Chapitre 7 Les ruines des anciens partie 3

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Arbol regarda au loin en essayant d'entrevoir la grande bouche, mais il ne pouvait l'apercevoir, pourtant le monstre continua de hanter ses pensées. Au contraire de Luna qui, elle, passa son temps à observer des pièces vides sans même réfléchir au danger. C'est alors que l'entité spectrale sentit qu'il devait ramener sa compagne à la raison. Elle devait s'approcher d'un arbre pour qu'ils obtiennent de l'information. Contraint par la situation, l'esprit dû interrompre l'amusement de son hôte.

― C'est fantastique, Luna, mais...

― Mais quoi, Arbol? Parle! dit la jeune femme avec enthousiasme.

― Je ne veux pas jouer les rabat-joie, Luna. Mais... ces gens... Ils sont probablement morts depuis longtemps. Si nous ne faisons rien, nous y passerons nous aussi. La grande bouche peut arriver à tout moment et nous devons trouver une solution pour la fin du monde. Nous devons chercher des réponses...

Ces mots furent comme des coups de poignard pour l'exploratrice. Son sourire s'évanouit et elle arrêta de sautiller sur place. Son regard devint sombre, puis elle répondit à Arbol.

― Tu as raison. Les gens qui me sont proches ne peuvent avoir vécu ici. Cela signifierait qu'ils sont morts depuis plusieurs générations. Je ne peux pas être si vieille. Arbol, je ne les reverrais probablement jamais, n'est-ce pas? Ma famille?

Arbol baissa les épaules, triste de n'avoir les mots qui réconforteraient le coeur de Luna suite à cette révélation. Puis, son hôte posa sa main sur une phrase gravée sur le mur d'une maison avant de chuchoter:

― Je ne la verrais plus. La famille, là où la vie commence et l'amour n'a pas de fin.

― Pardon? Tu viens d'inventer cela de ton cru?

― Non... Je.. Je ne suis pas sûre. Mais, c'est bien ça. Je crois que c'est ce qui est écrit.

― Tu sais lire ces dessins! Luna, c'est incroyable! Tu pourrais finir la traduction que Rojo avait commencée!

― Je sais. Non... Je ne sais pas. C'est compliqué. Tellement de choses se bousculent dans ma tête.

― Luna, concentre-toi, dit Arbol en s'approchant d'elle. Tu dois retrouver ta mémoire.

Complètement désemparée, la jeune femme avoua à son ami:

― Ce n'est pas si simple. C'est comme une image dans le fond de ma tête. Si j'imagine un coucher de soleil et que j'essaie de garder longtemps cette image dans mes pensées, tout devient flou. Au contraire, si je laisse aller, je n'arrive peut-être pas à voir les détails, mais j'arrive à voir une vue d'ensemble. Laisse-moi seulement le temps.

L'aventurière se mit à marcher en direction de Cicatriz et au même moment, Arbol chuchota:

― Mais, c'est ce qui nous manque... le temps.

C'est alors que l'adolescente arriva près d'Enfermo qui demanda aussitôt qu'il la vit:

― Déjà de retour? Qu'est-ce que disent les arbres?

Embarrassée par l'enthousiasme du guerrier, Luna lui répondit franchement:

― Je ne suis pas allée voir les arbres.

― Alors, que fais-tu ici?

― Je dois savoir où vous en êtes rendu.

Enfermo serra le peu de dents qu'il avait dans sa bouche et se pencha sur Cicatriz en disant:

― Ce n'est pas facile, Rojo gardait une bonne partie de ses connaissances dans sa tête. Nous partons de loin. Tout de même, nous avons quelque chose.

La plaine fantômeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant