Je remercie le dieu de la caféine et les esprits de la théine. Depuis ce matin, j'ai dû boire l'équivalent d'un océan de café et de thé pour me maintenir debout. Et heureusement que j'ai assez bu, parce qu'une ribambelle de touristes ont bizarrement débarqué pile le jour où je suis crevée pour me poser un milliard de questions et m'occuper la plupart de la journée. J'ai même sauté ma pause-déjeuner pour répondre à leurs exigences et lorsque je relève la tête et vois qu'il est dix-sept heures, j'ai envie de me plonger dans le fauteuil et de m'endormir jusqu'à demain.
Mais au moment où le silence envahit la librairie, que je mate mon fauteuil avec désir et envie, que je m'apprête à me laisser tomber dessus... Le tintement de la porte résonne et je retiens un hurlement empli de frustration en me retournant. Et j'ai la surprise de me retrouver face à Spencer.
Il arque un sourcil en me regardant et s'approche de moi jusqu'à attraper mon visage en coupe. Quand il voit la pâleur de ma peau et les cernes sous mes yeux, il grimace et me pousse jusqu'au fauteuil tant aimé.
— On dirait une morte-vivante.
— C'est un peu ça, oui.
Quand il m'enroule dans la couverture, je ronronne et ferme les yeux, oubliant complètement que je suis au travail et que je devrais justement travailler. Rien ne m'intéresse plus que cette petite sieste tant méritée alors que je tombe dans le fauteuil.
— Ne t'endors pas, je suis venu pour te parler.
Je grommelle pour lui faire comprendre que je l'écoute, mais il me secoue le genou. Lorsque j'ouvre les yeux, il est assis sur un tabouret, juste devant moi, et croise les bras sur sa poitrine. Il a l'air sérieux et je suis trop fatiguée pour m'en inquiéter, alors je hausse les épaules et referme les paupières.
— C'est quoi cette histoire avec le nouveau sergent ?
La mention d'Elijah a le mérite de me réveiller, juste un peu, parce que j'ouvre un œil pour lui lancer un regard en biais qu'il intercepte aussitôt.
— Quand tu m'en as parlé hier après-midi, tu m'as dit que c'était une blague pour rassurer tes parents, mais ce n'est pas la rumeur qui court dans le club depuis ce matin !
— Et qu'est-ce qui court ?
Je suis trop fatiguée pour nier ou chercher à éviter la conversation, alors je pousse un léger soupir en m'enfonçant davantage dans le fauteuil moelleux.
— On dit que vous êtes officiellement ensemble. Que tu es sa putain de propriété et que tu es maintenant sous la protection du club.
Je hausse les épaules. Ma courte nuit m'empêche de réagir. Normalement, je suis sûre que je rougirais et nierais les faits, mais je suis trop loin de tout ça. Je sens le sommeil m'envelopper de son épaisse couverture et je vais bientôt m'endormir.
Jusqu'au moment où Spencer me secoue à nouveau le genou et me ramène à lui. Je grogne en ouvrant un œil et soupire en le voyant claquer des doigts devant mon nez.
— Tu veux bien m'expliquer c'est quoi ce bordel ?
— On a parlé cette nuit et le temps du séjour de mes parents, on fait semblant de sortir ensemble.
— Mais t'es complètement malade ? Tu ne connais rien de ce type et tu te fous avec lui dans une histoire comme ça ?
— Quoi ? C'est ton sergent, tu devrais...
— Justement ! C'est mon sergent et c'est le mec le plus taré que je connaisse ! Il va te bouffer en moins d'une demi-journée.
— Super, on voit la confiance, marmonné-je.
![](https://img.wattpad.com/cover/326797116-288-k716804.jpg)
VOUS LISEZ
Black Bikers, Tome 4 : La renarde passionnée
RomanceÀ Whitesboro, les Black Bikers sont la loi. Noémie est connue à Whitesboro comme la jeune libraire de la ville. Elle n'est pas d'ici et ne comprend rien aux coutumes de la ville, alors, elle se tient le plus éloigné possible des Black Bikers qui la...