L'ange le plus précieux

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- Mademoiselle De Luca ?

Je ne réponds pas, me lève et va voir le médecin qui est de garde cette nuit.

- Mademoiselle, suivez moi s'il vous plaît.

Elle m'emmène dans une petite salle réservée aux familles des patients, un endroit où l'on s'entretient pour dire des choses peu agréables à entendre. J'ai envie de vomir mais je me retiens.

- Asseyez vous, je vous en prie.

Je ne vais pas aimé cette femme. Peu m'importe qui elle est, je sais que je vais la haïr toute ma vie pour ce qu'elle s'apprête à me dire.

- Bon, écoutez, je vais essayé d'être claire. Votre maman est très faible, son système respiratoire rencontre des difficultés. Ses poumons ne sont plus assez fort pour faire leur travail correctement. La maladie dont elle souffre a beaucoup affaibli cette partie de son corps, ce dernier qui est, lui aussi, très faible à l'heure d'aujourd'hui. Je suis désolée pour ce que vous allez entendre mais, elle vit, malheureusement, ses dernières heures . Nous avons réussi à la réveiller et à la maintenir à peu près consciente grâce à l'oxygène dont elle a manqué, mais j'insiste, elle est très faible. Ça serait de l'acharnement thérapeutique si nous devions continuer les soins que nous lui apportons actuellement.

Je ne réagis pas. Je ne pose aucune question, je me sens vide.
- Je sais que ce n'est pas facile à avaler mais avez vous peut être des questions ?

Je fais simplement un « non » de la tête.

- Vous avez fait tout ce que vous deviez et vous pouvez encore faire quelque chose, c'est aller la voir et rester avec elle autant de temps que vous le désirer.

Nous nous levons, comme si elle avait entendu mes pensées.

- Suivez moi, je vous conduis à sa chambre.

Nous traversons le couloir et moi, j'ai peur, j'ai froid, il fait nuit, aussi nuit que dans mon cœur à cet instant. Nous passons devant une chambre où une femme pleure, des personnes tentent de la consoler mais, ils n'ont pas l'air de vraiment y arriver. Je n'aime pas cet endroit, je veux ma maman ...
Dans sa chambre, il y a cette terrible machine qui surveille les battements de cœur, la tension artérielle et un autre paramètre que je ne connais pas. Elle émet un son désagréable et régulier que beaucoup craignent d'entendre devenir un son linéaire. Je fais partie de ces personnes aujourd'hui.
Elle a les yeux ouverts quand j'arrive, mais ils se referment presque aussitôt. Puis elle les ouvre de nouveau et lorsqu'elle me voit, elle tend, tant bien que mal ses bras vers moi. Je n'avais encore jamais vu ce regard et pourtant je le pensais mais cette fois, il si loin déjà...
- Bon courage mademoiselle. Nous sommes à côté si il y a quoi que ce soit.
Je ne fais pas attention à eux. Mon attention toute entière est portée sur cette femme qui m'a donné la vie, alors qu'aujourd'hui, elle est en train de perdre la sienne. Elle est couverte d'un drap épais jaune et un énorme masque couvre son nez et sa bouche.
Mon dieu, aidez moi...
Je peux voir des larmes se former au coin de ses yeux, l'une d'elle est en train de rouler sur sa joue. Elle ne veut pas partir et je ne veux pas qu'elle parte non plus.

- Maman...

Je sanglote, j'ai du mal à parler, mais je dois réussir à lui dire ce que j'ai besoin qu'elle entende tant qu'elle est encore avec moi.

- Si je t'ai blessé, si je t'ai fais du mal, pardonnes moi... Tu as été une maman formidable...

Je peine à continuer, je n'y arrive simplement pas. Je place mon visage entre ses mains, et embrasse sa paume au goût salé et humidifiée par mes larmes, puis je la regarde à nouveau. Qu'est ce que je vais faire sans toi maman ? Pourquoi faut-il que tu partes maintenant ? Je ne serais jamais assez forte pour survivre ici si tu n'es plus là! Je m'effondre et baisse la tête quand ses deux mains et la petite force qu'il lui reste, relèvent mon visage, m'obligeant à lui faire face.

ValentinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant