FROID (Haikyuu) TOME 1

Chapitre 10 : Un soir de pluie meurtri

Le soir-même, 17H00

Marc - Dieu merci, Fisher nous a fait sortir une heure plus tôt...

Alia - Normal, vu le nombre de rendez-vous qu'il a pour nous décrocher des auditions... Putain il caille ! broncha-t-elle en mettant un pas dehors.

Marc - La danse de rue nous réchauffera...

Ce dernier se tourna jusqu'à Lisa, silencieuse jusqu'à présent.

Marc - Si tu changes d'avis, nous serons rue Paradise. Tu te souviens ?

Lisa - Le temple sacré du 403... souffla-t-elle en repensant à ces années de folie. Je ne viendrais pas, reprit-elle.

Marc - OK... Embrasse-la pour nous alors.

Lisa releva la tête. Marc baissa les yeux aussitôt. Il laissa Lisa, traçant rapidement sa route en direction de cette rue gorgée de souvenirs.

Marc - Magne Alia. Il caille, lui dit-il sans se retourner, mettant sa capuche sur sa tête.

Alia - Ouais... Tu attends ton chauffeur, Lisa ?

Lisa - Non... Je vais prendre le bus.

Alia - Toi prendre le bus...? Hum. Active ta géoloc', au cas où.

Lisa leva un sourcil, presque exaspéré de ce que son amie venait de dire.

Alia - Ca va... reprit-elle rieuse avant de l'embrasser.

Elle se mit à trottiner, rejoignant rapidement Marc qui avait déjà bien avancé. Lorsqu'elle ne vit plus que leurs ombres, Lisa attrapa son téléphone et décommanda aussitôt son chauffeur qui était sans doute déjà en route pour le centre...

Lisa s'était mise à marcher un peu avant d'emprunter un bus qui la conduit jusqu'au métro. Elle prit la ligne direct pour le quartier de Shinjuku. A cause de l'heure de pointe, le trafic était légèrement bouché. Elle avait mis du temps à arriver à destination, mais finalement, elle réussi à rejoindre le cimetière de la région.

Sa fine main avait saisie la poignée métallique de la petite barrière rouillée. Son entrée dans ce lieu était la même que les précédentes fois ; elle regardait à droite, puis à gauche, pour voir s'il y avait du monde dans le cimetière. Ensuite, elle empruntait les petites sentiers de graviers, jetant un coup d'oeil au pommier mort de cet endroit. A force, c'était un mécanisme ; il lui était inutile de réfléchir à quelle allée emprunter, à quel moment il fallait s'arrêter. D'un coup, ses souliers se stoppèrent. Lisa avait un peu plus froid. Elle ressentit quelque chose dans son ventre, quelque chose de lourd. Sa gorge se noua lorsque ses yeux fatigués se mirent à lire pour la énième fois le nom de BROOKE SERRANO sur la pierre tombale.

Elle s'était accroupi, arrachant les petites pousses de mauvaises herbes qui avaient gentiment poussées depuis sa dernière visite. Elle remarqua un bouquet de fleurs sur le monument funéraire. Elle eut un léger sourire. "Tu détestais les fleurs", pensa-t-elle. Elle se doutait du destinataire ; l'un des amis à Brooke lui offrait toujours des fleurs à son anniversaire ou pendant certaines occasions. Il appréciait lui offrir des fleurs, et ce pour la seule et unique raison qu'il ne se lassait jamais de l'expression de visage de la jeune Brooke ; écoeurée d'avoir ces plantes, des fleurs...

Seule dans son monde, Lisa se mit à parler doucement. Les mots étaient inaudibles. Il n'y avait qu'elle pour les entendre, et il n'y avait que Brooke pour les écouter... Le ciel se mit à gronder, Lisa soupira.