𝚇𝙸. 𝙱𝚕𝚎𝚞

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CHAPITRE 11

Noir. Couleur. Sombre. Obscur. Néant. Rien. Vide. Infinité. Trous. Beaucoup. Plusieurs. Mémoire. Souvenir. Vrai. Faux. Réalité. Mensonge.

Je ne sens rien. Ni couleur. Ni trous. Juste du noir. C'est le néant. C'est sombre. C'est obscur. Juste du noir. Mais je sens des choses. Plusieurs. Beaucoup. Infinité. Dans ma mémoire. Dans mes souvenirs. Est-ce vrai ? Est-ce faux ? Réalité ? Mensonge...

***

Le sursaut me prend et me réveille. Ma tête est encore posée sur l'oreiller et mes yeux sont encore fermés. Mais, je décèle des sons. Des sons inexistants auparavant. Ma bouche est pâteuse et des croûtes se sont formées dans les coins de mes paupières. J'essaie de me relever, mais mon poids est trop lourd et je retombe alors immédiatement.

Où suis-je ?

Je bascule sur le côté droit afin d'avoir un autre angle de vue de la pièce dans laquelle je me trouve. L'ambiance ici est calme, très calme, voire inexistante. Ça sent le... désinfectant ? Plusieurs autres lits comme le mien sont disposés à mes côtés.

Suis-je à l'infirmerie ?

Lorsque je me retourne une nouvelle fois sur moi-même, je reconnais les lieux et comprends que je suis bien à l'infirmerie. Depuis que je suis arrivée à l'Institut, j'ai eu le temps de passer de nombreuses fois ici à cause de toutes les blessures que je me faisais lors des entraînements.

Je retire le fin drap qui me couvre et regarde instinctivement mon corps. Je l'analyse. À ma grande surprise, je ne suis vêtue que de mes sous-vêtements et d'un simple débardeur noir recouvrant mon soutient-gorge qui commence réellement à m'étouffer. Je le retire donc et le fais passer au-dessus de ma tête. Qu'est-ce que je déteste ces trucs, râlé-je en le retirant. Sinon à première vue niveau blessure, il n'y a rien. Seuls quelques bleus sont apparus sur mes deux coudes créant des ronds mauves sur chacun. Que m'est-il arrivée ?

J'essaye de faire fonctionner ma mémoire, mais aucun souvenir ne semble vouloir revenir. Quel jour sommes-nous déjà ? Et quelle heure est-il ? Déjà connaître ces deux réponses m'aideront à me situer. Malheureusement il ne semble avoir personne dans l'infirmerie pour m'aider. Je déteste les trous de mémoire, ça crée un stress inimaginable à l'intérieur de moi. Comme si tu savais quelque chose, mais tu ne savais pas quoi, que tu connaissais quelque chose, mais quoi ? C'est une bonne question. Je fonce les sourcils pour me concentrer au mieux que je peux afin de me souvenir. J'essaye alors de me relever une nouvelle fois. Cette fois-ci, je prends tout mon temps pour me poser sur mes deux pieds et m'appuie sur tout ce qui me permet de le faire. Je sors d'abord mes jambes du lit et les dépose au sol. Le froid du carrelage blanc me produit un frisson dans tout le corps. Me voilà assise, je m'appuie alors sur mes mains pour m'aider à me mettre debout et une fois chose faite, je m'appuie contre la rambarde du lit.

Une fois bien stable sur mes deux jambes, je sens que ma vessie a besoin de se vider, et maintenant. Je zieute alors dans la salle à la recherche des toilettes et les remarque rapidement à ma gauche. Sans prendre la peine de m'habiller, je m'y rends et soulage ma vessie qui me faisait presque mal tellement j'étais pressée. Accoudée sur mes genoux, je fixe la porte blanche devant moi. Tout est blanc ici, ça fout vraiment la chaire de poule. Comme si j'étais dans un putain d'hôpital psychiatrique. Je ne suis pas... non Lane c'est juste l'infirmerie du centre, me rassuré-je.

Je remets ma culotte à sa place et sors de la toilette pour remonter sur mon lit où je m'installe pour reprendre ce que je fais depuis mon retour à la réalité : retrouver ma mémoire. Quand je m'assois sur mon lit emprunté, je remarque ma combinaison d'entraînements sur la chaise en face de ce dernier. Les souvenirs surgissent d'un seul coup dans mon esprit comme si une clé avait ouvert la porte des souvenirs. Je me souviens de l'entraînement du matin avec le chef Luke, du nouveau parcours, des obstacles infranchissables, des hautes marches de l'escalier bleu, du dernier obstacle avec les anneaux et enfin de mon saut dans le lac. On m'a poussée... Isaac m'a poussée. Ce putain d'enfoiré. Je me revois tombée dans l'eau sans pouvoir rien faire pendant que lui était en haut à me regarder tomber comme une merde. Je me mets à rire nerveusement en me voyant tomber tandis que la colère monte crescendo en moi. Il m'a poussé alors que j'avais dit non, mon corps a rencontré cette eau dégueulasse alors que je ne voulais pas. Mes mains tremblent légèrement et ma gorge se serre. N'est-il pas sérieux ? Je prends une grande inspiration avant d'expirer. J'aurai pu mourir dans ce lac. Je me vois couler dans les profondeurs. Qui est venu me chercher ?

𝐴𝑙𝑙 𝑟𝑜𝑠𝑒𝑠 ℎ𝑎𝑣𝑒 𝑡ℎ𝑜𝑟𝑛𝑠Où les histoires vivent. Découvrez maintenant