𝚇𝚇. 𝚃𝚛𝚘𝚒𝚜 𝚏𝚒𝚕𝚜 𝚍𝚎 ***

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Mes pieds ont lâché, enfin je crois. Ou peut-être que c'était mes genoux, je n'en sais rien. Mais ce que je sais c'est que mon esprit et mon cœur sont tombés.

Putain, tout ça c'est de ma faute ! Ma faute.

Je prends le verre d'eau qu'on me tend et avale petit à petit, laissant le liquide froid se déverser dans ma gorge.

Je tremble encore malgré les longues minutes qui viennent de s'écouler depuis la nouvelle.

J'ai conscience que le temps court, mais je suis comme bloquée, bloquée dans mes mouvements. Je n'arrive plus à bouger. Ça ne m'est jamais arrivé. J'ai envie de vomir, de crier, de pleurer encore, et surtout de dormir.

Mais quand je ferme les yeux, je revois ces images dans mon esprit de lui en train de se faire frapper par ces hommes, de lui en train de se faire cogner dedans, en plein ventre. L'acidité revient dans ma gorge. Putain.

Au début je n'ai pas compris ce qui se passait, je ne voulais pas comprendre. Il y avait une vue assez éloignée pour qu'on voit et ma porte et celle de Lincoln, puis tout s'est passé très vite. Les trois hommes sont arrivés dans notre couloir, ont tapé à ma porte, l'ont presque défoncé, ont réussi à entrer et ont disparu dans l'appartement. Dans mon appartement.

À ce moment-là, ma seule espérance était qu'il ne trouve pas mes biens, mais quand j'ai vu Lincoln sortir de son appartement, Loki à ses pieds, je n'ai pensé qu'à eux, priant pour qu'ils retournent tous les deux à l'intérieur. Malheureusement, mes prières ne se sont pas faites entendre. Les secondes qui ont suivi, les trois hommes sont sortis de mon appartement et se sont attaqués au vieil homme. Au début, je n'ai pas voulu y croire. Comment pouvait-on s'en prendre à un homme comme ça surtout âgé de la sorte ? Un des deux jumeaux l'avait brutalement porté et poussé contre le mur derrière lui. Lincoln essayait tant bien que mal de se remettre sur ses deux pieds, mais il ne pouvait rien faire contre un homme comme lui.

Et ensuite c'est là que le cauchemar a commencé.

L'autre jumeau lui avait envoyé un coup de poing en plein visage. Un putain de coup de poing. Ont-ils un cœur sérieusement ? Sont-ils humains ? Ensuite les deux gardes du corps ont commencé à le frapper, encore et encore, lui jetant des coups pieds dans le ventre et coups de poing vers les yeux. Rien qu'en y pensant j'ai envie de vomir, rien qu'en y pensant mon cœur se pince à m'en faire mal, rien qu'en y pensant j'ai envie de les tuer. Ils ont laissé le vieil homme par terre, l'un d'eux l'a craché dessus après que le chef s'est approché de lui et lui a murmuré quelque chose. Ils sont ensuite retournés dans mon appartement et sont ressortis avec des objets en main. Ces fils de-

— Vous allez mieux ? me demande le directeur lorsqu'il entre dans son bureau.

Je ne réponds pas. Je suis énervée contre eux.

S'ils ne m'avaient pas kidnappée durant le gala, je n'aurais pas oublié de leur donner la bague le lendemain, s'ils ne m'avaient pas kidnappée quand je suis revenue en ville il y a maintenant une semaine, j'aurais pu arranger tout ça. Putain, tout ça à cause d'une putain de bague. Une bague quoi !

Tellement fatiguée, je laisse les larmes couler le long de mes gens. Tant pis si on me voit pleurer.

La porte s'ouvre brutalement et laisse apparaître Mickaël, son visage est toujours et encore de marbre comme s'il n'avait d'autres expressions. Enfoiré. C'est aussi de sa faute. C'est de leur putain de faute à tous.

Il s'installe à côté du directeur et s'appuie contre le mur, les bras croisés contre sa poitrine.

— Lana, nous avons une proposition à vous faire.

𝐴𝑙𝑙 𝑟𝑜𝑠𝑒𝑠 ℎ𝑎𝑣𝑒 𝑡ℎ𝑜𝑟𝑛𝑠Où les histoires vivent. Découvrez maintenant