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Je tourne la tête en sentant une présence à coté de moi. Je savais que c'était lui avant même qu'il n'arrive à mon niveau. J'ai reconnu sa démarche. Il s'appuie lui aussi sur la barrière du balcon, dans l'une des quelques chambres d'amis de Matt.

- Est-ce que ça va ?

- Oui. Pardon d'être parti comme ça après le slow. J'ai aimé ce moment. Dis-je, sans le regarder. 

C'est justement pour ça que j'ai déguerpis aussitôt.

- Moi aussi.

Je souris légèrement.

- Tu sais en ce moment j'ai l'impression que rien ne tourne rond. Je lui confie, sans réfléchir. 

- Comment ça ?

- Betty est revenu dans ma vie, toi et moi on vient de se retrouver après deux mois sans s'être adressé la parole et Elven... Il va mal. Je le sens, mais il ne veut pas m'en parler. Je ne sais plus où donner de la tête. Je n'arrives pas à faire ce que j'ai envie, je n'arrive pas à lâcher prise parce que...

- Enfin je te trouve ! Sérieusement, comment tu fais pour disparaitre aussi vite ? J'ai besoin de toi en bas. 

Je baisse les yeux en reconnaissant la voix de Matt qui vient d'entrer la pièce. Visiblement il cherchait Aaron.

Pdv Aaron :

Blue quitte rapidement la pièce. Je foudroie Matt du regard.

- Oh la, j'aurais peut être du t'appeler par téléphone.

- ,Non tu crois ? Je vais te tuer. 

- C'était une discussion importante ?

- Elle allait parler.

- Ah. T'es sûr ?

- Non pas vraiment, mais j'en avais le sentiment. Elle a commencé sa phrase par « je n'arrives pas à lâcher prise parce que... »

- Je suis désolé.

- Ca me fait une belle jambe.

- Qu'est ce que t'attends là ? Pourquoi tu ne cours pas ?

- T'es chiant mais pas con. Dis-je en quittant la pièce en courant.

Je descends les marches quatre à quatre, puis je quitte la maison.

- BLUE !

Elle se retourne. Dieu merci les talons ralentissent la marche. Je traverses les quelques mètres qui nous séparent.

- Tu disais pas qu'ON devait rentrer quand tu le décidais ?

- Rien ne t'obliges à me suivre. Matt avait l'air de te chercher.

- Matt attendra. Qu'est ce que tu disais tout à l'heure ? 

- Rien d'important.

J'arc un sourcil, alors que nous continuons de marcher. Enfin, elle continue et moi je la suis, surprenant.

- Tu sais que j'ai une voiture dans laquelle il y a du chauffage.

- Je n'ai pas la tête à monter dans une voiture. J'ai besoin d'air.

- Ok. Très bien. Marchons alors.

Elle tourne la tête vers moi. Un léger sourire étire ses lèvres. Si ce n'était pas la pleine lune, nous n'y verrions probablement pas aussi bien. Les chemins les plus courts qui vont de chez Matt à chez Blue ne sont pas éclairés par les éclairages publiques. Ce sont de petites routes qu'une voiture comme la mienne ne pourrait même pas emprunter. Devant moi, Blue marche avec détermination, malgré ses sept centimètres de talons, elle maintient un rythme soutenu. Elle est silencieuse. J'attrape sa mains alors que nous arrivons au bord du champs qui sépare nos deux maison. Elle se retourne vers moi.

BlueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant