L'annonce

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Je fais les cent pas dans mon salon, incapable de rester en place. Mon téléphone est posé sur la table basse, l'écran noir, mais je ne peux m'empêcher de le regarder toutes les deux secondes, comme si je m'attendais à un autre message de Nate. Bien évidemment, rien. Je ne sais même pas pourquoi je suis aussi nerveuse. Ce n'est qu'une conversation, après tout... non ?

Je tente de respirer profondément pour calmer mes nerfs, mais la tension refuse de me quitter. L'angoisse de ne pas savoir ce qu'il va m'annoncer me ronge. Est-ce une autre révélation qui va bouleverser ma vie ? Ou simplement une discussion banale ? La seconde option semble peu probable.

Quelques minutes plus tard, l'interphone hurle et brise le silence pesant de l'attente. Mon cœur s'emballe.
: c'est lui. Je lui ouvre puis entame un va et vient dans le couloir alors que la tension grandit, jusqu'à ce que des coups timides retentissent à ma porte.

Je m'avance lentement, hésitante. Chaque pas me rapproche de ce qui pourrait bien être une des conversations les plus difficiles de ma vie. La poignée me semble lourde, glacée sous mes doigts. J'ouvre.

Nate est là, ses traits fatigués, les mains enfoncées dans les poches de sa veste. Ses yeux cherchent les miens, et je vois tout de suite qu'il est aussi nerveux que moi.

— Salut, murmure-t-il.

Je me contente de hocher la tête et m'écarte pour le laisser entrer. Une fois à l'intérieur, il retire sa veste, la pose soigneusement sur une chaise et reste debout, comme s'il ne savait pas où se mettre. L'atmosphère est tendue, presque irrespirable.

— Merci de m'avoir laissé venir, commence-t-il d'une voix douce.

Je m'assois sur le canapé, tentant de paraître détendue, mais mes mains tremblent légèrement. Je croise les bras pour essayer de cacher mon malaise.

— Qu'est-ce qu'il y a ? demandai-je, ma voix plus sèche que je ne l'aurais voulu.

Il semble peser ses mots, hésitant à se lancer. Il prend une profonde inspiration, puis finit par briser le silence :

— Mon père... il est malade, Tina.

Je fronce les sourcils, surprise.

— Malade ? Mais... comment ça ?

Il baisse les yeux, incapable de me regarder en face.

— Le cancer s'est propagé partout. Les médecins ne lui donnent plus que quelques mois, souffle t'il difficilement.

Mon cœur se serre d'un coup. Je comprends maintenant l'angoisse dans sa voix, dans ses gestes. Je me redresse légèrement, ne sachant pas quoi dire. Les mots restent coincés dans ma gorge.

— Je... je suis désolée, Nate...

Il hoche la tête, les yeux rougis, mais continue malgré tout :

— Je dois repartir à New-York pour être avec lui, pour l'accompagner pendant ses derniers mois.

Le choc de cette révélation me frappe de plein fouet. Une partie de moi comprend immédiatement qu'il n'a pas le choix. L'autre, plus égoïste, ne peut s'empêcher de ressentir une douleur immense à l'idée de le perdre, pour une durée indéterminée.

— Et... tu pars quand ?

— Demain matin.

— Demain ?! dis-je, ma voix se brisant sous l'émotion.

Il acquiesce, silencieux. J'essaie de contenir mes larmes, mais le flot d'émotions me submerge. Comment suis-je censée gérer ça ? Après tout ce qu'on a traversé, après les doutes, les non-dits, et juste au moment où les choses commençaient enfin à s'apaiser entre nous...

ValentinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant