𝙴𝙿𝙸𝙻𝙾𝙶𝚄𝙴

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ÉPILOGUE :

Que le temps passe rapidement.

Que ce soit le jour de sa mort que le temps assis sur cette chaise à broyer du noir. Je broie littéralement du noir.

À force de garder mon regard viré dans cette direction, plusieurs filets noirs se faufilent à travers ma vue.

J'ignore depuis combien je suis ici, mais au regard pesant du barman sur ma personne, je comprends très vite que je commence à devenir dérangeant. Et je ne sais pas si c'est parce que ça fait un petit moment que je suis ici ou parce que mon état commence à empirer.

Et je ne parle pas de mes jointures rouges de sang.

Pourquoi j'ai fait ça déjà ?

Ah oui, ses un an.

Un an qu'il nous a quittés, qu'il m'a quitté.

Cet événement était déjà très flou dans ma mémoire, mais avec le nombre incalculable de verres d'alcool dans le sang, je peux dire que c'est un trou noir.

Un an déjà. Que le temps passe vite.

Sans relever la tête, je montre mon verre au serveur pour qu'il me serve un énième verre. Demain je le regretterai, j'en suis sûre. Je ne résiste pas tellement à l'alcool. C'est grâce (à cause) de lui que j'ai commencé à boire cette boisson. Auparavant, je ne pense pas l'avoir déjà touchée dans ma vie.

Ma tête commence soudain à me tourner. Je devrai peut-être arrêter, ça serait plus sage. Hm, non.

Au diable les bonnes attitudes pour ce soir.

Un an.

Et qu'ai-je fait durant cette courte année ?

Je ne sais pas trop. La boisson doit me monter à la tête. Un énorme trou noir me vient.

Tant pis, je me poserai la question demain matin, si je n'ai pas la gueule de bois bien sûr, même si ça m'étonnerait.

Pour la première fois depuis le début de la soirée, je relève la tête en sentant une présence pour la première fois proche.

Depuis le début de la soirée, je sens malgré moi les gens s'éloigner ou garder une certaine distance avec moi. Sans doute à cause de mon état pitoyable ou à cause du nombre de verres que j'ingurgite.

Une odeur fleurie se faufile jusqu'à mes narines.

Quand je tourne la tête mon regard rencontre celle d'une femme. D'une jeune femme.

Elle n'a pas l'air d'être très apeurée ou dégoûtée de ma présence au contraire elle me sourit dévoilant sa dentition.

Je détourne le regard lorsque je pense l'avoir posé trop longtemps sur elle. Je fais déjà assez peur comme ça, il ne faudrait pas que je l'effraie.

Mais à l'inverse de moi, je la sens toujours sur moi. Plus fort que moi, je repose mon regard sur elle. Ses yeux de chat sont attirés par mes mains. Je les cache directement. Elle semble le remarquer puisqu'elle prononce pour la première fois :

— Vous vous êtes fait quoi ?

Pour toutes réponses, je reprends une gorgée de mon verre presque de nouveau vide. Étonnement, elle ose venir me le prendre des mains. Son nez au-dessus du verre, elle grimace.

— Ça a l'air dégueulasse si vous voulez mon avis. Monsieur ! Crie-elle au barman, donnez-lui de l'eau.

— Je n'ai pas besoin d'eau, je vous remercie.

— Je pense que si. Que faites-vous ici ? Seul, ivre et surtout blessé.

Elle pose sa main sur la mienne. Je ne recule pas et ne siffle pas lorsque ses doigts se posent sur mes blessures. Elle fait preuve de délicatesse néanmoins.

— Vous avez frappé fort je suppose.

— Vous supposez bien.

— Alala, les hommes...

— Pardon ?

Je fronce des sourcils. Que veut-elle dire par « alala les hommes » ? Je la dévisage un instant tandis qu'elle ne cesse de sourire.

— Pourquoi êtes-vous ici ?

Sa main ne quitte pas la mienne tandis que ses yeux sont dans les miens. Calmement, je réponds :

— Je fête une mort.

Je suis sûr d'apercevoir une lueur de surprise passée sur son visage.

— Oh, mes condoléances.

Je la remercie en reprenant mon verre et en le vidant d'une traite. Je l'entends souffler à côté de moi.

— Et vous ?

— Je fête une vie.

À moi d'être étonné. Elle prend le verre de jus de pomme qu'elle vient de commander et me le lève avant de dire :

À la voie de la liberté.

Une larme solitaire s'échappe de justesse tandis qu'elle boit son verre. Une fois vidé, elle se lève, s'approchant de moi et me dit :

— Merci.

— Merci ? Pourquoi ça, dis-je alors qu'elle s'éloigne déjà de moi, emportant son odeur agréable avec elle.

— Vous comprendrez plus tard, mais une chose, ne m'en voulez pas.

Sur cette dernière image d'elle, elle s'en va, me laissant de nouveau seul. Les minutes défilent avant que je ne remarque mon doigt nu.

Mes sens se mettent en alerte.

Je quitte le bar après avoir ce que je devais au serveur ainsi que celui de la jeune femme qui était partie sans payer son du. Peut-être est-ce pour ça son remerciement, je l'ignore.

Mais une chose que je sais : je dois la retrouver.

Elle n'est plus là lorsque je sors. C'était prévisible. Je dois la retrouver.

Je garde alors deux choses en tête de cette nuit : ses yeux qui lui ressemblaient tellement que s'en était troublant et son odeur.

Son odeur qui me rappelle une phrase qu'il aimait dire : elle sentait la rose.

Seul dans la rue déserte, je commence à me remémorer quelques souvenirs. Rose, yeux, mort et... vie.

C'est elle.

Je dois la retrouver. Mais comment ? Je pense soudain à une phrase qu'elle a dit ;

La voie de la liberté pas vrai ?




___







vous ne pensez pas que c'était fini quand même ?

moi finir ARHT sur fin douce, mignonne, « parfaite » comme ça ? c'est mal me connaître.

Je vous annonce qu'on se retrouve en 2024 pour le Tome 1.5 de All Roses Have Thorns !!!!!

Merci merci merci pour tout <3 c'est grâce à vous tout ça 🥹

Xoxo, S

Et encore merci 🤍

𝐴𝑙𝑙 𝑟𝑜𝑠𝑒𝑠 ℎ𝑎𝑣𝑒 𝑡ℎ𝑜𝑟𝑛𝑠Où les histoires vivent. Découvrez maintenant