Chapitre 23

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— J'ai cru que tu étais morte !

Je roule des yeux en déposant un baiser sur sa joue et ouvre la porte derrière lui pour rentrer dans la librairie.

— Bonjour à toi aussi, Pencil.

— Arrête de m'appeler comme ça ! Et pourquoi tu es en retard ?

— Je suis venue à pied et je suis partie un peu en retard.

— Et pourquoi tu n'es pas venue en voiture ?

— Mais c'est quoi cet interrogatoire ? Tu te calmes, oui ?

Il grogne et finit par pousser un long soupir en passant une main dans ses cheveux châtains.

— C'est juste la première fois que tu es en retard à la librairie, c'est tout, c'est bizarre.

— J'étais préoccupée.

— Pourquoi ?

Lorsque je regarde partout autour de moi, je m'assure que personne ne nous regarde à travers la vitrine et je m'avance vers Spencer qui plisse les paupières en me voyant faire. Il sent que je vais lui dire un secret et se penche vers moi en attendant. Puis, enfin, j'attrape mon col roulé et le baisse assez pour lui dévoiler mon cou. Quand il voit les hématomes, il écarquille les yeux et pousse un cri.

— Mais c'est quoi ça ? Tu t'es battu avec une meute de chiens enragé ou quoi ?

J'éclate de rire alors qu'il s'approche pour regarder.

— Tu es arrivée en retard parce que tu t'es fait baisé à la Christian Grey ?

— Pas exactement.

Lorsque je lui raconte ma nuit, Spencer m'écoute attentivement et je finis par m'arrêter quand il est tout rouge. Et encore, je n'ai pas fini l'histoire, alors je ne sais pas comment il va réagir à la fin.

— Tu sais ce qu'on va faire ? On va arrêter de parler de cul ensemble.

— Mais quoi ? Je croyais qu'on se disait tout !

— Ouais, mais là... Bordel, Noé, t'es comme ma petite sœur et lui c'est mon sergent. Savoir que vous aimez vous étrangler pour vous exciter, c'est super perturbant. Tu réalises le temps de thérapie que ça va me demander pour accepter ça ?

— Qu'est-ce que t'es dramatique, marmonné-je. Ça va, c'est pas comme s'il m'enfonçant un couteau dans le ventre pour...

— Lalalalalala, j'entends rien !

Quand il se bouche les oreilles et commence à tourner en rond pour éviter mon regard, je suis obligée de rire. Il lui faut quelques secondes pour retirer ses mains et quand il se tourne vers moi, les paupières plissées, prêt à m'empêcher de continuer à parler en faisant du bruit, je lève innocemment les mains.

— Ça va, j'arrête. Très bien, j'arrête de parler de cul avec toi. Je vais devoir me contenter de le dessiner.

— Tu dessines ça ?

— Non, mais je vais peut-être devoir commencer pour extérioriser tout ça.

— Je sais pas si c'est complètement fou ou carrément excitant...

J'éclate de rire alors qu'il revient vers le comptoir pour s'appuyer dessus.

— Bon. En oubliant tout ce qui est sexuel... Il ne t'a pas fait mal ou blessé, ou quoi que ce soit ?

— Non, grogné-je. Arrêtez de croire que je suis une petite chose fragile qui a peur de tout.

— Je ne dis pas ça, je te demande simplement si tu es bien dans cette relation et si ce n'est pas trop pour toi.

Black Bikers, Tome 4 : La renarde passionnée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant