Soukaina : L'exception à la règle

Chapitre 1

Salam aleykoum / Coucou

Ceci est mon journal personnel pour vider mes pensées de cette vie si différente que celle que j'avais imaginé...

{•1•}

2016 :

J'avais 16ans... j'étais jeune, j'étais en pleine adolescence, j'étais une jeune fille comme les autres filles de mon âge, qui prend soin d'elle mais qui n'en fait pas trop je m'habillais plutôt simplement, je me maquillais légèrement je préférai rester un maximum naturel parce que mon père me disait toujours de privilégier la beauté que Dieu nous avez offerte et qu'on n'avait pas besoin d'artifice...

D'ailleurs durant cette année... j'ai perdu mes parents paix à leur âme dans un accident de voiture alors qu'ils rentraient de notre pays l'Algérie... vous l'avez compris je suis algérienne mais je suis également turc par ma mère.

Je suis la cadette d'une fratrie de 4 enfants, j'ai deux grands frères Ibrahim le plus âgé qui a 21 ans, suivi de Sofiane le deuxième de la famille âgé de 20 ans, et enfin ma soeur Noor, l'avant-dernière de la famille et celle dont je suis le plus proche car elle me fait rappeler ma mère, elle a la fibre maternelle à son jeune âge elle a seulement 18 ans.

Je vivais très mal le décès de mes parents qui nous avait tout offert... à la fois un toit, une éducation, la religion, des principes, des valeurs... ils me manquent terriblement vous ne pouvez pas imaginer...

J'avais heureusement le soutien de ma soeur et de mes frères enfin mes frères... de moins en moins...

Ils passaient leur temps dehors à travailler mais ils refusaient de nous dire ou ils travaillaient et je commençais à avoir des doutes qu'ils ne soient tombés dans du travail illégal mais j'avais confiance en eux ils n'auraient jamais pu faire ça c'était contre les principes et les valeurs que nos parents nous avaient inculqués...

Je me posais des questions mais pas plus que ça puisque je pensais énormément à mes parents à cette époque-là, j'allais tellement mal que je ne suis pas allée au lycée pendant 1 mois.

À mon retour au lycée j'ai pu retrouver mes 3 seuls amis Lina, Nordine et Ayoub qui étaient respectivement tunisienne, comorien et marocain.

Ce sont mes amis d'enfance nous sommes quasiment nés en même temps on a grandi ensemble on a tout fait ensemble, nos premiers pleurs, nos premiers rires, nos premières bêtises, nos premières prières. On a tout partagé, nos vêtements, nos passions, notre argent, notre nourriture.

Je me rappelle encore quand on mettait nos petites économies pour nous acheter un kebab qu'on partageait en 4... ah ces moments-là... les moments de l'enfance sont toujours les meilleurs et on en profite pas assez, on veut toujours grandir vite et quand on grandit on regrette...

Moi la première, je voulais grandir vite, être une grande fille, me maquiller, m'apprêter comme les grandes dames, être riche et s'habiller qu'avec des tenues haute couture, mais j'oubliais que je vivais en banlieue dans une cité... où on était enfermé par communauté issue de l'immigration... à la fois des maghrébins, des noirs et des hispaniques. J'habite en banlieue parisienne, les plus connues me diriez-vous... mais pourtant on montre une image qui ne reflète pas la réalité de la vie dans un quartier.

Moi je l'ai vécu, la vie dans une cité, où tu es mis de côté par les autres ou tu es enfermé entre des grands blocs de béton, ces grandes architectures fades et banales qui nous enfermait nous mais aussi nos rêves, nos espoirs...

Ici, très peu s'en sortaient, on avait quelques avocats, quelques médecins, quelques footballeurs même, mais c'était trop rare et ces derniers quittaient vite notre quartier, normal me diriez vous... enfin je dis vous mais j'adresse ce journal à moi-même peut-être qu'un jour je le publierai et que vous lirez ce journal, mais à la base, ça me permet d'occuper mon esprit et mon corps car l'endroit où je me trouve attire vite l'ennui... enfin vous verrez...