Valentina

Blessures du passé

Son regard ne me quitte pas, réclamant mon attention et éveillant un désir qui s'intensifie à chaque pas qu'il effectue vers moi. Malgré mes efforts pour reculer et fuir, mes pieds semblent ancrés au sol alors qu'une peur palpitante se mêle à mon désir croissant. Au cœur de cette vaste pièce, aucune échappatoire ne se profile. La seule fenêtre disponible est barricadée, semblant sceller tout moyen de sortie.  Derrière moi, un lit au dessus rouge sang, orné de sangles en cuir noir qui pendent aux barreaux attire mon attention. Quelques bougies éclairent les tables de nuit, jetant une lueur sur cette scène particulière. Les coins sombres de la chambre accentuent le sentiment d'enfermement. Rien d'autre que ce lit, ces sangles, lui et moi ne règne dans cette pièce. Je suis comme piégée.
Il progresse, dévoilant son torse nu, son jean glissant lentement le long de ses jambes, son regard ardent ne se détachant jamais du mien. Une main enserre mon cou, l'autre exerçant une pression dans le creux de mon dos, rapprochant inévitablement nos corps.
Ses lèvres effleurent les miennes, puis soudain, un baiser passionné et langoureux embrase chaque parcelle de mon être. Il me fait pivoter, dos à lui, une main toujours enserrant mon cou, tandis que l'autre explore d'abord ma poitrine, puis descend vers mon ventre, mes hanches, jusqu'à aboutir, dans une attente délicieusement interminable, à mon entre-jambe.
Il joue avec mon clitoris et un plaisir certain s'empare de moi, je suis humide. Je sens son érection grandir contre mes fesses au fur et à mesure de mes gémissements. Il suspend l'apogée du plaisir, déplaçant sa main de mon cou vers ma hanche et goûtant ses doigts à ses lèvres. En me penchant doucement en avant, je sens son boxer disparaître après quelques secondes. Il m'envahit, un soupir s'échappe de sa gorge, amorçant des mouvements intenses mais tendres. Ses mains pressent mes hanches, guidant avec passion chaque va-et-vient. Mes gémissements révèlent mon plaisir sans réserve.
Il tire gentiment mes cheveux d'une main, et soudain plus fortement mais je ne dis rien car sur le moment et avec lui, étrangement, ça ne me déplaît pas.
- Tu aimes Valentina ?
Je ne réponds pas étant trop concentrée sur l'effet qu'il me fait.
- Je t'ai demandé si tu aimais ça salope ! Réponds !
QUOI?
Le plaisir et la frénésie qu'il me procurait laisse place à la peur soudaine de voir un autre visage que celui de Nathéo. Cependant, c'est bien lui lorsque je me tourne, arborant un regard plus sombre et un sourire mesquin. Soudain, il interrompt brusquement ses mouvements, me retourne violemment, et attache mes poignets aux fameuses sangles. Je tente de me débattre, mais mes forces m'abandonnent rapidement et ainsi, je pleure, ne voulant rien de tout cela...
- Nate je t'en prie... Ne fait pas ça...
Il est déjà trop tard. Je suis allongée sur le dos, les bras au-dessus de la tête, avec lui sur moi, continuant sa pénible danse. Il saisit à nouveau mon cou, cette fois avec ses deux mains, m'étranglant tout en poursuivant ses mouvements. La douleur s'installe, une sensation d'étouffement, et pourtant, il persiste.
- T'es qu'une pute, je sais que tu n'attendais que ça ! Ma queue en toi...

NOOOOOOON !
Je parviens par je ne sais quel miracle à secouer mon esprit pour m'éveiller, le cauchemar me laissant une empreinte violente. C'est bien au-delà de ce que je peux supporter, et je sursaute en réalisant que ma mère est à mes côtés, me fixant avec de grands yeux. J'avais oublié que je m'étais endormie avec elle.

- Bon, on devrait enfin se parler tu ne crois pas?

Le réveil sonne à peine six heures que ma mère me réclame l'explication de mon cauchemar, se focalisant sur le "pourquoi". Autour d'une tasse de café dans le salon, nous prenons place. Son état aujourd'hui est meilleur qu'hier, un soulagement que j'avoue apprécier.
Imaginer m'ouvrir sur ce qui me tourmente au point de perturber mes nuits est vraiment difficile. Cela impliquerait d'aborder des détails intimes, sombres et profondément destructeurs pour moi. Comment puis-je lui faire comprendre ? J'explore une approche délicate.