Chapitre 18

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À la fin de la journée, je dis au revoir à Clayton qui doit s'en aller s'acheter quelques bricoles et moi je reste debout dans la cour. Je cherche désespérément quelque chose à faire, quand une idée me vint à l'esprit. Je sors du campus sous les yeux de mes camarades qui sont encore en train de m'insulter devant tout le monde, et je mets écouteurs. Maintenant direction le stand de tir et d'armurerie.

Je l'ai repéré la dernière fois que je suis sortie pour aller faire un tour, et je me suis promis d'y aller quand j'aurai besoin de me défouler.

J'arrive à présent dans ce lieu qui est pratiquement composé que d'hommes, à la carrure bien formée et pleine de tatouage, et je vais à l'accueil. Je donne mon nom etc. puis une fois mes papiers en ordre, on me dirige vers la salle de tir. Comme j'ai déjà fait ce genre de chose auparavant, je n'ai pas besoin que l'on me montre comment faire, seul un gars de sécurité m'observe du coin de l'œil. Je me place dans mon allée en souriant intérieurement, et je prends le premier couteau face à moi. Je regarde la cible se trouvant à plusieurs mètres devant moi et je me concentre puis je fais un mouvement de bras très léger vers l'arrière avant de lancer subitement le couteau en plein milieu de la cible.

-Eh bien, la chance vous réussit mademoiselle. (Dit un homme à côté de moi, derrière sa vitre transparente qui nous sépare)

-Ce n'est pas de la chance, mais plutôt du savoir-faire. (Je lui souris avec un ton de leader)

-Ah ouais?

Je souris davantage en voyant qu'il me met aux défis, et je m'empare du deuxième couteau. Je reproduis exactement le même geste que j'ai fait précédemment et bim, en plein dans le mille à un millimètre prêt de la première arme.

-J'avoue que vous m'impressionnez. Comment est-ce que vous avez pris ça? -J'ai simplement fait comme vous en me rendant dans ce genre d'endroit. (Je hausse les épaules)

-Intéressant. C'est la première fois que vous venez ici non? (Il dit en lançant lui aussi son arme, visant dans le mille et se retournant vers moi)

-Oui c'est la première fois.

-D'accord.

Un silence se crée au même moment, puis l'homme reprend la parole.

-Je vais devoir y aller, je suis content d'avoir fait votre connaissance. (Il termine en souriant et faisant le tour de la vitre pour me serrer la main)

-De même. J'espère qu'on se reverra.

-Si vous venez ici dans la semaine à la même heure qu'aujourd'hui, alors oui on se reverra.

-D'accord. Et bien bonne fin de journée à vous.

-À vous aussi. (Il s'en va en m'accordant un dernier sourire)

Je retourne à ma séance, puis quand je tire je n'imagine qu'une chose... La tête de mes camarades de classe sur la cible. On pourrait penser que je suis une psychopathe voulant la mort de plusieurs personnes, mais je ne veux pas leurs morts, juste les voir souffrir. Donc je tire en pensant pouvoir leur faire mal et ça permet de bien me défouler.

De retour à l'université, il fait nuit noir mais les portes ne sont pas encore fermées. Donc j'entre dans le réfectoire qui est éclairé par les lampes se trouvant sur les murs, puis en arrivant devant ma porte, je vois Clayton, seul dans un coin. Je fronce les sourcils et je me dirige vers lui pour savoir ce qu'il fait ici.

-Clay? Est-ce que ça va? (Je demande sur une petite voix)

-Vicky? (Il dit en étant surpris)

-Pourquoi est-ce que tu es seul dans ce coin de fenêtre?

-J'avais simplement besoin de penser...

-Pourquoi ne pas aller dans ta chambre alors?

-Je ne peux pas.

-Et pourquoi?

-Des rumeurs circulent sur moi, l'établissement ne veut plus me loger la nuit, voilà pourquoi. (Il dit en soupirant et tournant la tête vers dehors)

-Hein? Mais quel genre de rumeurs? (Ne comprenant absolument rien)

-Des abrutis ont été voir la directrice en disant que je ramenais des filles chaque nuit et qu'elles restaient loger dans ma chambre. J'ai essayé de me défendre en disant que ce n'était pas vrai mais elle n'a pas voulu me croire.

-Je parie que c'est encore ces imbéciles, du coup tu vas dormir où ce soir?

-J'en sais foutrement rien.

-Alors viens dans ma chambre, il est hors de question que je te laisse dans cette misère.

-Je ne veux pas te déranger, je ne veux pas te mêler à tout ça Vicky, tu as déjà assez de problème comme ça.

-Je ne te laisse pas le choix.

Je lui prends la main, puis nous allons dans ma chambre où je lui propose de partager mon lit. Sur le coup il refuse encore ma proposition puis il finit par accepter en voyant que je ne lâcherai pas l'affaire.

-J'irai à l'hôtel demain pour louer une chambre et j'irai récupérer mes affaires chez la directrice.

-Si tu veux tu peux très bien rester ici, ça ne me dérange pas.

-Non, j'ai l'impression de profiter et j'ai horreur de ça. (Il dit d'un air confus)

-Comme tu voudras alors.

Il me remercie encore et encore puis nous allons nous coucher. Un espace assez suffisant est directement mis entre nous deux, et c'est parfait. Je ne veux pas qu'on soit collé l'un à l'autre pendant la nuit.

Le lendemain matin...

J'ouvre doucement les yeux après que mon réveil est sonné. Je l'éteins en tapant dessus puis je vois Clay debout...

-Bonjour. (Il sourit)

-Bonjour. (Lui rendant son sourire)

Il s'approche de moi avec un plateau recouvert de deux verres de jus d'orange, de pain au chocolat, de croissants et de brioche accompagné de pâtes à tartiner spéculoos.

-Je me suis dit que ça te ferait plaisir d'avoir un petit déjeuner au lit. Comme je ne savais pas ce que tu prenais en règle générale le matin, j'ai été cherché des viennoiseries françaises. (Il me pose le plateau à côté de moi, tandis que je m'assois)

-C'est trop Clay ! Il ne fallait pas.

-Mais si, je me devais bien de te remercier pour ce que tu as fait pour moi.

Je lui souris puis nous commençons à manger ensemble ce délicieux petit déjeuner.

Pendant que nous sommes en train de discuter de tout et de rien, j'entends quelqu'un qui frappe à la porte. On se retourne tous les deux vers celle-ci, puis je me lève en étant toujours vêtu de mes affaires de la veille, car j'ai dormi avec... Je ne voulais pas me mettre en pyjama alors que Clay allait dormir avec moi. Enfin bref ! Je vais à la porte et j'ouvre pour y découvrir le bouclé... Qu'est-ce qu'il veut encore celui-là?

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