𝙸𝙸𝙸. 𝙻𝚊 𝚂.𝙸.𝙲.𝙴

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« Rien n'est permanent. Le changement est inévitable. Alors, accueillez-le avec bienveillance et sérénité. »

CHAPITRE 3

Je me sens reprendre mes esprits, mais je n'ouvre pas les yeux pour autant. Je ne sais pas où je suis et en prenant compte du confort sur lequel je suis couchée, je doute qu'il s'agit du sol froid et dur sur lequel j'étais. À défaut d'ouvrir les yeux, j'ouvre néanmoins les oreilles attentivement à la quête du moindre bruit. Malheureusement, je n'ouvre que les mouches volées. Suspect. Où suis-je ? Je n'ai pas envie d'ouvrir les yeux, je redoute trop le moment où je le ferai.

Soudain une voix que je semble avoir déjà entendue se fait entendre dans la pièce :

- Nous savons que vous êtes réveillée, mademoiselle Ryan.

Je jure intérieurement avant d'enfin ouvrir les yeux puisque ça serait idiot et gênant de continuer de faire cela.

Lorsque mes paupières s'ouvrent, je me rends compte que nous sommes plongés dans le noir, mais malgré cela, je reconnais la pièce. Ils sont pas sérieux quand même ?

Nous sommes chez-moi.

J'en rigolerais presque si nous étions dans une autre situation.

Quand je me relève, mes membres sont engourdis et un énorme mal de crâne habite ma tête sans doute à cause de ma chute. Avant de me concentrer sur les inconnus qui sont chez-moi à cet instant, je prends le temps d'examiner les parties de mon corps afin d'en vérifier les blessures potentielles. À première vue, cela semble superficiel, mais la douleur est tout de même présente. À la vue du sang sur mon genou, je me raidis et ma gorge se serre. Ça me dégoûte.

J'essaierai de mettre quelque chose dessus plus tard mais pour l'instant, il y a plus grave.

Qui sont-ils ?

Je relève enfin la tête et remarque à présent quatre silhouettes devant moi. Deux debouts que je ne reconnais pas, un à mes côtés qui est affaissé contre le mur, les bras croisés sur sa poitrine et je remarque qu'il s'agit de l'homme de tout à l'heure. Enfoiré, pensé-je tout bas.

À côté de lui, une femme est assise sur une de mes chaises avec un banadage au bras. Oh merde. Des flash-backs de la soirée me reviennent en tête. Ma balle l'avait donc touchée.

Je ressens d'abord du soulagement de n'avoir touché que son bras, puis de la culpabilité me prend aux tripes. A-t-elle mal ? je la regarde quelques secondes, avec un regard coupable, mais je n'aperçois aucun signe de douleur.

- Ne vous inquiétez pas pour elle, elle a connu pire, me dit soudain l'homme devant moi.

Je ne sais pas si ça devait me rassurer ou me faire stresser davantage.

- On peut allumer la lumière s'il vous plaît ? demandé-je puisque je n'arrive pas à voir à travers la pénombre.

Aussitôt demandé, aussitôt fait. La lumière s'allume et je peux enfin voir les visages des personnes devant moi.

L'homme qui vient de me parler semble être âgé d'une cinquantaine d'années, assez petit et porte des cheveux courts. Il m'observe et ne dit rien. Je remarque que les trois autres personnes font de même.

Je ne sais pas s'ils s'en rendent compte, mais c'est incroyablement gênant.

Je commence à jouer nerveusement avec ma bouche. Je la mâchouille de gauche à droite essayant d'arracher les petites peaux mortes qui se présentent. Mon cœur quant à lui bat tellement fort dans ma cage thoracique que je suis sûre qu'ils l'entendent aussi. Mon attention est attirée par l'homme à ma gauche qui racle sa gorge. De là où je me trouve, j'aperçois sa pomme d'Adam monter et descendre à chaque fois qu'il avale sa salive. Il me jette un regard lorsqu'il doit sentir mon regard peser sur lui alors je détourne immédiatement les yeux et regarde devant moi.

𝐴𝑙𝑙 𝑟𝑜𝑠𝑒𝑠 ℎ𝑎𝑣𝑒 𝑡ℎ𝑜𝑟𝑛𝑠Où les histoires vivent. Découvrez maintenant