𝚇𝚇𝚅𝙸𝙸. 𝚅𝚎́𝚛𝚒𝚝𝚎́ 𝚘𝚞 𝚖𝚎𝚗𝚜𝚘𝚗𝚐𝚎 ?

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CHAPITRE 27

Quand je l'aperçois au loin, je n'attends pas pour l'interpeller.

En entendant son nom, il se retourne et son regard habituellement froid rencontre le mien. Il s'arrête de marcher et attend que je vienne le rejoindre.

Essoufflée par les mètres parcourus, je prends quelques secondes avant de prendre la parole. Courir dès le matin et de plus dans le froid n'a jamais été quelque chose que j'aimais.

— J'ai besoin de votre aide.

Je ne l'ai pas revu depuis notre rencontre sur le toit ce jour-là. C'était il y a dix jours, enfin je crois. Les jours ici sont très difficiles à retenir. Et me voilà sortie de nul part en train de lui demander une faveur, une nouvelle fois, après ce qu'il s'est passé l'autre fois. J'aurai peut-être dû le remercier d'abord. Ou peut-être pas. Peut-être qu'il a déjà oublié cet incident. Je l'espère en tout cas.

— Bonjour à vous aussi Lana. Je vous écoute.

Sa politesse aura toujours tendance à me troubler. Je le dévisage quelques secondes avant de prendre une grande respiration et de me mettre à nue devant lui, une nouvelle fois.

— Je veux reprendre les entraînements. Avec vous.

Aucune réaction ne trahit son visage de marbre. Je soupire. Puisqu'il ne dit rien, j'ajoute :

— S'il vous plaît ?

Après notre retour ici, j'ai arrêté nos entraînements intensifs. Honnêtement, j'avais besoin de repos après ça et le voir ne m'aidait en rien.

— Pourquoi cette envie soudaine de vouloir reprendre les entraînements, après m'avoir nié pendant tous ces jours, mademoiselle Ryan ?

Il ne l'était pas, mais ses mots étaient tranchants.

Je mens :

— Je pensais que vous étiez occupé et qu'après ça vous vouliez arrêter de m'entraîner. Donc j'ai arrêté de venir vous déranger. Après tout, vous êtes le bras droit de la S.I.C.E.

Ses yeux analysent les miens. Ses yeux foncés dans les miens clairs. Il les plisse légèrement et je fais de même, l'imitant ouvertement. On a beau se vouvoyer pour ce côté respectueux qu'il impose même si j'ignore encore pourquoi, on a presque le même âge après tout, notre relation à un côté camarade. Je pense que c'est moi qui l'impose.

— Arrêtez ça, lui ordonné-je.

— De faire quoi ?

— De vouloir lire en moi. Ce n'est pas parce que vous forcez avec vos yeux que je vais tout vous dire comme sur un plateau d'argent.

Il fronce les sourcils et c'est à son tour de me dévisager. Il me toise de haut en bas. Je n'avais pas vu, mais nous nous sommes mis à marcher vers le bâtiment ouest. Un silence imposé par lui s'installe entre nous. Je pense qu'il réfléchit. Il fait toujours ça.

— Vous n'avez pas entraînement ?

— Non.

Son visage se tourne vers le mien et ses yeux se remettent à m'analyser. Je souffle en lui faisant les grands yeux.

— Arrêtez ça pour l'amour de Dieu !

— Ce n'est pas de ma faute. Votre bouche ne fait que de sortir des mensonges, je me dois de savoir s'ils sont justes ou non.

Ouch, touchée. Je le dévisage avant de lever les yeux au ciel.

— Je ne suis pas une menteuse.

𝐴𝑙𝑙 𝑟𝑜𝑠𝑒𝑠 ℎ𝑎𝑣𝑒 𝑡ℎ𝑜𝑟𝑛𝑠Où les histoires vivent. Découvrez maintenant