03.

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03. La neige

Soyez la personne que vous ayez toujours rêvé d'être.

Yasmina

7 janvier

Arrivée au stade, je prépare tout avant l'arrivée des filles. Lorsque les premières arrivent je file rapidement au vestiaire pour enfiler un survêtement et un pull.

Elles ont déjà commencé à s'entraîner. C'est pour ça que je les apprécie cette année. Elles n'ont pas besoin qu'on soit derrière elle. C'est cool et je préfère largement les personnes autonomes à celles qui ne le sont pas. Bien sûr je sais que certains en ont vraiment besoin, ont réellement besoin qu'il y ait quelqu'un derrière eux mais c'est du travail. Et ça je peux le garantir.

Après plusieurs minutes, je leur demande de toutes se réunir devant moi pour que je puisse leur expliquer ce que nous allons faire aujourd'hui.

Les lundis nous commençons et finissons tard alors je ne leur donne pas des exercices trop intenses. Oui, il arrive que parfois je sois gentille, mais ne soyez pas trop habitué, vous risqueriez de tomber de plusieurs étages.

Je pose les cônes sur la fausse herbe et leur indique ce qu'elles doivent faire. Malgré que j'aime ce que je fais je suis quand même peinée de ne pas pouvoir le pratiquer. J'aime enseigner. C'est vrai. Mais nous ne pouvons pas tout avoir. Par exemple, mes parents ne me croient jamais pourtant j'aimerai qu'ils me croient. Ils ne se soucient pas de moi, pourtant j'aimerai leur être importante.

La vie est remplie d'injustice auxquelle nous ne pouvons pas éviter. Personne n'y échappe. Pas même le plus chanceux.

Le fait que je sois dans mon élément n'a quand même pas réussi à me faire oublier que papa venait me chercher. Habituellement je rentrais en bus ou c'était Nassim qui venait me récupérer en sortant du travail. Mais là non. C'est lui. Et je risque une grosse crise de nerf.

Je souffle bruyamment et me laisse tomber sur le grillage. Je vois le deuxième entraîneur arrivé en courant. En retard. Comme d'habitude. Il salue tout le monde et se place à côté de moi, le dos plié et les mains sur ses genoux tout en reprenant son souffle.

— Ça va ?

Tomas — N'aies jamais d'enfants.

— Oh. Ne t'inquiètes pas. Ce n'est pas dans mes projets.

Et puis, je peux surtout pas en avoir.

Tomas — Non en fait il faut que tu en aies parce que c'est toujours une source de bonheur. Seulement, attends d'être grande et d'avoir finis tes études.

— Non. Je n'en veux pas. Jamais.

Tomas — C'est ton choix.

— Je sais.

On se divise l'équipe en deux groupe, je prends les verts et lui les bleus puis à la fin de l'entraînement elles feront un match.

Après une heure où elles se sont durement entraîner, elles peuvent enfin avoir une pause de cinq minutes puis après elles auront un match de quarente cinq minutes sans pause.

Elles se placent comme je leur ai indiqué et attendent le coup de sifflet.

Tomas siffle et c'est là que débute le match. C'était son équipe qui a eu la balle – j'ai perdu à pile ou face – mais c'est rare que je perde et puis je l'ai laissé gagner. Jamais je perdrai réellement, c'était volontaire.

- 𝕯𝖊𝖘𝖎𝖑𝖑𝖚𝖘𝖎𝖔𝖓𝖘 -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant