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Pdv Aaron :

Je soupire, assis sur mon lit, le dos contre le mur. Je ne détache pas mon regard de la photo de Blue sur mon portable. Merde, merde et merde. pourquoi est ce que je n'écoute jamais personne ? Pourquoi est ce que j'ai toujours besoin de foncer tête baissée ? J'ai l'impression de m'être mis dans une salle situation. Je commence à me dire que Matt avait peut être raison. Dès que ça ne va pas, dès que quelque chose cloche, Blue remet sa carapace et elle me repousse. Systématiquement. Il est hors de question que je sois dans ce genre de relation. Ce n'est pas comme ça que ça doit fonctionner. Je me sens bien con maintenant. Parce que je tiens à elle, et parce que ça me tord l'estomac de me dire qu'elle serait capable de me lâcher du jour au lendemain. Comme si je n'avais que ça à faire de ma vie. Me tracasser pour une fille. Si j'écoutais ma raison j'abandonnerais. Mais j'ai le sentiment qu'elle est sincère. J'ai le sentiment qu'il y a réellement quelque chose, je n'abandonnerai pas tant que je ne saurai pas ce qui la fait paniquer à ce point-là. Je suis certain que c'est lui. C'est Mike. Son nom semble si tabou pour tout le monde. Ils m'ont tous dit vaguement qu'il me poserait problème. Ils l'associent tous à Blue, mais elle, elle ne parle jamais de lui. Peut-être que je devrais aller voir Elven, après tout, lui il doit savoir où il est, on sait toujours où se trouve son meilleur ami, non ? Et alors j'aurais enfin la réponse à la question qui me torture l'esprit.

Pdv Blue :

Allongée sur mon lit, les yeux rivés vers le plafond, je ne fais que repasser cette soirée en boucle. La peinture, la limonade, les photos, le but de Matt, le but d'Elven, les panneaux, Scott, Aaron. En réalité son visage couvert de peinture jaune et violette est l'image qui me revient le plus. Elle ne cesse de s'imprimer sur mon plafond blanc au travers de mes yeux. Je l'ai laissé en plan. Je ne sais même pas ou il est là maintenant.

J'attrape mon téléphone.

- Tu vas lui envoyer un message ? Demande Betty, allongée à côté de moi.

J'ai du mal à réaliser que, ce soir, comme nous le faisions une fois par semaine il y a deux ans, Betty va dormir chez moi. J'ai l'impression d'avoir fait un immense retour dans le temps. Sa présence comble un vide immense dont je ne me rendais même plus compte.

- Je m'en veux.

- Tu ne peux pas partir et revenir en permanence Blue.

- Je ne veux pas qu'il se sente mal. Je râle.

- Comme tu veux.

J'attrape mon téléphone et je commence à écrire :

: Je suis désolée. C'est ce que j'essayais de te dire. Je suis hermétique, je n'arrive pas à me reposer sur les autres. Je ne veux pas que tu te sentes mal à cause de moi. Je comprendrais que tu sois en colère, je t'ai laissée en plan. Je ne sais pas si c'est ce que tu voulais entendre dans la voiture mais, ces derniers temps, tu es devenu mon silence. C'est bizarre dit comme ça mais, être avec toi, ça me permettait de respirer. Tu es important pour moi Aaron et je n'en dirai pas plus sinon tu prendras beaucoup trop la confiance et il en est hors de question. Mais je ne veux pas que tu crois que ta présence m'est égale. Ce n'est pas le cas. J'aime les moments qu'on passe ensemble. A chaque fois qu'ils se terminent je me demande quand sera le prochain. Est-ce qu'il y en aura d'autres ?

- T'écris un message ou un roman ? Rit Betty.

- J'ai beaucoup de choses à dire.

Je sursaute alors que mon téléphone vibre déjà. Je regarde Betty, qui me fais signe de lire. Une réponse aussi rapide, c'est presque bizarre.

Aaron : Tu fais chier, Blue.

BlueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant