- 𝕯𝖊𝖘𝖎𝖑𝖑𝖚𝖘𝖎𝖔𝖓𝖘 -

30

30. Détester

Œil pour œil, dent pour dent.

Yasmina

10 novembre

Ça ne lui a pas plu. Il va m'abandonner. Me laisser. Là. Sur le côté du chemin du bonheur.

Je dois rentrer surtout. Si je ne rentre pas maintenant –sachant qu'il est déjà 11 heures du matin.

Je ne regrette rien. Je n'y arrive pas.

Après une quinzaine de minutes de marche, toujours vêtue des vêtements d'Idriss, je rentre à la maison où se trouve des valises dans le salon et papa qui crie.

Je reste plantée devant la porte encore grande ouverte et quand il me voit, il me jette dessus la première chose qui se situait le plus proche de lui soit le porte essuie tout qui est évidemment sans son duo.

Je l'ai reçu sur le front et j'ai mal. Vraiment mal. Je porte ma main à mon front et sens un liquide. Et je le vois. Un liquide rouge. Mais ça n'arrête pas papa, non Salih, qui se rue vers moi et ne me laisse aucune issue pour me défendre.

Pourquoi ? Je ne comprends pas. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?

J'ai mal. Je souffre. Mais cet homme, m'a fait comprendre en grandissant que je ne devais pas me plaindre. Mais je souffre.

Je pleure. Je ne me retiens plus. Je n'y arrive plus. Alors je laisse tout, absolument tout s'évacuer de mon corps. Des cries, des pleurs, des coups. J'essaie de lui en donner. Mais impossible.

J'aurai dû rester chez Idriss. Lui demander, lui parler et comprendre sa réaction. Je sais qu'il n'est pas du genre à ne plus me parler pour ça mais j'ai eu peur. Vraiment peur qu'il m'abandonne.

Il me laisse enfin. Mon ravisseur, mon géniteur, Salih, l'homme qui a détruit ma vie, sache que je te déteste, je te hais de tout mon être et je te haïrais toute mon existence.

Je rendrai ta vie un enfer comme tu as rendu la mienne.

Je sens mes yeux lentement se fermer et quelqu'un me porte. Comme une princesse. Un bras sous mes cuisses, un autre sous mon dos. Ma tête contre un torse. Un torse chaud. Son torse chaud.

Toi aussi Idriss, j'ai envie de te détester mais je comprends. Je t'ai fait mal alors tu me fais mal. C'est normal.

Idriss — Ne ferme pas les yeux Yasmina, s'il te plaît, reste avec moi.

J'ai mal à la tête. Je vois flous. J'ai envie de dormir. J'ai froid.

J'ai vraiment froid. Alors je me laisse aller.

J'ai envie de m'en aller. De me laisser aller et peut-être qu'en partant de ce monde je serai enfin heureuse.

Je veux juste être heureuse et ma source de bonheur me porte dans ses bras. Ses bras chauds.

Mais ma volonté de tout laissé est plus forte. Alors je la laisse me gagner. Je la laisse gagner.

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Mais je dois me venger et te faire payer donc je dois combattre pour vivre.

Prépare toi Salih, prépare toi pour le début de ton enfer.