Chapitre 16

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Ellipse, Lundi 19 janvier.

Je me suis absenté durant une semaine pour aller dans une autre ville, car je voulais filmer quelques petites choses qui n'y avaient pas à Brighton. Puis entre nous, j'avoue que ça m'a fait un bien fou de me tenir éloigné de ma classe pendant ces quelques jours. Malheureusement pour moi, je suis de retour à l'université et j'espère au plus profond de moi qu'ils m'ont oublié. Peut-être que comme je n'étais plus là, ils se sont dit qu'ils allaient cesser leurs bêtises? Je suis tout de même un peu septique par rapport à ça, mais bon, on verra bien. Le taxi me dépose à présent devant le campus, où des élèves sont déjà dans la cour centrale toujours regroupée par petit groupe. Je passe sur la petite allée et je rejoins l'établissement administratif pour prévenir de mon retour. Une fois passé par cette case, je vais en direction de ma chambre, car il faut que j'y dépose des affaires puis je dois impérativement continuer mon montage. Par conséquent, je n'assisterai pas au premier cours de la journée.

Voilà que deux heures se sont écroulé depuis que je suis rentrée au campus, et je m'apprête à prendre mes affaires pour aller en cours. J'entre mon code de casier puis celui-ci s'ouvre, laissant apparaitre plusieurs feuilles blanches. Je soupire en levant les yeux au ciel, avant de les prendre. Je souhaite les jeter directement à la poubelle, mais j'avoue que ma curiosité l'emporte encore une fois. Je les déplie et voici leurs contenus.

Première lettre: "pourquoi est-ce que tu n'es plus là? Tu nous fuis ? -Ton camarade"

Deuxième lettre: "C'est étrange de ne pas te voir deux jours d'affilée. Qu'est-ce qu'il se passe? -Ton camarade"

Troisième lettre: "ok, troisième jour où tu n'es plus là... Je commence à m'inquiéter pour toi beauté. -Ton camarade"

Quatrième lettre: "J'espère que tu vas bien, et que tu vas vite revenir, j'ai besoin de te voir... -Ton camarade"

Dernière lettre: "J'aime pas quand tu n'es pas là, ça me fait bizarre de te savoir autre part et de ne pas savoir si tu vas bien... Tu me manques réellement Vicky. -Ton camarade"

Qu'est-ce que c'est cette connerie encore? Je ne sais toujours pas qui est derrière ces lettres depuis mon arrivée, mais ça m'intrigue. Avant c'était quelqu'un qui se montrait pénible et maintenant il dit que je lui manque et qu'il s'inquiète. Je trouve ça quand même touchant de voir qu'on s'inquiète pour moi, mais vu que je ne sais pas de qui il s'agit, je ne vais pas pouvoir lui dire que tout va bien.

-Alors, on est de retour Vallélian? (Dit soudainement Harry, en claquant ma porte de casier, ce qui m'a fait sursauter)

-Ça t'amuse de faire peur aux gens comme ça? (Je hausse le ton)

-Plutôt oui. (Il ricane)

-J'hallucine...

Je commence alors à froisser les feuilles pour pouvoir les jeter, quand subitement il me les arrache des mains.

-Eh! Rends-moi ça bordel!

-Je veux juste lire. J'essaie de le lui reprendre sauf qu'il me bloque contre les casiers avec son dos. Pourquoi ne peut-il pas être moins imposant et moins fort? "Bon, pousse-le Vicky ! " me suggère ma conscience et c'est ce que je fais. J'arrive à me dégager, sauf que celui-ci me fait maintenant face, et cette fois il me bloque avec son bras et son corps. Ma tête est collée contre son torse, mon dos placardé sur les portes en fer de couleurs bleues et il continue de lire comme si de rien n'était. Je finis donc par lâcher prise en voyant que je ne peux absolument rien faire, et j'attends comme une idiote, collé à Styles sous le regard méprisant et interrogatif des étudiants.

-Tu sais de qui il s'agit? (Il demande en baisant la tête vers moi)

-Evidement que non.

-En tout cas le gars a l'air de bien t'aimer. (Il dit avec un visage neutre)

-Au moins un qui ne s'amuse pas à me juger et à me rabaisser.

Il se met soudainement à rire, faisant apparaitre ses magnifiques fossettes et échapper son adorable petit rire.

-Pourquoi est-ce que tu rigoles?

-Parce que personne n'est sincère dans ce foutu campus. Surtout pas quand il s'agit d'aimer quelqu'un, c'est juste des plans culs qu'ils veulent et tu es en train de tomber dans le panneau.

-De toute façon je ne suis pas là pour me faire des amis encore moins un petit ami, ni même de plan culs. Alors que le gars soit sincère ou pas, ça ne changera rien à ma vie puisque je ne fais confiance à personne dans cette ville.

-Combien de temps est-ce que tu vas résister? Je suis certain que si on t'envoie les plus beaux gars de l'université, on ne te donne même pas une journée pour que tu puisses t'en faire un.

-Personnes ne me plait ici et je ne me taperai personne, est-ce clair ? (Je dis sur un ton qui selon est plutôt menaçant)

-Si tu le dis. Et une dernière chose avant que je parte, fais-moi plaisir, ne reste plus à côté de ce débile de Clayton, crois-moi tu mérite mieux comme ami, il n'est pas une bonne personne.

-Comment pourrai-je te croire alors que toi-même tu m'as dit que personne n'était sincère dans cet établissement?

-J'ai dit que personne ne l'était en faisant une généralité, mais je ne me suis pas mis dedans.

-Je ne te fais pas confiance.

-Alors ne te plains pas le jour où il va se retourner contre toi. (Il termine en partant, ne me laissant pas le droit de répliquer)

Je le regarde s'éloigner pour rejoindre sa bande d'amis et je commence à me demander si Styles dit vrai. Il commence vraiment à me mettre le doute ce gars, ça ne le fait pas du tout.

Le midi...

Je suis actuellement au Starbucks du coin en train de lire un livre tout en buvant mon café. Je devrai plutôt être au restaurant de l'université à manger avec Clayton, sauf que ce n'est pas ce que je fais. J'ai demandé à mon ami de me laisser seule ce midi pour que je puisse réfléchir un peu sur ma vie, mes projets mais aussi ce qui se passe au campus. Je ne voulais pas vraiment le laisser seul mais je me le devais pour aujourd'hui.

Je porte à présent le grand verre en plastique de couleur blanche entre mes lèvres, laissant entrer un gorgé du liquide bouillant dans ma bouche. C'est tellement bon, puis ça me réchauffe un peu étant donné le froid qu'il fait dehors. Le temps est complètement instable dans cette ville...

Je regarde ce qui se passe autour de moi, observant minutieusement chaque recoin et chaque personne, quand d'un coup, quelque chose vient s'abattre sur moi...



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