Valentina

Un peu de bonheur

- Tu n'es qu'une salope ! Je vais tuer ton putain de mec ! T'es à moi pour toujours De Luca tu m'entends ?! Pour toujours !

Je m'éveille en sueur, le parfum du café me rassurant sur le fait que ce ne fut qu'un cauchemar. La présence de Nat n'a pas apaisé mes peurs malheureusement.
D'ailleurs, il est parti en cours et je me retrouve maintenant seule, confrontée à mes interrogations et mes doutes suite à notre conversation qui fut réellement décompressante. Il a réussi à pénétrer ma carapace petit à petit, grâce à son soutient dans les moments difficiles, son humour et sa bienveillance qui, peu à peu, m'ont fait tomber dans ses bras. De même pour lui, je ne peux m'empêcher de repenser à cette phrase « je ne crois pas aux coups de foudre et à toutes ces conneries mais, force est de constater que je n'y ai pas échappé te concernant ». Je le crois sincère et je suis sûr qu'il ne tricherait pas avec moi, pas après ce qu'il m'a prouvé. J'apprécie qu'il me laisse le temps dont j'ai besoin, comme je lui suis reconnaissante d'être aussi compréhensif. Je ne peux plus lui en vouloir d'être parti. J'ai vraiment réaliser les raisons de son silence et je m'engage à ne plus le blesser mais également à ne plus me mettre dans des situations qui pourraient me faire écho à mon passé tant que je n'ai pas réglé complètement celui-ci. J'aimerais lui envoyer un message mais comme à mon habitude, je ne sais quoi lui dire. Je tente quelque chose :

~ Coucou, j'espère que tu as bien dormi cette nuit. Les cours se passent bien ? ~

Après relecture, je l'efface. C'est idiot un tel message après notre conversation. Nouvelle tentative.

~ J'espère que tu vas bien ? Bon courage pour les cours ...~

Non non non ! Ça ne va toujours pas ! C'est d'un banal ! Quelle conne je fais franchement ! Dernière tentative, jamais deux sans trois paraît-il.

~ Je pense à toi, j'espère te voir ce soir.~

Voilà qui est fait, simple et efficace.

Maintenant prête, je me dirige vers le Santa pour installer les décorations de Noël. Je porte ma petite robe noire ajustée, mettant en valeur mes courbes, assortie à des collants noirs épais et un gilet en laine bordeaux pour affronter les basses températures de l'extérieur. Mes bottines montantes noires à clous dorés apportent une touche de jeunesse à cette tenue qui semble me faire sortir droit d'une maison de retraite. Le bus ne tarde pas à arriver et quelques longues minutes après, je suis arrivée dans mon second lieu de vie. Mathias et Aurore sont tous deux présents alors que Carlos lui, n'est pas encore arrivé.

- Salut ! Prête à rendre cet endroit encore plus beau qu'il ne l'est déjà ? m'accueille Aurore, visiblement excitée par cette activité.
- Euh ... oui bien sûr.
- Je ne sais comment réagir devant tant d'enthousiasme !

Mathias rit et Aurore retourne à ses occupations. Il faut dire que mon premier Noël sans ma famille me donne plus envie de pleurer que d'être en joie. Je me dirige vers l'immense sapin de plastique blanc nu et commence à y mettre les premières boules.

- Ton week-end s'est bien passé ? m'interroge mon apprenti collègue tout en m'accompagnant.
- Ça va... et le tiens ?
- A vrai dire j'ai fais des heures supplémentaires, je suis exténué. Heureusement que je ne bosse pas demain.
- En effet.
- Toi aussi tu fais partie de ces gens blasés des fêtes et qui passent leur temps à dire que c'est commercial ?
- Disons plutôt que, cette année en tout cas, je n'ai pas le cœur à fêter quoi que ce soit.
- Je ne te demanderais pas pourquoi, ne t'en fais pas.

Je le remercie d'un sourire discret et continue d'habiller notre beau sapin.

- Je ne vais pas tarder à vous laisser, j'ai un rendez vous. Ça ira ? dis-je à Aurore en mettant en place ma dernière guirlande.
- Oui, t'as fais du bon boulot. À ce soir ?
- Oui à ce soir.