08.

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08. Volcanique avec élégance

La cruauté naît toujours de la faiblesse.

Idriss

5 Février

— La vérité c'est que tu n'assumes pas.

Il n'y a rien à assumer puisqu'il ne se passe absolument rien. Mais qu'est-ce que j'aime débattre avec elle. Qu'est-ce que j'aime la contredire.

Yasmina est une femme volcanique mais avec tellement d'élégance.

Rien qu'à sa posture, elle montre qu'elle a confiance en elle. Elle dégage cette aura de femme fatale et bordel qu'est ce que j'adore ça.

Dans la rue on ne s'arrête pas pour sa beauté – qui est à couper le souffle – mais pour le charisme qu'elle dégage. Lorsqu'on la voit c'est comme une aura qui nous surprend et qu'on ne peut plus détourner les yeux d'elle jusqu'à ce qu'elle quitte notre champ de vision.

Yasmina est putain de charismatique.

Yasmina — Tu t'entends ? On a jamais flirté. Ne te berces pas d'illusions.

— Qu'est-ce que tu veux être dans la vie ?

Yasmina — Ce que je veux être dans la vie ? Je veux être une femme puissante.

— Malheureusement, toutes les femmes puissantes de ce monde le sont seulement grâce à leurs pères, leurs maris ou leurs frères.

Et ceux parce qu'elles ne sont pas assez entendues. Les femmes seront toujours considéré comme elles l'étaient autrefois par des machos ou des « mâles alphas ». C'est triste car la plupart des célèbres écrivains ou peintres hommes ont volé ces œuvres à des femmes.

Yasmina — Oh Idriss... Ne t'aventures pas sur ce chemin avec moi.

— Et m'aventurer dans quoi ?

Yasmina — Je n'aurais jamais cru que tu faisais parti de ces groupes sexistes.

— Et qui a dit que j'en faisais parti ? J'énonce un fait. Malheureusement, les femmes ne seront jamais reconnues comme un homme l'est.

Yasmina — Un jour si. Ne t'en fais pas pour ton ego surdimensionné, il s'en remettra.

— Mon égo te salue Yasmina. Mais je n'en ai rien à faire d'être sous les ordres d'une femme. Dans tous les cas, c'est un être humain.

Jules — C'est bon arrêtez. Vous avez le même avis mais vous ne l'expliquez pas de la même façon. Et puis, j'en ai marre de toujours devoir arrêter vos micro-disputes sans fondement.

— Excuse-moi, t'as raison. De toute façon, c'est la dernière fois que nous allons nous voir.

Yasmina — Enfin !

Jules — Yas'.

Yasmina — Oh ça va ! On n'a plus le droit de se réjouir de ne plus revoir une personne que nous détestons ?

Il soupire et pose sa main sur sa bouche. Elle lui mets un coup de coude dans le ventre qui lui a coupé la respiration.

Un sourire se dessine sur mon visage face à leur chamailleries mais Yasmina me capte et me dit d'arrêter de sourire.

— C'est qui le plus grand de vous deux.

Yasmina — Question bête. Moi.

Jules — N'importe quoi ! Assume d'être plus petite.

Yasmina — Plus petite ? Je ne suis pas plus petite que toi, Jules.

Jules — Si, et de trois centimètres.

Yasmina — Mais, on parle d'âge là, les deux se tournent vers moi et me questionne du regard pour savoir qui à tort ou raison, pas vrai Idriss ?

Son regard me brûle. Il est tellement intense. Volcanique.

— À vrai dire, je parlais de taille. Parce que quand vous êtes debout, vous faites la même taille.

Jules — Non ! Elle a trois centimètres de moins que moi ! C'est juste qu'elle porte toujours des chaussures avec une grosse semelle ou des talons.

— Tu fais quelle taille Jules ?

Jules — Un mètre quatre-vingt.

— Donc Yasmina, tu fais un l'être soixante dix sept ?

Yasmina — Ça va. T'es pas si con que ça t'as réussi à faire quatre-vingt moins trois. Bravo Idriss. 

Je ne réponds pas.

Elle est tellement insupportable et désagréable. Avant elle, je n'aurais jamais cru un jour croiser une personne avec aussi peu de bonne humeur qu'elle.

— Yasmina, tu es vraiment insupportable et je ne comprends pas pourquoi tu me détestes. C'est ton choix. Mais ferme ta bouche, je t'en supplie tu parles trop et ta voix est insupportable. Alors ferme la.

Après mes paroles, je vois dans son regard plusieurs émotions se battrent mais la neutralité reprend le dessus.

Jules me met un coup sous la table. Je n'y prête pas attention.

Je n'en ai rien à faire de ce que ça a bien pu lui faire. Et puis je ne pense pas que ça l'ait touché. C'est impossible. Elle est trop insensible pour ça.

Je la regarde pour l'analyser mais son regard est perdu dans le vide. Son doigt tape frénétiquement sur la table et ses ongles de son autre main viennent la gratter.

Stressée ? Elle est stressée ? Peut-être anxieuse. Je ne sais pas.

Après environ deux minutes, ses yeux tombent dans les miens et un frisson d'effroi traverse toute mon épiderme dorsale. Je vais mourir.

Le reste du trajet s'est passé en silence. Lorsque nous arrivons à la gare, elle se lève et prend son sac sans attendre personne et marche d'une tel vitesse qu'elle pourrait faire un concours de marche.

Jules me lance un regard desapprobateur et s'élance pour la rattraper.

Je ne voulais pas la blesser. Loin de là. Je n'ai jamais voulu blesser qui que se soit.

Elle avait une bague avec un diament rouge qu'elle n'arrêtait pas de triturer tout le trajet.

Je marche jusqu'à mon travail. Lorsque j'arrive, Léa vient vers moi et me salue.

Elle est vraiment gentille et mignonne, ses cheveux blonds vénitien et ses yeux bleus lui rajoute cet air enfentin.

Au bout de quinze minutes sans me lâcher d'une semelle, elle se décide enfin à me laisser tranquille et s'en va.

Je repense à Yasmina. Je n'espère pas l'avoir blesser. Ce n'était pas mon but. Et c'est quoi cette histoire de ne pas avoir pleuré depuis des années. C'est impossible. Encore hier j'ai pleuré devant une série.

Cette femme est surprenante, insupportable, désagréable, intrigante, magnifique, charismatique, volcanique, colérique, cruelleet féministe.

La description parfaite de la femme fatale.

Yasmina est donc une femme fatale.

Elle n'a pas pu être cruelle toute sa vie comme elle aime le prétendre. C'est impossible.

« Je déteste les hommes dans ton genre. En réalité, je déteste presque tous les hommes sur Terre. »

Ce sont ses paroles.

Peut-on la qualifier de misandre ? Elle qui est pour l'égalité, c'est assez contradictoire.

Je veux en savoir plus sur elle. C'est un besoin.

Je dois la connaître par cœur.

Je veux la connaître par cœur.

- 𝕯𝖊𝖘𝖎𝖑𝖑𝖚𝖘𝖎𝖔𝖓𝖘 -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant