34.

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34. Le début de la fin

Qu'est-ce-que l'amour ? Qu'est-ce qu'aimer ?

Idriss

8 janvier

Yasmina a une semaine de vacances alors je lui ai proposé qu'elle vienne avec moi au travail. Et puis je pense que ça repoussera Laurie, même si c'est une bonne collègue, je vols très clairement que je lui plais et ça me met vraiment mal à l'aise alors si elle me voit venir avec elle normalement elle s'éloignera.

Et puis, je suis surtout gagnant d'avoir Yasmina à mes côtés cette semaine puisque je pourrai l'admirer en vrai, pas besoin d'allumer mon téléphone et de l'admirer comme un psychopathe.

Ça me rappelle qu'au début, elle me surnommait « psychopathe ». Je pense que de nous deux c'est elle qui l'est réellement.

Elle a ramené son ordinateur portable avec elle et je n'en peux plus de la voir scotché dessus. Qu'est-ce qu'il peut bien y avoir pour qu'elle puisse complétement ne plus faire attention à moi ? Elle écrit tout le temps et j'ai toujours cette envie de le lui prendre et de vérifier à ce qu'elle ne parle à personne d'autre que moi.

Je m'arrête au feu rouge et sa tête se relève pour le fixer.

— Qu'est-ce qu'il y a ? Tu t'es souvenue que j'existais ?

Yasmina — Oui, c'est pour ça que l'envie de pleurer m'étrangle.

— Hein ?

Yasmina — C'est vrai, dit-elle en haussant les épaules, c'est tellement triste de vivre que pour que la personne la plus spectaculaire sur Terre – en l'occurrence moi – te voit. Mais ne t'en fais pas, tu es une partie intégrante de ma vie donc même si je ne te parle pas, ou ne te regarde pas ou je ne sais quelle attention durant dix secondes, ça ne veut pas dire que je t'ai oublié, Idriss.

Elle se replonge sur son clavier mais continue à me regarder de temps en temps. J'aime sentir son regard sur moi. J'aime me dire qu'elle me voit, qu'elle sait que je suis là.

Je sais qu'il n'y a pas que de l'amitié entre nous. C'est impossible. Une femme et un homme qui se considèrent comme amis ne se regarderaient pas comme nous, n'agireraient pas comme nous le faisons.

La semaine dernière, Yasmina m'avait appelé en pleurs me disant qu'elle était à un Mac Donald's et quand je suis arrivé, je l'ai trouvé assise seule à fixer son plateau sans n'avoir rien mangé et quand elle m'a aperçu, c'est là qu'elle s'est mise à pleurer. Elle se retenait depuis trop longtemps et je crois avoir été l'élément déclencheur dans sa vie.

Yasmina était une bombe à retardement et je crois qu'elle a éclaté ce soir là. Elle n'en pouvait plus et ça a éclaté et pour de vrai cette fois parce qu'elle n'a pas arrêté de pleurer dans la voiture et même la nuit. Elle ne m'avait pas lâché, ses mains étaient agrippées à moi et même lorsqu'elle dormait, sa tête s'était posée naturellement sur mon torse.

Et depuis, dès que je suis couché ou assis, elle vient vers moi et se plonge dans mes bras. J'avais du mal à m'y habituer. Ce changement radical de la Yasmina qui ne voulait aucun contact à celle qui en a constamment besoin m'a quelque peu étonné mais j'ai finis par comprendre qu'elle freinait ce besoin constant qu'elle a d'être entourée et aimée.

- 𝕯𝖊𝖘𝖎𝖑𝖑𝖚𝖘𝖎𝖔𝖓𝖘 -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant