Black Bikers, Tome 4 : La renarde passionnée

Chapitre 7

Je fais un dernier signe à mes parents, par la fenêtre de mon salon, alors qu'ils prennent ma voiture pour aller à Dallas. Étant donné mon taux de fatigue, je leur ai dit que j'allais dormir dès mon retour chez moi et ils ont proposé d'aller dans un bar pour voir un peu ce que le Texas a à offrir. J'ai voté pour, tant qu'ils étaient occupés et que je pouvais dormir.

Alors, dès qu'ils disparaissent loin dans la rue, je ne perds pas de temps avant de plonger dans mon lit et de m'endormir. Pendant quelques minutes, je n'ai plus conscience de rien et je me sens tout simplement bien. Je flotte dans le sommeil.

Mais bientôt, je me fais réveiller par des coups contre ma porte. Je relève la tête, pose mon regard sur mon réveil pour voir que je ne dors que depuis une heure et grogne en me redressant. Je suis tellement fatiguée que je ne sens rien d'autre qu'une immense irritation m'envahir alors que je traverse le salon pour m'approcher de la porte et coller mon œil au judas. Lorsque je vois que c'est Elijah, je grogne encore plus fort.

— Qu'est-ce que tu veux ?

Il ne semble pas apprécier mon air grognon, mais après un haussement de sourcil, il se met à sourire en entrant dans mon salon. Il envahit mon espace personnel sans me demander mon autorisation, son portable déversant des paroles que je ne comprends pas, alors qu'il est déjà en direction de ma télécommande pour allumer la télé.

— Qu'est-ce que tu fais ?

— Les techniciens n'ont pas encore installé ma télé reliée au câble et j'en ai marre de regarder mon match sur mon portable.

— Tu te fous de moi ?

— Je ne vois rien sur un si petit écran !

— Parce que tu crois que c'est une excuse ?

— Ah ! Trop cool !

Il se jette dans le canapé alors que je vois le match de soccer se matérialiser sur ma télé. Je fronce les sourcils alors qu'il me lance un petit sourire.

— Tu le regardes avec moi ?

— Je dormais, Elijah. Dor-mais ! Tu ne peux pas débarquer chez les gens à vingt-et-une heure comme ça, sans prévenir !

— Viens dormir à côté de moi alors. Aller, on est amis, non ?

Je cligne furieusement des cils alors qu'il me sourit, mais dès que j'entends de l'agitation venant de la télé, il tourne la tête vers le match et écarquille les yeux en suivant le moindre mouvement.

Il a l'air tellement enfantin comme ça, tellement normal. Il a l'air toujours instable, mais ce soir, il ressemble juste à un mec normal devant un sport qu'il aime. Il n'y a rien de bien différent ce soir et je finis par me laisser tenter en grognant.

— Ils vont forcément perdre, grommelé-je en l'entendant acclamer une équipe. Comme ils ont perdu tous les matchs depuis le début de l'année.

Quand Elijah entend ma voix, il écarquille les yeux et tourne la tête vers moi. Il semble tellement surpris qu'il ne dit rien pendant plusieurs secondes avant de se mettre soudainement à sourire.

— Tu connais ?

— Mon père est français, bien sûr que je connais un minimum le foot. Aller, laisse-moi de la place.

Il me sourit en se redressant alors que je me laisse tomber dans le canapé à côté de lui. Comme s'il n'en revenait toujours pas, il continue de me fixer et je roule des yeux en riant.

— Remets-toi-en.

— Personne ne regarde jamais le soccer avec moi. C'est peut-être pas si nul d'avoir une amie.