pute lui ont fait ?

-C'est...C'est Richard Parker, je crois, qui est intervenu et qui a arrêté nos colliers, avoua le super soldat d'une voix éraillée par ses cris et le flot d'électricité qui avait altéré ses cordes vocales. J'ai pas tout entendu, j'étais pas tout à fait présent mentalement quand c'est arrivé, mais je pense que Richard a supplié Michael de nous épargner, ou du moins d'épargner Peter, en expliquant qu'après quelques expériences, il parviendrait en un rien de temps à lui créer une armée de super soldats soumis et malléables possédant des facultés similaires à celles de Peter. Apparemment, il travaille là-dessus depuis déjà un moment. Il planifie que ces soldats deviennent la prochaine évolution de l'espèce humaine, les seuls survivants de l'Apocalypse.

Voilà donc pourquoi HYDRA avait tant voulu mettre la main sur Peter au courant des dernières semaines : Brock savait que le Jugement Dernier approchait et il misait sur les facultés de son fils ainsi que sur les avancées du Programme Spider pour assurer la survie des membres de son organisation. À l'heure qu'il était, Richard était probablement déjà en train d'étudier Peter sous tous les angles contre son gré, ou alors peut-être se préparait-il à supprimer sa mémoire pour en faire un simple pantin sans liberté propre, et Tony ne pouvait absolument rien faire pour l'en empêcher, coincé comme un insecte dans son minuscule bocal de verre. Heureusement, il était parvenu à faire sortir Pepper et Morgan de la base dès qu'il avait compris que leur quartier-général subissait une attaque et il ne doutait pas que sa femme avait couru chercher de l'aide dès qu'il les avait déposées en lieu sûr, ce qui voulait dire que la cavalerie ne tarderait pas à arriver et qu'ils sauveraient Peter sous peu – en autant que Richard ne l'ait pas emmené dans une autre localisation pour réaliser ses expériences. Que n'aurait-il pas donné en cet instant pour que son fils l'ait écouté lorsqu'ils combattaient Sam sur le toit et qu'il ait pris la fuite tant qu'il le pouvait encore !

LE MUTANT ET LE MONSTREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant