𝚇𝚇𝚇𝚅𝙸𝙸𝙸. 𝙰𝚒𝚍𝚎 𝚎𝚝 𝚍𝚎́𝚝𝚎𝚗𝚝𝚎

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CHAPITRE 38 :

Je prends une grande respiration et me concentre.

Aucune émotion ne passe sur mon visage.

Rien qui puisse me mettre en péril.

Aucune confiance, peur, crainte ou même stress.

Rien. De marbre. Comme lui.

On se regarde dans les yeux, attendant lequel de nous deux allait franchir le premier pas et défier l'autre.

Contre toute attente, il choisit de le faire.

Il franchit ce pas.

Je me mets en position car très vite, les choses commenceront. Voilà. Il commence.

En moins d'une seconde, il s'est dangereusement rapproché de moi. Je réplique de suite, sans perdre une seule seconde. Je contre quand il essaie de m'attaquer et laisse une distance entre nous pour pouvoir danser des pieds. Je le touche une première fois au ventre, le poussant d'un bon demi-mètre. J'en profite pour me rapprocher et l'attaquer au menton.

C'est dangereux, je le sais, mais je sais aussi que rares seront les hommes entraînés comme Mickaël l'est. Cet homme a passé des années entière à former ce corps qui est le sien, et ça, pas besoin de lui demander pour le savoir.

Comme si la chance était de mon côté, mon coude atteint son menton et le fait une nouvelle fois basculer à l'arrière. C'est une ouverture. J'ai une ouverture ! Je me lance alors dans l'une des ses prises. Je plonge vers le sol et attrape son mollet droit. J'use dans le peu d'abdos que j'ai pour faire monter le haut de mon corps vers lui et le faire vaciller. Il tombe sur le côté et j'en profite alors pour poser un doigt sur sa jugulaire. Je me rapproche de lui et lui chuchote :

— Touchée.

Toute fière, je me relève et le relâche. Je saute de joie. J'ai enfin réussi à maîtriser Mickaël après des mois de galère constante.

— C'était bien joué. C'est exactement comme ça que vous devez faire : ne pas hésiter et agir. Le corps finira par faire le reste.

Il s'avance vers moi et me montre sa main. Je le regarde sans trop comprendre.

— Qu'est-ce que vous faîtes ?

— C'est pas comme ça que vous faîtes à chaque fois ?

Sans m'en empêcher, j'explose de rire. Il a voulu me taper dans la main ? Je rigole d'autant plus en y repensant.

— C'est officiel, je ne vous comprends plus.

— Vous (je rigole), vous avez voulu (un nouveau rire), vous avez voulu me taper dans la main ?! Mais où est passé mon Mickaël ?

Mon rire m'en fait mal au ventre. Je suis bien la seule à rigoler de la situation. Je finis par me calmer, les mains sur le genoux, pliée en deux.

— Par pitié, dis-je en me relevant, recommencez à chaque fois que je pleure.

Il claque sa langue contre son palais tandis que j'essuie la larme dans le coin de mon œil.

— Ouuuh, c'était bien drôle.

— J'espère que vous avez bien rigolé car on ne rigole plus maintenant, on travaille.

Je roule des yeux, le rire au coin des lèvres. Il me fait signe de sa main de le suivre. Nous changeons de salle.

Aujourd'hui, les chefs ont décidé de nous laisser la journée libre avant la fameuse semaine de test qui débutera... demain. Sauf que pour Mickaël journée libre égale à travail. Je l'ai bien évidemment dévisagé comme il se doit quand il est venu me réveiller à six heures ce matin. Et comme si gâcher ma grasse mat n'était pas déjà quelque chose, il a voulu commencer par un échauffement qui pourrait être comparé à l'enfer : dix tours en courant sous la pluie, puis entraînement digne d'un boxeur. Abdos, poings, gainage, pompes, tout y est passé. Et maintenant, le tir.

𝐴𝑙𝑙 𝑟𝑜𝑠𝑒𝑠 ℎ𝑎𝑣𝑒 𝑡ℎ𝑜𝑟𝑛𝑠Où les histoires vivent. Découvrez maintenant