IKIGAÏ🌓☘️. [ En Cours de Correction ]

-22-

En fait il n'y a jamais eu de premier, ils se sont toujours aimés, au même moment, au premier regard.
                                                      🦋🖤.

  
                              🦢

Jimin sentait que les choses avaient changé. Vêtu d'un collant de danse noir qui recouvrait même ses pieds et d'une doudoune de la même couleur dont l'ourlet couvrait partiellement son fessier, le rosé enfila ses bottes en cuir avant de sortir.

L'air frais, glacial même s'échoua directement contre son visage. Il observait d'un air distrait l'horizon couvert d'un lourd brouillard, le temps gris et sale déteignait sur les arbres dépourvus de feuille qui longeaient la longue allée qui menait à une fontaine gelée.

Le temps était monotone et lourd.

Magnifique, tout ce qui selon le rosé, faisait la face cachée du monde et pour lui c'était beau et brut, réel.

Sans une once d'hésitation il s'élança, il descendit les trois marches qui le firent s'échouer d'abord sur du gravier.

La vieille Mina ayant promis de s'occuper de son neveu s'il se réveillait avant son retour, Jimin se permettait alors d'errer comme s'il n'avait jamais hérité brusquement de responsabilités dont il n'aurait jamais probablement voulu.

Carolls of the bells, la célèbre version jouée au piano par David Hicken l'accompagne, et à mesure que la mélodie prend en intensité Jimin se sent pousser des ailes.

Il oublie tout, il ne veut plus de ce nom 'Park', il est juste Jimin, un petit garçon qui n'a pas connu sa mère et qui lui en veut de l'avoir laissé dans les bras d'un homme incapable d'éprouver le moindre sentiment à l'égard de son fils.

Il est juste Jimin sans Yeonsol.

Il est juste Jimin un homme qui ressent tout.

Juste Jimin sans rien ni personne, juste lui.

Ou peut-être que...

       Il est Jimin avec Jungkook.

Le pianiste épouse parfaitement les touches du piano et les notes deviennent sincères, profondes, elles deviennent des mots que Jimin aurait aimé entendre au moins une fois, mais ça n'a jamais été le cas.

Il longe l'allée et se dit que ces arbres sont finalement comme lui, ils sont là mais la saison hivernale leur arrache leurs couvertures, leurs vêtements, en fait elle leur arrache ce qu'ils ont et ce qui les embellit sans leur demander leur avis. Maintenant, ce ne sont plus que des troncs et des branches, sans feuillage, ils n'ont plus rien d'attrayant.

Ils sont vides.

Et c'est ce que Jimin ressent.

Du bois mort destiné à être arraché s'ils ne parviennent pas par eux-mêmes à se reprendre , si à la saison prochaine ils ne suivent pas à nouveau les indications que le soleil leur imposera.

Jimin va un peu plus loin et observe une fontaine gelée, elle lui donne une idée pour son cours de dessin, l'eau s'est figée en s'écoulant une dernière fois de la longue colonne. Il y glisse son petit doigt et en apprécie la chaleur qui s'en dégage alors qu'elle est si froide.

Jimin est comme ça, il ressent les choses quand elles brûlent mais personne ne le sait, c'est un secret qu'il ne peut se permettre de dévoiler.

Un peu plus loin, il y a un espace vert mais désormais dépourvu de toute végétation, l'hiver aussi a eu raison d'elle.