Chapitre 19 Sarcofagovida partie 3

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Pendant ce temps, l'exploratrice continua de monter longuement. Puis, elle arriva finalement au temple. Elle prit une grande respiration et s'engouffra là où la mémoire lui avait failli. La pièce était sombre avec des petites lumières bleutées sur les côtés. Elle regarda le sarcophage plein d'eau bleutée dans lequel elle s'était réveillée. Cependant, cette fois-ci, elle remarqua qu'il y en avait d'autres. Elle s'approcha dans l'espoir que des humains s'y trouvaient, mais elle nota rapidement qu'ils étaient tous malheureusement vides. Elle se tourna alors sur elle-même et remarqua des lumières bleutées menant à un couloir.

― C'est par ici, dit-elle à Arbol.

Le duo avança dans le corridor qui les mena à la même grande pièce circulaire que tous les autres temples. Cependant, celui-ci était impeccable à la différence du monde vert et du monde rouge. Parfaitement conservé! Luna put y apercevoir des écriteaux nouveaux sur les murs. Par contre, avant de les lire, la jeune femme préféra se concentrer sur la sphère en premier lieu. Celle-ci ressemblait à toutes les sphères qu'elle avait envoyées dans le ciel. Connaissant la marche à suivre, l'aventurière s'approcha de l'interface, puis elle toucha au premier bouton. L'iris s'ouvrit sans encombre en laissant la lumière y pénétrer. Puis, elle mit sa main sur la console. La sphère fut aussitôt amorcée en s'élevant. Lorsque le zénith arriverait, la sphère allait être éjectée dans le ciel comme dans tous les autres temples. Sans crainte, la jeune femme se mit alors à regarder les murs. Elle lut longuement et elle fut fascinée par ce qu'elle apprit.

― Arrête ton visage d'étonnement et dis-moi ce qui est écrit, dit Arbol.

― Ces symboles parlent tous des sarcophages et de leurs propriétés de guérisons. Tout ce temple est dédié à cela. Il est dit que toutes personnes blessées peuvent être guéries. Toutefois, les morts ne peuvent être ramenés à la vie. Les membres ne peuvent pas être reconstruits. L'âge n'est pas non plus une blessure. Ces sarcophages ne permettent pas de rajeunir.

Luna se gratta la tête en guise réflexion, puis elle continua:

― Si je me suis réveillée ici, ce ne peut pas être pour rien. Je devais être ici pour une raison.

― De toutes évidences, selon ce que tu m'as dit, ce temple est dédié aux gens qui doivent être guéris. Alors...

― Alors, je devais certainement être blessée lorsque je suis arrivée ici.

― Un grave accident.

― Ou un petit, selon ce qui est écrit, tout pouvait être guéri ici. J'avais peut-être simplement cassé l'un de mes membres.

― C'est ce que j'appelle un grave accident, avoua Arbol un peu confus.

― Ce que je veux dire, c'est que je n'étais peut-être pas à l'article de la mort.

― Au contraire, je pense que tu devais être très près d'y passer. Luna, tu as passé des siècles dans ce sarcophage sans te réveiller. Tu devais être gravement blessée.

Luna arqua le sourcil en regardant les écriteaux, puis elle reprit d'une voix intriguée:

― C'est impossible, même à l'article de la mort, je doute que la guérison dure plusieurs siècles. Pourquoi suis-je restée si longtemps sans me réveiller? C'est étrange. Attends, je lis cette partie.

Luna analysa les symboles, puis elle fit de nouveau une tête d'étonnement.

― Qu'est-ce que tu as appris? demanda Arbol.

― Je crois que nous avons les réponses à nos questions. Les sarcophages se barrent durant la guérison. Cela empêche n'importe qui de les ouvrir pendant que la personne est toujours blessée. À l'exception des gens qui prennent soin du malade. Cela signifie qu'il faut la présence d'un humain pour y sortir quelqu'un. Arbol! Il devait y avoir une personne avec moi. Une personne a dû ouvrir mon sarcophage! Arbol, tu te rends compte? Un autre humain vit ici! C'est lui qui m'a sortie de ma torpeur. Si je le retrouve, il pourra répondre à mes questions. Il pourra probablement nous aider à nous rendre jusqu'à la plaine fantôme!

Luna montra un sourire radieux. L'engouement et le bonheur prirent possession de son être à la lumière de cette découverte, bien qu'après réflexion, elle dit tout haut:

― Pourquoi cette personne m'a réveillée maintenant? Pourquoi pas plus tôt? Pourquoi est-ce qu'elle aurait pris la fuite à mon réveil au lieu de veiller sur moi? Au final cela ne fait qu'amener plus de questions.

― Je suis désolé, Luna. Je ne crois pas qu'il y avait d'autres humains. Les arbres nous auraient avertis. Nous avons demandé dès le début si l'un des miens avait aperçu une forme de vie comme la tienne. Nul n'a vu d'autre que toi. Je doute fort bien qu'une tribu ai vécu des siècles cachée au sommet de cette montagne. Puis, comme tu l'as dit précédemment, ils n'ont pas montré signe de vie, ce qui est tout à fait étrange, sauf si, tu es sortie de ta torpeur différemment.

Luna regarda la vérité en face, puis elle avoua à Arbol:

― Tu as probablement raison. Cela ne fait aucun sens. Personne n'a ouvert mon sarcophage. Alors, il doit y avoir une façon de l'ouvrir de l'intérieur. Puis-je l'avoir ouvert par mégarde?

Luna continua sa lecture, puis elle continua:

― Non, il y a une autre façon. Il n'y a pas beaucoup de lignes à ce sujet. Il est écrit que le temple prend son énergie du soleil. En cas de panne, les sarcophages s'ouvrent.

Luna se tourna vers la sphère, puis elle arqua le sourcil.

― Le soleil a simplement épuisé son énergie. C'est la fin du monde qui m'a ramenée de mon état second. Ce qui signifie aussi que les gens qui m'ont mis dans ce sarcophage m'ont abandonnée.

À ce moment, le visage du père, de la mère et de la soeur de Luna lui revinrent. Elle se rappelait de sa famille! Elle se souvenait qu'elle les aimait énormément et qu'un lien fort les soudait ensemble. Pourquoi l'avaient-ils laissée à son sort? Pourquoi n'avaient-ils pas ouvert le sarcophage lorsqu'ils le pouvaient? Luna eut une petite larme à cause de ce sentiment d'abandon, mais surtout à la pensée que sa famille était morte il y a des siècles de cela. Elle savait qu'ils avaient péri il y a longtemps, mais le souvenir net de leurs visages lui donna l'impression qu'elle venait tout juste de les perdre.

― Je suis désolé, dit Arbol inconscient de ce souvenir.

Luna vécut un sentiment de tristesse et de regret, mais elle passa rapidement par-dessus:

― Le passé est le passé, Arbol. L'on peut le comprendre, mais on ne peut pas le changer.

― Il reste tout de même une énigme. Comment as-tu réussi à rester jeune?

Luna se dirigea vers un mur en particulier et se mit à lire. Elle explora toute la section sur la vieillesse, puis elle mit le doigt sur un symbole:

― Ici! Le processus de vieillissement s'arrête pendant la guérison. Cela explique mon jeune âge malgré les siècles passés.

― Enfin, des mystères qui n'amènent plus d'autres questions.

― En effet. Enfin, nous voyons l'ensemble de ce qui s'est passé. Il ne nous reste que quelques petites choses à explorer et j'espère bien que le grand arbre de la plaine fantôme nous aidera, avoua Luna.

Puis, le temps passa. La nuit tomba. Minuit arriva enfin et la sphère se leva comme à chaque fois. Elle s'envola dans les airs et s'échangea avec la présente lune. L'aventurière s'approcha de la sphère provenant du ciel, curieuse de voir le liquide noir s'en écouler. Toutefois, elle resta totalement surprise de ce qu'elle vit. Aucun liquide noir. Aucun signe d'usure apparent. La sphère ressemblait exactement à celle qui venait de s'élever dans le ciel.

― Cela, commença Arbol, amène quelques questions.

― Tu as raison. Il est temps d'avoir des réponses.

Sur ces mots, l'aventurière fit volte-face et sortit du temple.

La plaine fantômeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant