— Elijah !
Mon cri résonne dans toute la maison et je sais déjà que j'ai fait une bêtise quand je croise le regard de Susan, ma cousine, qui vient de galérer à endormir sa fille depuis une heure. Mais je ne fais que lui envoyer une petite grimace d'excuse avant de courir jusqu'à retrouver Elijah.
En passant devant la cheminée du salon, je ne prends pas le temps de regarder mon tableau accroché au-dessus, mais continue de traverser la pièce jusqu'à déboucher sur la cuisine. Il n'est pas là. Alors je vais dans notre second salon, mais toujours rien. Et ce n'est qu'au bout de cinq minutes de recherches que je le découvre sur la terrasse, en train de boire une bière avec mon père et Daniel.
Quand j'arrive, je sens l'odeur d'une cigarette et il suffit d'un pas pour que je voie mon père jeter la clope par terre et l'écraser sous sa chaussure, comme si j'allais l'engueuler. Je roule des yeux en m'approchant, croisant mes bras sur ma poitrine et fusille du regard Elijah, ignorant complètement mon père.
— Je te cherche depuis une heure !
— J'étais là.
— Je sais que t'étais là, abrutie, mais tu n'avais qu'à être dans le salon avec moi et ça m'aurait aidé !
— Tu as besoin de quelque chose ? s'enquit mon père, d'une voix innocente.
— Je ne vais rien dire à maman si tu arrêtes tes conneries de vouloir fumer alors que tu es asthmatique !
Il fronce le visage, l'air sévère, mais je secoue la main devant lui en grognant.
— Si tu meurs demain, rappelle-toi que je me suicide, alors si tu veux me sauver, reste en vie !
Il finit par esquisser un sourire, alors que je me retourne vers Daniel en levant mon doigt sur lui.
— Et toi, tu devrais savoir que papa ne doit pas fumer, alors arrête-le quand il fait une connerie comme ça !
Il ne fait que rouler des yeux devant moi. Je sais très bien que je n'ai aucune autorité sur lui, et il le sait très bien. Je suis si minuscule à côté de lui qu'il ne fait que secouer la tête, m'ignorant totalement. Il pourrait me donner une pichenette que je m'envolerai de l'autre côté du jardin.
— Chééééri !
Quand ma mère débarque sur la terrasse, elle est essoufflée et les yeux humides, alors je vois aussitôt mon père se rapprocher d'elle pour poser ses mains sur ses épaules.
— Qu'est-ce qui se passe ?
— On a pas assez de patates douces pour la purée ! Comment on va faire ? Dis-moi, comment on va faire ?
Quand elle se met à sangloter, je lance un regard entendu vers mon frère et retiens mon sourire. Tous les ans, c'est la même chose, et comme d'habitude, on s'avance vers notre mère pour lui caresser le dos. Notre discussion passe à la trappe et on s'approche d'elle pour former un cercle rassurant autour d'elle.
— Tout va bien, maman, j'en ai ramené en plus, ils sont dans la moto d'Elijah.
— C'est vrai ? couine-t-elle.
— Oui.
— Et nous, on a ramené du vin de Bordeaux, tu en veux un verre ? continue Daniel.
— De Bordeaux ? Oh, oui, ça fait longtemps que je n'en ai pas bu... Vous êtes des anges, mes bébés.
Quand elle nous tapote les joues comme une grand-mère avec des bébés, je sais qu'on a réussi à la rassurer, alors je dépose un baiser sur sa joue et me dirige vers Elijah pour glisser mes mains dans sa poche de jean. Pendant une seconde, je réalise qu'il n'a pas son cuir et je fronce les sourcils.
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Black Bikers, Tome 4 : La renarde passionnée
RomanceÀ Whitesboro, les Black Bikers sont la loi. Noémie est connue à Whitesboro comme la jeune libraire de la ville. Elle n'est pas d'ici et ne comprend rien aux coutumes de la ville, alors, elle se tient le plus éloigné possible des Black Bikers qui la...