Chapitre 13

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Mes yeux s'ouvrent brutalement dès la première sonnerie de mon réveil. J'ai l'impression d'avoir oublié quelque chose ou même d'avoir raté mon vrai réveil, comme s'il était quatorze heures et que j'avais oublié d'ouvrir la librairie. D'un mouvement rapide, je roule hors du lit jusqu'à tomber sur le sol, sautant rapidement sur mes pieds, complètement déphasée.

Ce n'est qu'en étant enfin debout et approximativement réveillée que je pose mon regard sur mon portable pour voir qu'il est huit heures et demie, que je ne suis pas en retard et qu'Elijah est en train de pioncer en prenant toute la place du lit.

Puis, ça me revient. Tout ce qui est arrivé cette nuit et notre longue conversation de ce matin. Toutes les émotions que j'ai pu ressentir à cause de tout ça me reviennent en pleine gueule d'un seul coup, alors qu'il est tranquillement en train de dormir et j'ai la soudaine envie de le secouer dans les tous les sens pour qu'il soit aussi impacté que moi. Mais au lieu de ça, je le fixe comme une demeurée.

Bordel. Il est magnifique. Je ne sais pas à quel moment il a décidé de se déshabiller, mais je devais déjà dormir profondément parce que je ne me rappelle pas m'être allongée à côté de lui alors qu'il n'était qu'en caleçon, et pourtant, c'est comme ça que je le retrouve.

Sur le ventre, le drap du lit enroulé autour de ses jambes, la tête enfoncée dans mon second oreiller et les bras autour de son visage. Il est juste incroyable.

Son dos est intégralement visible, me laissant tout le loisir d'admirer chacun de ses tatouages. Il y en a tellement que je n'arrive plus à trouver une place de vide sur toute sa peau et lorsque j'entends qu'il dort toujours profondément, pas du tout dérangé par ma roulade hors du lit, je m'y assois pour le regarder de plus près.

Je devrais me lever et me barrer, ou au moins, aller me préparer, et voilà que je le matte comme une voyeuse. Mais franchement, il se permet tellement de s'incruster dans mon intimité que je peux le faire sans en ressentir de malaise.

Le premier tatouage que je vois est celui des Black Bikers. D'ordinaire, je sais que les membres l'ont au niveau de la poitrine, mais lui l'a sur son omoplate. Un cercle noir avec les initiales du club à l'intérieur. À côté, le fameux tatouage des 1 %. Puis, partout autour, je découvre une multitude de dessin et j'ai la soudaine envie d'attraper mon bloc-notes pour toutes les recopier, et même pour dessiner tout son dos. Cet homme est une œuvre d'art.

Les ailes du papillon sur sa gorge arrivent jusqu'au côté de son cou et entrainent par la suite une nuée de petits papillons dans le haut de son dos. Il y a aussi quelque chose d'écrit, dans une autre langue. Je crois ? Ce sont des symboles, comme des genres de hiéroglyphes. J'ai envie d'attraper mon portable et de le prendre en photo, pour regarder ce que ça pourrait signifier. Mais ce serait peut-être abusé... Non ? Peut-être pas tellement.

Lorsque je repose mon portable après l'avoir pris en photo, je suis rouge et légèrement honteuse, mais je ravale tout ça pour continuer mon inspection.

Je vois des vagues, des fleurs, des silhouettes, des étoiles, puis encore et encore d'autres dessins un peu partout, habillant son dos d'encre noire. Il y a aussi une petite tête de mort, mais elle n'est pas effrayante comme beaucoup de dessin, mais au contraire plutôt jolie. Le trait est doux, fin et ce n'est qu'en me penchant légèrement que je découvre le serpent qui sort d'un œil.

Je ne réalise pas que je me penche autant jusqu'au moment où je sens un bras surgir et m'attraper pour me faire tomber contre le matelas. Un cri s'étouffe dans ma gorge et je commence à me débattre, alors qu'Elijah se redresse, le visage marqué par l'oreiller, les yeux hagards.

— Pourquoi tu me fixes comme ça ? marmonne-t-il.

Je suis rouge et je continue de me débattre pour qu'il ne le voie pas, mais il n'a même pas l'air d'y faire attention parce qu'il s'enroule autour de moi en grognant et se prépare à se rendormir sans même écouter ma réponse. Je me retrouve donc rapidement avec ses jambes autour des miennes, son biceps autour de ma gorge qui se termine avec sa main dans mes cheveux. Je ne bouge plus, les yeux écarquillés sur le plafond.

Black Bikers, Tome 4 : La renarde passionnée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant