Le silence est d'or... Ou pas

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Ce week-end, plutôt calme et quelques peu agréable touche à sa fin. Après m'être jeté sur lui pour l'embrasser et ensuite le repousser comme à mon habitude, nous avons passé notre journée à regarder des films, entrecoupés par des cafés et un peu de nourriture quand même car il en faut.
Nous n'avons rien fait de plus que des câlins par la suite mais c'était suffisant et, ni lui ni moi, n'avions envie de plus que la légèreté du moment vu ce qu'il s'est passé quand nous avons tenté d'aller plus loin.

J'entends le réveil de mon colocataire de fortune sonner, il est temps pour lui de se préparer, pendant que j'émerge, du brouillard mais avec une légère éclaircie. Je vais m'installer dans mon nouveau quartier général, à savoir le canapé. Juste devant se trouve une table basse noire carrée et simple, où ma tasse de café au lait fumante m'attend.
Merci Nate.
J'attrape une cigarette, après avoir avaler une gorgée de mon élixir préféré puis, j'allume la télé sur une chaîne qui diffuse les informations en continu pour ne pas changer mes nouvelles habitudes. J'écoute sans vraiment prêter attention aux journalistes car je plonge dans mes pensées, qui, je dois le dire, sont assez fatalistes alors même que je sors d'un week-end qui m'a prouvé que rien n'est jamais définitif, sauf la mort.

Alors donc, je réfléchis et je me demande si c'est vraiment ça de devenir adulte. Quelqu'un n'aurait pas pu dire à notre créateur que ce n'est clairement pas une bonne idée ce concept là ? Nous obliger à vieillir et à nous jeter dans le vide sans parachute, dans ce truc qu'on appelle la vie. Cela aurait pu être pensé autrement non ? Grandir, souffrir, vieillir, mourir et bon vent ! Génial !

Dans ma réflexion très philosophique, la conclusion qui se présente à moi est la suivante : les études, c'est fini, je ne passerais pas mon bac parce que je suis projetée, malgré moi, dans le monde impitoyable des adultes et des trucs à payer comme, le loyer, les factures et bien d'autres joyeusetés de ce type. Encore une fois, Meredith ne m'a pas laissé le choix. Me faire promettre de réussir mes études pour au final me lâcher avant d'avoir la chance d'essayer, c'était franchement pas malin. Elle aurait pu attendre un peu quand même... Bref.

Malheureusement, je ne suis pas l'héroïne parfaite d'un roman d'amour neuneu, super douée, qui va au lycée bien sagement et fait ses devoirs quoi qu'il arrive même si, entre nous, on ne la voit presque jamais les faire d'ailleurs cette fille. En plus, elle a toujours de la chance, soit elle tombe sur un mec méga riche, soit elle a les bons tuyaux et/ou, un métier qui lui permet de gagner son pain correctement tout en vivant de manière plus que suffisante.
Moi, Valentina De Luca, je ne suis qu'une personne lambda qui doit affronter la réalité aussi dure soit-elle.

J'ai dix-huit ans, l'âge idéal pour travailler et aux yeux de la loi, responsable de ma vie. Je vais devoir subvenir à mes besoins seule car, même si il me reste de l'argent qu'Olivia m'avait généreusement mis de côté, je ne veux pas tout claquer. J'en ai déjà assez dépensé dans les clopes, les séances de psy et par ailleurs, je pense que je suis bonne pour y retourner, quand je serais prête à parler bien sûr.
Bref, essayons de voir le verre à moitié plein, je ne verrais plus William, et ça, c'est sans doute un beau cadeau dans tout ce merdier.

- J'y vais Tina, à ce soir, et n'hésite pas à m'écrire si tu en as besoin.

Il m'embrasse sur le front et s'en va. Je prends trois minutes de réflexion supplémentaire.

Mais on est où là? Je m'engueule intérieurement. Un type vient presque habiter chez moi suite à la perte de ma mère et pourquoi déjà ? Me soutenir dit-il. Je ne peux pas laisser ce truc là durer, je pourrais m'y habituer et quand il partira, ça sera d'autant plus difficile, car oui, il partira bien un jour comme tous ceux qui ont fait partie de ma vie. Autant mettre fin à ce cirque tout de suite de moi même.

ValentinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant