Valentina

Tout va bien

Mon regard se perd sur le café que je suis en train de remuer, alors qu'un petit marteau piqueur a prit place dans mon crâne. Je peine à réaliser que je suis encore debout malgré tout ce qui m'ai arrivé. Cela dit, tout est relatif n'est-ce pas? Je doute que de se noyer dans l'alcool est ce que l'on pourrait qualifier d'être « encore debout ».
Pourtant, j'étais si bien... même si j'ai regretté sur le moment et, c'est encore un peu le cas mais cette sensation de légèreté et de bonheur en toute insouciance, c'est de ça dont j'avais besoin. J'ai pleinement conscience cependant, que ce n'est pas la solution adéquate à envisager sur du long terme.

Je songe alors à ce qu'Angélique m'a suggéré. L'écriture peut être une véritable échappatoire seulement, je ne suis pas prête à coucher mes maux sur papier. Ça ne rendrait les douleurs que plus réelles, et je n'en ai pas envie. Que vais-je donc faire pour m'en tirer cette fois-ci ? Tout mettre sous le tapis comme j'en avais l'habitude ou, me concentrer sur ce qui me fait du bien ? À quelques jours seulement des fêtes de Noël, où tout se bouscule dans mon esprit, les deux options presque semblables sont toutes deux envisageables.

En effet, le vide qui s'était dissipé il y a peu, reprend place en moi et je fais le compte des événements qui m'ont fait ouvrir cette bouteille de malheur car, si il n'y avait que le mensonge sur mon géniteur, j'aurais pu l'encaisser sans me jeter sur cette maudite boisson. Difficilement certes, mais je m'en serais sortie.
Malheureusement, la série d'événements que j'ai vécu en sont tout autant responsables.

En peu de temps, on m'a enlevé les deux femmes auxquelles je tenais le plus au monde. Je me suis faite agresser par ce qui était mon petit ami à l'époque et, je suis tombée vraiment bas en étant sous son emprise. Toucher à la drogue ne m'aurait jamais traversé l'esprit si il n'avait pas été là pour m'y faire goûter. À cause de cette fichue pourriture, j'ai perdu ma meilleure amie de toujours, folle amoureuse de lui et brisée par moi, à plusieurs reprises jusqu'à la fois de trop.

Puis, je me rend compte que je n'arrête pas de me focaliser sur tout ce que j'ai encaisser de mauvais et destructeur. J'ai réellement envie de m'en sortir, mais j'ai la sensation constante que quelque chose m'empêche de sortir la tête de l'eau, comme si on me retenait dans l'orage et la pluie, alors que je ne demande qu'à aller vers le soleil.

En parlant de soleil : Nathéo, qui se rapproche sans doute de la seule petite source de lumière dans cet amas de noirceur, est vraiment tout ce que j'ai de positif dans ma vie. Lui et Angélique que j'ai rencontré bien avant mais, comme quoi, le hasard fait bien les choses.
Il n'est pas comme les autres, loin des stéréotypes de bad boy qui plaisent tant aux filles d'habitude, mais je le repousse dès que les choses deviennent sérieuses. Pour autant, il m'arrive de lui faire du rentre-dedans et de répondre volontiers aux siens.

J'ai envie d'aller le voir avant de ne plus pouvoir avec la reprise du travail. J'opte pour la mise sous le tapis de mes derniers coups de poings donnés par la vie.

D'ailleurs, je suis prise d'une motivation inexpliquée qui me donne envie de conclure cette histoire avec mon père au plus vite. Je cherche alors la lettre qu'il m'a donné, avec les sois-disant réponses dont j'aurais besoin, mais je n'arrive pas à mettre la main dessus. Je fouille partout, chaque recoin, chaque placard et elle n'est pas là. Qu'est ce que j'en ai foutu ? Au moment même où je me décide à la lire, elle a disparu ! Je suis pourtant sûr de l'avoir récupéré ...

J'empoigne mon portable dans le but d'envoyer un mot à Samuel afin d'éclaircir mes doutes, et j'aperçois la notification d'un nouveau message de lui que j'ai volontairement laissé fermer. Je pense qu'il veut de mes nouvelles après la vérité fracassante que j'ai découvert, alors soit.

             ~ Bonsoir Valentina, je t'écris ce sms pour prendre de tes nouvelles et te dire que si tu as besoin de parler, je suis là. Samuel. ~