Chapitre 1

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Je souris en relevant la tête pour accueillir mon nouveau client, avant de remarquer qu'il s'agit de Spencer et aussitôt, je me retiens de rouler des yeux alors qu'il entre avec un bouquet de fleurs et un sourire gêné. Je n'arrive pourtant pas à retenir mon rire quand il s'avance maladroitement jusqu'au comptoir derrière lequel je suis installée pour lire mon bouquin.

— Coucou, marmonne-t-il.

Il a l'air tellement gêné que je n'arrive plus à lui en vouloir, mais pour garder une certaine contenance, je croise les bras sur ma poitrine.

— Bonjour, Spencer.

— Naaaan ! Me fais pas ça !

Il me tend le bouquet de fleurs en me faisant un regard de chien battu et je secoue la tête en souriant.

— Appelle-moi Spenc ! Ou même... Je t'y autorise... Appelle-moi Pencil !

J'éclate cette fois de rire sans pouvoir le cacher ou me retenir. Il y a plusieurs semaines, alors que je dessinais, il a décidé de me faire chier en tirant sur mon crayon, et j'ai fini par découvrir les lettres communes entre son prénom et ce mot. Je l'ai appelé comme ça pendant deux jours avant qu'il ne m'engueule et que je finisse par arrêter de le torturer.

— Aller, file-moi ça, Pen.

Il n'aime pas non plus ce petit surnom, mais il grogne en me tendant le bouquet avec un petit sourire malgré tout. Lorsque je l'attrape, je découvre une petite carte calée à l'intérieur et j'y lis « Is it too late now to say sorry? I know that I let you down ». Un rire m'échappe quand je reconnais les paroles de Sorry de Justin Bieber, et je me retourne vers lui avec un petit sourire.

What do you mean ?

Je vois ses yeux briller d'amusement, comme si je venais de lui offrir le pardon divin, et je ne peux m'empêcher d'adorer quand il sourit comme ça.

— Je suis encore désolé, marmonne-t-il.

— Ça va, ça fait deux jours que je t'ai pardonné.

— Quoi ? Alors pourquoi tu n'as pas répondu à mon message hier ?

— Parce que je lisais mon bouquin et j'ai oublié.

Il roule des yeux, mais grogne avant de me lancer un regard qu'il a pris l'habitude de me porter. Le genre de regard qui veut dire « t'es mignonne, mais je te déteste » et j'adore quand il l'utilise.

— Alors rends-moi ça !

Quand il récupère le bouquet, je pousse un cri et le pousse.

— Donner c'est donner ! Reprendre c'est voler !

Il lève les mains innocemment alors que je récupère définitivement les fleurs et, les yeux braqués sur lui pour le surveiller, je me dirige vers le meuble derrière le comptoir pour en sortir un vase.

Depuis que j'ai racheté la librairie à Eliana, mon amie, j'ai changé beaucoup de choses dans la disposition du lieu et j'aime bien ce que ça rend, d'autant plus quand je repose le bouquet sur le comptoir. C'est agréable d'ajouter de la couleur comme ça.

— Merci pour le bouquet, finis-je par dire avec le sourire.

Spencer me sourit et hausse les épaules, complètement à l'aise avec l'idée de m'offrir des fleurs. Alors que c'est toujours vu comme quelque chose de romantique, pour Spencer, je vois bien à quel point ça ne l'est pas et j'apprécie notre relation comme elle est.

Dès que je l'ai rencontré, au tout début, j'ai senti que je l'adorais, alors qu'il ne parlait même pas. Pour être honnête, au début, il m'intimidait parce qu'il est un Black Bikers.

Black Bikers, Tome 4 : La renarde passionnée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant