𝐴𝑙𝑙 𝑟𝑜𝑠𝑒𝑠 ℎ𝑎𝑣𝑒 𝑡ℎ𝑜𝑟𝑛𝑠

𝚇𝚅𝙸𝙸. 𝙿𝚛𝚎𝚖𝚒𝚎𝚛 𝚓𝚘𝚞𝚛 𝚍'𝚎𝚗𝚝𝚛𝚊𝚒̂𝚗𝚎𝚖𝚎𝚗𝚝

— Agents, la deuxième saison dite hiver commence dès à présent et je peux d'ors et déjà vous assurer qu'elle n'aura rien à voir avec la première.

Ça ne m'avait pas manqué putain, soufflais-je.

— Fini les enfantillages, fini les retards, finis les absences injustifiées, dit-il en me regardant soudain dans les yeux. Vous viendrez même si vous avez 40 degrés de fièvre, même si vous avez mal quelque part, même si vous êtes sur le point de mourir, plus le temps de rater des entraînements. Les choses vont donc changer pour votre plus grand malheur. Premièrement, finis les horaires, vous n'aurez plus d'horaires fixes ce qui veut donc dire que nous viendrons moi et les autres chefs à n'importe quel moment de la journée, le matin, comme l'après-midi comme au plein milieu de la nuit. Des fois vous pourrez avoir entraînements toute la journée comme vous pourrez ne pas avoir entraînements tout court. Je peux d'ors et déjà vous dire de déjà vous préparer psychologiquement et de ne pas perdre une seule minute de votre temps libre à dormir, il vaudrait mieux pour vous. Deuxièmement, j'aimerais souligner le fait qu'il s'agit de votre dernière saison théorique. Car si vous avez un peu suivi jusqu'ici, vous auriez sans doute remarqué que personne ne parle de la troisième période comme étant une saison normale. Durant cette troisième et dernière saison, vous serez évalués pratiquement, vous serez enfin mis en situation et en mission et nous pourrons enfin voir et déterminer si oui ou non vous êtes aptes à devenir agents pour la S.I.C.E. Et pour l'instant je me dois de vous dire que c'est mal barré. Et pour finir j'aimerai revenir sur le dernier point de cette réunion, comme vous l'aurez sans doute remarqué, Mickaël ici présent est de retour.

Ce dernier arque un sourcil et rapporte son attention manquante depuis le début du monologue du chef Luke vers lui. Il se repositionne droit et place ses deux mains derrière son dos avant d'écarter ne serait-ce qu'un tout petit peu ses deux jambes, les espaçant l'une de l'autre. Vêtu du bas de combinaison, ses bras sont tous deux nus grâce à son t-shirt, dévoilant un de ses bras recouverts de tatouages. J'avais déjà eu le temps de remarquer des bouts de tatouages sur le haut de son cou, mais j'ignorais jusqu'ici qu'il en avait ailleurs. Je n'y avais jamais fait attention. Ils sont tous noirs, d'ici je ne vois pas de couleurs apparantes, seulement du noir. Ils prennent place sur tout son bras, le recouvrant presque entièrement. Je ne savais pas qu'il était de ce genre-là.

Depuis qu'il m'avait annoncé vouloir devenir "mon chef titulaire" hier, je n'ai fait que de l'esquiver.
Je ne l'ai vu que lorsqu'il m'a annoncé que comme demandé des caméras de surveillance étaient installées chez-moi. Je ne sais pas pourquoi, mais cette situation me gêne profondément.

J'ai l'impression qu'il cherche réellement à m'aider, mais je ne saurai dire pourquoi il le fait et je crois bien que c'est bien ce qui me dérange le plus. Personne n'aide personne par pure gentillesse. Et après, pourquoi devrais-je accepter son aide ? Qui m'assurera qu'il m'aidera comme il me l'a dit ? De tout façon, je n'ai pas besoin de lui, je sais me débrouiller toute seule, je l'ai toujours fait après tout.

Le chef Luke reprend la parole après un regard rapide vers son collègue :

— Comme vous l'avez remarqué, il est de retour, ça n'empêche qu'il ne sera dorénavant plus votre chef.

— Étant le bras droit de la S.I.C.E, l'interrompt-il, et à cause de mon absence, je ne peux plus me permettre de vous entraîner. J'espère que vous comprendrez.

Sur ces derniers mots, la réunion se clôture. Nous partons directement ensuite.

À l'extérieur, la pluie fait rage, elle s'abat sur nous comme si sa vie en dépendait. Elle nous frappe et s'éclate sur nos têtes tandis que nous traversons le centre pour rejoindre le réfectoire. Je me dépêche beaucoup plus que les autres, courant sous les gouttes et faisant barrière avec ma main au-dessus de mes yeux pour que l'eau n'entre pas en contact avec ces derniers. J'ai horreur de ça. Heureusement, j'arrive en moins de deux à l'intérieur. Certains agents sont déjà présents à l'intérieur, agents que je ne connais pas. Sûrement l'unité 02.