La fille du ministre

Partie 17

    Je suis repartie encore voir Alicia. Elle venait à peine de finir sa lessive que je venais d'arriver.

--Alicia : Linda,sois la bienvenue. Ta mère va bien j'espère.

--Moi : Oui Alicia, ça va très bien et chez vous ici ? Ta mère est là ?

--Alicia : Ça va bien aussi. Oui maman est à l'intérieur.
--Mère : ohhh, Linda, c'est toi ? Tu vas bien ? Entres, je suis un journal à la télé.

--Moi : je vais bien merci, maman, je resterai avec Alicia ici.

--Alicia : alors, qu'est-ce qui t'emmène ici dans cet état ?

   Je lui ai peint en blanc tout ce que je traversais. Elle aussi était surprise d'apprendre que Rayanne ne partageait pas les mêmes sentiments que je nourrissais en moi depuis.

--Alicia : Linda, je suis aussi surprise que toi. Je ne m'attendais pas à de tels propos de la part de Rayanne.

--Moi : maintenant, j'aurais toutes les sortes de difficultés pour me tenir devant lui et lui adresser une parole quoi que ce soit.

--Alicia : tu n'as pas totalement tort, et ça fait vraiment mal.

--Alicia : Mais depuis que tu as quitté chez lui, il ne t'a plus rien dit ??

--Moi :; Il a même demandé à me voir demain, et actuellement je suis paniquée, qu'est-ce que je pourrai bien lui dire demain ?

--Alicia : je pense que ça n'a plus d'importance, ça ne sert à rien de continuer à rencontrer quelqu'un qui ne sait pas quelle place il occupe dans tes pensées.

  Nous n'avons pas fini de discuter, sa mère est sortie nous rejoindre brusquement.

--Mère : Les filles, vous me faites vraiment rire. Ce n'est pas de cette manière qu'on doit se comporter face à ces genres de situations. S'il a demandé à te voir, ne refuses pas car le refus pourrait emmener à d'autres choses. Et une fois que vous vous rencontrez, fais comme si rien ne s'était passé entre vous, oublies tout ce qu'il a dit, c'est déjà un passé. Tu sais, il est vrai que les hommes tombent plusieurs fois follement amoureux des belles femmes, cependant il y a des hommes aussi qui tombent amoureux une et une seule fois. Ces genres d'hommes, ils ne tombent pas amoureux de n'importe qui facilement, ils prennent du temps jusqu'à ce que tu l'avoues toi même avec sincérité. Alors, ne tiens pas compte de ce qu'il a dit. Bizzarement des hommes comme ça, aiment te cacher beaucoup de choses, je veux dire, il peut jouer à la personne qu'il n'est pas.

  À la fin de ses propos, j'avais un sourire avec des larmes aux yeux. Ce sont des parents pareils que j'ai rêvé avoir. Des parents qui sont toujours proches de leurs enfants, qui les écoutent,qui les comprennent et leur remontent le moral après certains événements. Malheureusement j'avais des parents qui profitaient de leur classe sociale et minimisaient les autres. Je manquais des mots pour lui dire merci.

       Comme prévu, le lendemain nous nous sommes vu à l'université. Cette fois-ci, c'est lui qui nous a surpris devant ma voiture.

--Rayanne : bonjour, Linda la fille du ministre, vous allez bien ?

--Moi : bonjour Rayanne, s'il te plaît, ne me provoques pas ce matin, je ne suis pas d'humeur aujourd'hui.

--Rayanne : OK, je comprends, alors je retire mes mots. Alicia, tu vas bien ?!

--Alicia : Ça va bien, merci Rayanne.

--Moi :; Et ta santé, ça va mieux ?!

--Rayanne : Oui ça va bien aujourd'hui,ce n'est pas aussi grave que tu le penses, seulement que je n'ai jamais eu une telle blessure, c'est ma première fois de voir une blessure sur mon corps. Bref, tu n'as pas à t'inquiéter, ça va passer d'ici peu. Alors, allons nous asseoir sous les arbres.

--Alicia : Linda, je vous laisse partir vous asseoir, je vais voir une amie et vous revenir.

    Elle ne voulait tout simplement pas nous entendre parler. Nous sommes allés nous asseoir, il a juste pris un verre de jus comme tout les jours.

--Moi ::Dis moi Rayanne, pourquoi tu aimes les jus ? je ne t'ai jamais vu avec une autre boisson, pourtant les jeunes de ton âge aiment bien l'alcool.

--Rayanne : Ce n'est pas nouveau ça, c'est la vision qui fait la différence entre les hommes. Ils ont une vision en buvant, tout comme moi aussi j'ai ma vision en restant loin de l'alcool. Alors,dis moi aussi pourquoi tes camarades sont toujours dans des vêtements indécents dans la cour de l'université, d'autres même dans des vêtements transparents et toi tu ne t'habilles pas ainsi pour venir ?

--Moi : Rayanne,laisses tomber, ça n'a pas d'importances. Retournons au troupeau.

--Rayanne : Je tenais à te présenter mes excuses pour mes propos d'hier,si toutefois c'est ce qui t'a mise mal à l'aise. Je n'ai pas su contrôler ma langue et elle a fourché.

--Moi : Tu n'as pas d'excuses à présenter, c'est moi qui devais le faire. Mon départ brusque n'avait rien à voir avec tes propos. C'est l'acte de mon père qui m'avait tourmenté l'esprit et je ne pouvais pas me retenir, j'avais du mal à te regarder dans ta position d'hier.

--Rayanne : Mais j'espère t'avoir dit que tu devais oublier ce qui s'est passé, c'est déjà un passé et il ne doit plus figurer dans notre présent ni notre futur. Tu sais que nous sommes comme frères et sœurs maintenant, et il faudrait comprendre et laisser passer les choses qui arrivent. Je ne blâme surtout pas ton père, il a fait son devoir de parent. Nos parents doivent veiller sur nous pour notre bien être et c'est ce qu'il a fait. La faute c'est toi et moi.

--Moi : Rayanne, merci de me comprendre. Tu es vraiment un génie comme je l'ai toujours dit.

Il se leva souriant, me laissant une bise sur la joue. Incroyable, après mon père et ma mère, c'est lui la première personne à me donner une bise. Tellement j'ai aimé je voulais qu'il reprenne encore.