Valentina

Affrontement final

Les souvenirs se mélangent à la peur qui me ronge. William... Je n'arrive pas à chasser l'image de lui, celle de cette nuit où il a brisé tout ce que j'étais. Mon corps tremble malgré moi, et la nausée monte, alors que ses mains, son odeur, ses yeux verts ... tout refait surface. La terreur me paralyse un instant, comme si je revivais chaque seconde de ce cauchemar.
Mais aujourd'hui, je ne suis plus la même. Je serre les dents, refusant de le laisser me plonger à nouveau dans ce gouffre.
La porte de chez Rosa est entrouverte. Une boule se forme dans ma gorge. Quelque chose ne va pas. Chaque fibre de mon être me crie de reculer, de fuir, mais je n'ai pas ce luxe.
Rosa est la-dedans, avec lui. À cet instant, je ne refuserais pas une cigarette en gage de dose de courage !

— T'es là ? Samuel ! soufflé-je d'une voix pressée.

Il surgit à mes côtés, sa présence calme un instant la tempête dans ma poitrine, mais je ne peux m'empêcher de m'inquiéter.

— Je t'avais dit de ne pas venir... soupiré-je, les yeux rivés sur l'entrée.

— Et te laisser faire ça toute seule? Pas question, répond-il simplement.

Un bruit à l'étage. Des coups. Puis un cri.
Je me fige, et mon cœur s'arrête une fraction de seconde. C'est Rosa.

— Allons-y , murmuré-je d'une voix à peine audible.

Nous pénétrons discrètement dans la maison, chaque pas résonnant comme un avertissement silencieux. Samuel sort son téléphone, déjà en train d'appeler la police alors que nous montons l'escalier avec précaution. Les bruits à l'étage se font plus nets, et les pleurs de Rosa me déchirent de l'intérieur.

Je pousse doucement la porte de sa chambre.
Là, devant moi, la cauchemar recommence. Le monstre est penché sur Rosa, la tenant fermement, son visage tordu par un désir malsain. Elle le supplie, pleurant, mais il ne recule pas. Le chemisier de mon amie est déjà ouvert, arraché, serait plus juste. Je sens la bile monter. Une rage froide m'envahit, mais je suis clouée sur place.
Pendant un instant, je crois voir mon propre visage face à lui. Tout mon corps frissonne, chaque parcelle de mon être est terrifiée, mais je ne me démonte pas.
Dans un geste incertain, je sors mon téléphone,
je ne réfléchis même pas et je filme. J'ai besoin de preuves, je dois faire quelque chose et en même temps, je suis pétrifiée. La peur me paralyse.

Soudain, William se retourne. Nos regards se croisent et ill me fixe, les yeux brillants de rage.

— Ah... Tina. Tu veux te joindre à la fête ?

Mon cœur bondit dans ma poitrine, sort presque lorsqu'il repère mon téléphone braqué sur lui puis dans un élan non retenu, il se jette sur moi. Samuel s'interpose entre nous, mais d'un rapidement, William lui assène un coup d'une brutalité inouïe. Je pousse un cri étouffé alors que Samuel s'effondre lourdement sur le sol. Rosa hurle, et je sens mes jambes trembler.

Je suis seule.

— Comme c'est mignon, le papa à sa fifille qui est venu la protéger, enfin ... essayer quoi. Regarde moi ça ! Incapable de résister à un petit coup de poing ! C'est un fragile ton géniteur. Il s'est évanoui comme une merde ! AH AH AH !

Son rire presque démoniaque me transperce alors que
je recule instinctivement, mon dos heurtant la porte. Il n'y a nulle part où fuir, je suis piégée tandis qu'il s' avance, son regard planté dans le mien, un sourire cruel étirant ses lèvres.

— Tu croyais pouvoir m'arrêter avec cette petite vidéo ? T'es capable de mieux que ça ma belle.

Il est à deux pas de moi. Je recule encore, cherchant désespérément une issue. Mais rien. Pas de fenêtre. Aucune sortie. Je suis coincée.
Il se rapproche encore, sa main tendue vers moi. Mon téléphone m'échappe des doigts et tombe au sol avec fracas.