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                           Partie 02

    J'ai passé un moment toute seule dans la chambre. Quelques instants après,ma mère entra. Ma Linda, relaxe, essaies d'écouter ton père, dit-elle. Il le fait pour toi.

--Moi : maman, c'est vrai, je le sais aussi mais je veux rester ici comme certains camarades.

--Mère : non, je ne partage pas ton idée, tu es différente de ces enfants.  Il n'y a pas de raison pour que tu te compares à eux.

--Moi : maman, je suis désolée mais je préférais vivre heureuse dans la pauvreté que d'être une prisonnière dans cette vie de fille de ministre. Je n'en peux plus.

--Mère : De toute façon, tout est déjà prêt. Tu partiras dans quelques jours avec ton père.  Elle sortit tout en boudant.  Ce qui m'inquiétait beaucoup était le fait que je n'ai jamais quitté mes parents même une semaine. J'aurai tout le mal à vivre seule loin d'eux. Mais comme personne ne voulait comprendre le fond de ma pensée, je n'y pouvais rien.  Deux jours avant notre départ, mon père m'a emmenée faire beaucoup d'achats.Les vêtements je n'en avais plus besoin. J'avais maintenant tout le nécessaire. Comme la plupart des autorités, mon père avait un logement bien construit dans la ville où j'irai. C'est d'ailleurs dans ces appartements qu'ils partent avec leurs familles lorsque leur régime est renversé. C'était aussi l'erreur commune des hauts cadres des pays. Construire à l'étranger, se remplir les greniers avec le pain du peuple et prendre la fuite une fois renversés du pouvoir. C'est être égoïste dans son indignité.

     Le jour arrivé, le matin, nous nous sommes retrouvés à l'aéroport, papa et moi. C'est là que j'ai vu un autre camarade de classe qui partait aussi pour l'Italie. Justin, le fils d'un député. J'ai vite compris que papa n'est pas le seul mais tout les hommes de haut niveau qui n'ont pas confiance en leur propre patrie. Ils partaient avec le vol de dix heures et nous devons attendre celui de onze heures. J'avais le corps qui quittait le pays et mon âme y était toujours.

     Les États Unis, c'était vraiment comme nous le disaient nos professeurs. La vie y était belle. J'ai été inscrite dans une université où je devais faire trois ans avant de repartir en Belgique pour deux ans. L'université avait des cités où habitaient les étudiants étrangers. Tous nos besoins étaient pris en charge par l'université, la seule chose qui nous restait à faire, c'était d'étudier.

  C'est dans cette université que j'ai fait connaissance à de nombreux jeunes étudiants venus des pays voisins du notre. Le fils du premier ministre de notre pays aussi était dans la même université.  Aucun étudiant ne cuisinait parmi nous. Même nos vêtements sales, des jeunes gens venaient en prendre chaque samedi, partaient les laver,repasser et nous les rendaient le dimanche dans la soirée.

   Lorsque l'heure du déjeuner ou du dîner arrivait, nous partions trouver que tout est déjà servi et une fois que nous finissons, des gens sont là spécialement pour débarrasser les tables des plats et autres. La cité et l'université était séparée d'une distance de trois à quatre kilomètres et chaque jour, des convois spéciaux venaient nous chercher puis nous ramenait à la fin du cours. Tous
ces frais ont été payés par nos parents lors de l'inscription. Je partageais la chambre avec une Ghanéenne, une Ivoirienne et une Gabonaise. Elle étaient toutes des filles d'hommes politiques. Nata était la Ghanéenne, Émilie l'Ivoirienne et Salma la Gabonaise. Nous n'étions pas de la même faculté mais nous partagions la même chambre.

          Emilie était la fille du ministre de l'enseignement supérieur de la Côte d'Ivoire en son temps, les deux autres, je n'ai aucune idée sur leurs parents mais ils étaient tous des grands hommes je le savais.

À suivre  ...............


               

La fille du ministreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant