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02 - Sourire

Croire en soi.

Yasmina

7 janvier

J'aime mon père, mais je ne comprends pas pourquoi nous vivons dans cette maudite ville. Saint-Étienne. Surtout que ma Fac de Psychologie et Ressources Humaines se trouve à Lyon. Donc le matin je commence à huit heures et termine à dix huit heures trente. Elle n'est pas loin de la gare Lyon Perrache mais je dois quand même prendre le train.

Il est actuellement cinq heures du matin, j'ai mon train à la gare Chateaucreux à six heures quarente, je prends d'abord le bus puis le tram afin d'arriver à la gare.

Je dois faire le moins de bruit possible pour ne réveiller personne, ce qui est assez compliqué car je suis maladroite.

C'est dur d'être à la fois maladroite et maniaque. Je ne me considère pas maniaque à cent pour cent, mais disons assez pour énerver les personnes qui m'entourent, surtout quand je partage ma chambre avec quelqu'un de bordélique. C'est toujours la guerre. Surtout lorsque nous avons un lit superposé depuis notre plus jeune âge. Heureusement qu'elle n'est pas toujours à la maison mais aussi chez maman, mais bon.

J'en suis à ma deuxième année en psychologie, oui, j'ai dix neuf ans.

Heureusement pour moi, Inaya n'est pas là donc je peux quand même allumer la lumière pour pouvoir me changer.

Je prends un pull en maille beige et un jean bleu. Assez simple. Sous le jean, je mets toujours un leeging pour ne pas avoir froid, sous les pulls c'est soit un col montant ou un t-shirt. Tout dépend de la température qu'il fait dehors. Je prends un manteau noir puis fais mon sac. Je ne mets que mon ordinateur et un livre, je n'ai besoin de rien d'autre.

Je me maquille rapidement, seulement du mascara et du gloss. Je me maquillerai dans le train si j'y pense.

Hier, je me suis lissée les cheveux, seulement là, je me regarde et je crois que j'avais oublié à quel point ça ne m'allait pas. Je les mouille ou laisse comme ça ? Non, je vais les mouiller et mettre de l'huile pour bouclés parce que là, ça ne va pas du tout. Qu'est-ce qui m'est passé par la tête ?

Sérieusement Yasmina, tu sais très bien que ça ne te va pas. J'ai l'air d'une courgette. Lorsqu'ils sont raides comme ça, on voit mes oreilles de lutins dépasser. Ce que je veux éviter.

Avant je les lissais souvent, une grosse erreur de ma part. J'ai pris du temps à retrouver mes boucles et surtout, énormément de temps à les accepter. Parce qu'avec toutes les remarques que j'ai pû recevoir étant plus jeune que ce soit de ma famille ou de mes camarades, il y en a eu plus d'une centaine.

J'entends des voix en bas. C'est pas normal parce qu'habituellement je suis la seule réveillée. Papa est déjà parti au travail parce qu'ils l'ont mis sur une ligne à l'autre bout de la ville. Je marche en essayant de faire le moins de bruits possible. J'arrive dans le salon et vois Oumayma assise sur le canapé en appel avec un homme.

Je me pose sur l'encadrement de la porte et l'observe rigoler à gorge déployée. J'espère que c'est son cousin ou quelque chose comme ça parce que je ne laisserai personne encore faire du mal à papa. Maman l'a assez détruit qu'il est déjà.

Je me racle la gorge et elle sursaute avant de jeter son téléphone au sol.

Oumayma — Ouh là là ! Tu m'as fait peur.

- 𝕯𝖊𝖘𝖎𝖑𝖑𝖚𝖘𝖎𝖔𝖓𝖘 -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant