𝚇𝚇𝚇𝙸. 𝙲𝚑𝚊𝚞𝚍 𝚘𝚞 𝚏𝚛𝚘𝚒𝚍 ?

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CHAPITRE 31 :

Le froid passe en moi comme une vieille amie qu'on ne voulait plus voir depuis longtemps.

Je tremble de tout mon corps. Même certaines parties que je ne pensais pas capables sont en mouvement.

En revanche, les extrémités de mon corps tels que mes doigts, orteils et oreilles, impossible pour moi de les sentir.

À chaque petit mouvement d'articulation, mes doigts brûlent de douleur, à chaque fois que je me tourne sur moi-même, mes oreilles crient à l'aide contre le sac utilisé comme oreiller et quant à mes orteils, je ne les sens plus du tout. Si j'en perds un, je ne devrais même pas le sentir partir. Je me croirais au pôle nord.

Lorsque j'ouvre les yeux, le soleil ne sait pas encore levé et pourtant la sonnerie retentit déjà. Comme le réveil précédent, Isaac est introuvable me laissant moi et moi-même. Je ne sais pas où il est, ni même ce qu'il fait et je m'en fous pas mal. J'espère qu'il mourra dans cette forêt pour m'avoir abandonnée sans feu. Je crève de froid. Je suis sûre que je ne tiendrai pas encore un jour de plus sans. Et si tout ça ne suffisait pas, je n'ai rien à me mettre dans le ventre. Je soupire et me retiens de pleurer. J'ai hâte de rentrer au centre.

Je me nettoie rapidement à l'aide de lingettes prises juste avant de partir et prends la route pour rejoindre le campement des chefs. En moins de trente minutes, j'arrive à destination et je ne suis pas la seule à avoir enfilé un masque dépité ce matin. Nous sommes tous à bout et pourtant nous voilà sur notre troisième et dernier jour en forêt je l'espère, même si j'en doute fort.

Les trois chefs sont devant nous, vêtus de leur combinaison différente des nôtres. Ils ont une plus belle mine que nous, ça c'est sûr. Concernant Mickaël, aucune nouvelle de lui depuis hier. Après notre entraînement il y a maintenant deux jours, il a disparu. Personne ne sait où il est et encore moins s'il va revenir. Et tant mieux. Il me dérangeait et me perturbait dans ma concentration. Après tout, je lui en veux encore.

On attend tout le monde avant de démarrer. La dernière à arriver est Agathe et je suis surprise de la voir débarquer au côté de Mickaël. En parlant du loup justement. C'est une blague ? Une caméra cachée peut-être ? J'espère bien, parce que je sens que je ne vais pas tenir très longtemps. Je ravale la boule de haine qui se forme dans ma gorge et les fusille du regard tous les deux. Me dîtes pas qu'il est parti je ne sais où avec elle ? Ça serait la meilleure celle-là.

Je claque ma langue contre mon palais avant de me concentrer sur les dires des chefs.

Comme hier, on va commencer avec le parcours militaire et puis un autre exercice que je n'ai pas écouté pour être honnête, j'étais trop occupée à me moucher. Depuis que je suis arrivée dans la forêt, mon nez ne cesse de couler. Peut-être que je suis allergique à un des bois ou que j'ai simplement un rhume. Lorsque le chef Luke tape dans ses mains pour donner le top départ, en rang, nous avançons vers le parcours. Comme d'habitude, c'est Nick qui commence, suivi de près par Vasyle. Tous les agents se mettent en mouvement et très vite c'est à mon tour de monter sur le parcours sous les regards attentifs des chefs. C'est toujours un stress de passer devant eux, mais au vue de mon état, je m'inquiète d'autant plus.

Je franchis les premiers mètres avec difficultés entre mon nez qui coule, mes membres qui me font un mal de chien à cause des bleus et mes extrémités que je ne sens plus, rien ne va plus.

Malgré tout, je prends sur moi et franchis ces obstacles de merde et essaie de prendre de la cadene pour rattraper les autres. Je tombe au sol, me retiens de pleurer quand je m'appuie sur mes coudes pour avancer dans la boue, puis essaie de me relever sans être essoufflée.

𝐴𝑙𝑙 𝑟𝑜𝑠𝑒𝑠 ℎ𝑎𝑣𝑒 𝑡ℎ𝑜𝑟𝑛𝑠Où les histoires vivent. Découvrez maintenant