𝚇𝚇𝚅𝙸. 𝙳𝚊𝚗𝚜 𝚕𝚊 𝚏𝚘𝚛𝚎̂𝚝

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CHAPITRE 26

Commencer la nouvelle année en l'ayant oubliée, quelle drôle d'idée.

Même si rien ne change vraiment, pour certains c'est l'heure des nouvelles résolutions, des nouveaux objectifs, de faire le point dans leur vie entre ce qui va et ce qui ne va pas.

Personnellement, je ne sais plus vraiment ce qui va et ce qui ne va pas.

En fait, j'ai l'impression qu'entre ces arbres, dans ce centre, ma vie est en parenthèse. Qu'elle est mise sur pause. Et que quand je quitte ces arbres nus, ma vie reprend son cours, mais qu'en sera-t-il lorsque je reviendrais en ville en étant espionne ? Enfin, si j'arrive à tenir jusqu'à là et à prouver que je peux être un bon agent.

Et jusqu'à là, y a du chemin.

La deuxième semaine de janvier commence dès à présent et rien de mieux que de commencer sous la neige glaçante. Elle recouvre tout le centre sans exception. Ce qui donne un autre paysage à la S.I.C.E. Je trouvais déjà que le centre était à couper le souffle quand il avait toutes ses feuilles et fleurs, mais là avec la neige et cette blanchité partout sous nos pieds et au-dessus de nos têtes, c'est encore plus beau. J'ai l'impression de vivre dans la cour d'un château de princesse avec le château lui aussi recouvert de neige.

Malheureusement le rêve trop beau n'est que superficiel. Les entraînements quant à eux sont bien réels et chaque jour ils sont là pour nous rappeler la dure réalité qui nous attend à l'extérieur de ce centre. La vie d'espion.

Nos pas se font entendre dans la neige. Comme si nous écrasions quelqu'un à chacun de nos pas. Nous nous sommes éloignés du centre pour nous aventurer dans la forêt en elle-même. Je n'aurais jamais cru que nous allions un jour nous rendre autre part qu'à l'intérieur du centre.

Ça va faire bientôt une heure que nous marchons entre les hauts arbres dans cette forêt silencieuse qui me foutrait presque les chocottes si j'étais seule. Heureusement je suis en compagnie des autres agents ainsi que des chefs, les trois malheureusement.

Je jette un regard autour de nous et mon cœur se pince de nostalgie. Tout me fait penser à elle. Je soupire avant que je ne sente mon pied rester accroché au sol. Je tombe au sol. Ma tête rencontre le froid du sol à la seconde qui suit. Je reste dans un premier temps choquée et c'est lorsque je sens deux mains me prendre par les biceps que je me reconnecte à la réalité. Je viens de tomber ?

Je tousse quand ma tête est sortie de là. J'ai de la neige en bouche et dans le nez. Pourquoi il m'arrive toujours des galères ?

J'entends les rires de mes camarades autour de moi. Je lance aussitôt un doigt d'honneur dans leur direction avant de me lever et de remarquer que mon pied a été coincé dans un trou profond recouvert de neige. Je retire toute la neige de ma combinaison, mais il est trop tard, elle est déjà mouillée. Je tremble de froid et regrette de ne pas avoir mis un sous pull chaud en dessous de ma combinaison.

On continue d'avancer une bonne heure jusqu'à ce que les chefs s'arrêtent enfin au plein milieu de la forêt.

— Ne me dites pas qu'on est arrivés ?

Je regarde autour et ne constate que des troncs d'arbres, des petits arbustes blancs et des araignées.

Oh mon dieu.

Je saute sur moi-même en hurlant quand j'aperçois une araignée montée tranquillement le long de ma jambe. Je la propulse loin de moi avec ma main avant de m'inspecter tout le corps à la recherche d'autres insectes. J'ai déjà envie de pleurer.

— T'as fini ? me demande le chef Luke d'un air blasé.

Je lève les yeux au ciel face à son ton et croise les bras devant ma poitrine.

𝐴𝑙𝑙 𝑟𝑜𝑠𝑒𝑠 ℎ𝑎𝑣𝑒 𝑡ℎ𝑜𝑟𝑛𝑠Où les histoires vivent. Découvrez maintenant