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Neal

Un flan!! Non mais qu'est ce qu'il ne faut pas entendre ! J'ai besoin de me défouler, rien de tel qu'une virée en moto. Je roule avec juste la route qui défile devant moi, la vitesse met mon cerveau sur pause, trop de colère et de déception à évacuer.

En colère et déçu d'avoir été plaqué de la sorte par l'élue de mon cœur,j y croyais réellement à l'amour cette fois. Et c'est sans doute pour ça, pour cette raison que ma carapace est tombée et que je suis devenu « un flan » .
Je le savais bien au fond, je me suis oublié dans cette histoire.
J'arrive devant une vallée de béton déserte, sans doute un entrepôt pour les industriels.
Le silence qui y règne est presque inquiétant. Le soleil commence à se coucher, j' allume mes phares et contemple l'espace qui s'offre à moi.
D'une pulsion, je redémarre ma moto et m'élance à plein régime en ligne droite sur le béton. Cette montée d'adrénaline! Ça me fait un bien fou! Je m'arrête et fais demi-tour pour une nouvelle échappée , encore plus rapide. Je sens des larmes couler sur mes joues. Est ce le vent qui irrite mes yeux ou la pression de mon cœur qui s'évade par là?
Après 10 bonnes minutes d'aller-retours, je me sens plus léger. J'arrête ma moto et retire mon casque pour respirer à pleins poumons.
J'entends des applaudissements dans mon dos. Je me crispe, j'avais un spectateur de ma folie passagère.
Un homme s'avance vers moi, d'une trentaine d'année, avec un sourire aux lèvres de satisfaction.

« Bravo. C'était impressionnant.

- Merci. Je ne pensais pas avoir de spectateur

- Tu fais Ca souvent ?

- non, c'est une première-

- et bien bravo! Est ce que ça vous direz de le refaire mais avec des adversaires?

- vous me proposez des courses de moto illégales là?! Ça ira merci »

Je remets mon casque et remonte sur ma moto.

« attends ! Prends mon numero! Si jamais tu changes d'avis! »

L'homme écrit son nom et son numéro sur un bout de papier et me le tend .

« Ouais ok »
Je mets machinalement le papier dans la poche de mon jean avant de remettre le contact et de filer par la où je suis venu.

En arrivant chez moi, la maison est plongée dans le noir, je monte à ma chambre sans prendre la peine d'allumer la lumière. Je m'écroule sur mon lit. Elle hante encore mes pensées, mon évasion en moto est de durée éphémère... est-ce que notre histoire est réellement finie?
En prenant mon portable, je tombe sur mon fond d'écran qu'elle avait pris soin de changer pour y mettre une photo de nous deux . « Comme Ca, je suis tout le temps avec toi »
Elle n'avait vraiment pas besoin de faire ça, je l'ai tellement dans la peau...
Est ce que je dois lui envoyer un message? En ouvrant notre conversation téléphonique par sms, je tombe sur notre dernier échange et notamment son dernier message « toujours... », écho de notre promesse, promesse qui me semble bien loin aujourd'hui.
Je reste en suspens, je ne sais même pas quoi lui écrire à dire vrai. Elle doit encore être dans l'avion et espérer sa réponse ne ferait qu'accentuer mon inquiétude. Je me ravise et sors le papier de la poche de mon jean.
« Peter McKenzie » .
Je ne peux pas me lancer la dedans, mais quel pied ça a été de conduire à pleine vitesse sans me soucier de rien! Concentré sur la route, je ne pensais pas à Léna. Oh et puis merde! J'ai trop aimé ça.

[Ou, et quand? Neal ]
[je savais que tu craquerais,22h, demain soir, même endroit]

Échange rapide et efficace,après lequel je sombre de fatigue.

Quand je reouvre les yeux le lendemain matin, je regarde mon téléphone :Pas de message, pas d'appel en absence. Je le jette sur mon lit dépité de n'avoir aucun signe de vie de Léna. Est ce à moi de faire le premier pas? Après tout c'est elle qui a jeté l'éponge, elle était forcée de partir, mais pas de cette façon!
Je me douche rapidement et descends prendre mon petit déjeuner.
Matt et sebastian sont déjà la, je leur passe devant sans dire un mot pour me faire un café. Matt se racle la gorge.

« Et sinon salut!

- Ouais ouais salut »

Sebastian soupire et s'adresse à moi

« Je peux savoir ce que tu as foutu hier?

- Ca ne te regarde pas ce que je fais de ma vie. »

Un peu abasourdi par cette réponse, Sebastian se lève et s'avance vers moi d'un pas décidé.

« Étant donné que je suis ton associé et que tu devais bosser hier soir, si ça me regarde!

- le "flan" avait besoin de prendre sa soirée.

- Que tu sois triste, en colère, déçu ... ou toute autre émotion négative, on le comprend. Que tu veuilles prendre ta soirée, on le comprend aussi .Mais nous prévenir que tu viendras pas travailler, c'est la moindre des choses. Nous ne sommes pas tes ennemis, ne te trompe pas de cible Neal ! »

Je n'ai pas l'habitude de voir sebastian dans cet état, habituellement si calme. Je reste un moment à le fixer avant de détacher un " ok désolé".

Matt devant sentir l'ambiance plus que tendue, intervient.

"C'est bon ! Je t'ai remplacé hier soir ! J'aime bien bosser chez vous en faite!

- Tu veux prendre ma place ce soir aussi?

- Ben si tu as autre chose de prévu, ou juste pas envie, ça me va. Je croise plein de nana, je me sens comme un coq dans une bassecours !"

Je ne relève pas et tourne les talons en lançant à la volée " alors si tout le monde est content...."
Je les laisse planter la et remonte dans ma chambre m'écrouler encore sur mon lit, je sens que je vais y passer de long moments maintenant.

Six On The Beach (New Adult)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant