Investigations

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Me voilà clouée dans mon lit depuis deux jours et deux nuits car la grippe a eu raison quant à ma détermination de suivre scrupuleusement les cours.

Nathéo est passé, comme il l'avait promis et peut-être repassera t'il aujourd'hui ce qui, je dois l'avouer, ne me déplairait pas. Depuis mon passage à l'infirmerie, nous communiquons beaucoup, mais surtout sur des sujets superflus, qui ne demandent pas de raconter des séquences dramatiques ou d'engagements émotionnels. On parle de choses que l'on pourrait dire à n'importe qui en somme.
Je dois quand même préciser qu'étant plus ou moins contagieuse, il transmettait les cours à ma mère en restant sur le pas de la porte.

~J'espère que tu es réveillée De Luca, je suis là dans très peu de temps ! ~

Quand on pense au loup...

~Vous êtes bien sur la messagerie de Tina, je suis actuellement en pleins ronflements. Merci de faire demi-tour, sauf si vous amenez des croissants. Cordialement, la grande malade. ~

Sa réponse ne se fit pas tarder, et je fus prise à mon propre piège. Il m'indique qu'il sera là dans quinze minutes et qu'il avait déjà prit de quoi se faire un petit déjeuner. Seul problème, il est dix heures et je ne me suis pas encore douché. C'est pourquoi je saute presque de mon lit pour y remédier. Niveau vestimentaire pas de temps à perdre, j'enfile un leggins assez épais pour être à l'aise, un débardeur et un sweat que j'avais déjà préparé la veille. Mes cheveux resterons détachés pour aujourd'hui. Je m'observe dans le miroir quelques secondes et mon reflet me fait pitié alors, j'applique un peu de mascara pour tenter de ressembler à autre chose qu'un zombie.
Quelqu'un frappe à la porte. Effectivement, Il ne blaguait vraiment pas !

- Ma chérie, ton ami est là.
- Ce n'est pas mon ami Maman mais bref, j'arrive merci.

Je les rejoints tandis qu'ils sont en pleine discussion dans le couloir.

- Ce garçon est adorable, il nous a ramené des croissants, des pains au chocolat et même des pains aux raisins ! Tu lui as dis que tu ne mangeais pas le matin ? me taquine t'elle.
- Merci Maman pour ce moment vraiment gênant, mais je ferais honneur à notre invité en prenant une de ces viennoiseries.

Je me tourne vers Nathéo. En d'autres circonstances, sa beauté m'aurait sans doute couper le souffle mais en cet instant, je suis juste contente qu'il soit là, pour une raison qui m'échappe.

- Bonjour la condamnée.
- Au revoir, répondis-je en refermant la porte d'entrée.
- J'ai le petit déjeuner je te rappelle, tu es sûr de toi ?
- Entre, je t'en prie ! repris-je, sur un ton ironique. Avant de commencer je peux te proposer un café ? Je n'ai pas encore pris le mien.
- Avec plaisir, à vrai dire, je n'ai rien pris non plus ce matin. Je me suis dis que ça serait mieux si on le prenait ensemble.

Je lui fais traverser le couloir pendant que Mérédith prépare les cafés, et l'invite ensuite à s'installer à table.
Durant le petit déjeuner, la conversation est plutôt orientée sur nos matières préférées puis sur nos projets professionnels, enfin, surtout les siens. De mon côté, je ne sais absolument pas quoi faire de ma vie.

J'envie réellement celles et ceux qui savent déjà ce qu'ils veulent faire de leur vie. Pour ma part, je trouve que nous ne sommes pas suffisamment âgé pour avoir une vision à long terme d'un potentiel métier qui nous suivra toute notre vie. De plus, qui prête attention aux différents métier à seulement dix-huit ans ? Au final, le but est surtout de trouver un boulot pas trop pénible pour éviter de remplir les chiffres du chômage.

ValentinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant