Chapitre 20

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Il a toujours cette démarche assurée, ses cheveux sont moins bouclés que d'habitude car il est passé sous la douche. Je le dévore littéralement du regard, car c'est le cas de le dire, ce gars est magnifiquement beau surtout dans son maillot noir qui le serre, laissant légèrement voir quelques formes. Ses jambes sont grandes, un peu musclé et son torse idem; bien entretenu et je pourrais même tomber amoureuse de sa corpulence, continuant de l'admirer si on ne venait pas de me pousser à l'instant.

-Alors comme ça on ne se baigne pas? (Me demande Clay d'un ton amical)

-Non, ça ne me servira pas à grand chose, ça n'a rien à voir avec mon projet.

-C'est vrai.

-Bon maintenant que tout le monde est là, je vais vous demander de commencer par me faire des longueurs pour vous échauffer. Donc vous me faites ça pendant une vingtaine de minutes, puis je vous donnerai l'exercice suivant. Allez ! (Fait le prof en donnant un coup de sifflet)

Les premières personnes plongent, et ils font ça à chaque fois dans les lignes d'eau. Je les observe tous, regardant certaines filles qui sont plutôt douées. Ça me déplaît de l'avouer, mais ces blondes qui se moquent de moi depuis le début, se débrouillent bien en natation comme la plupart des élèves de cette classe. J'aimerais aussi nager, je suis plutôt bonne nageuse à vrai dire, mais je ne peux pas me jeter à l'eau à cause de mes tatouages. Si je venais à me mettre au maillot, les étudiants les verraient et je n'ai pas envie qu'ils découvrent cette partie de moi. Donc je reste à les observer à côté de l'enseignant qui me pose des questions par ci par là.

Le cours touche à sa fin, et le professeur va dans les vestiaires hommes avec les gars et les filles vont dans le leur. Pendant qu'ils se changent, l'instituteur m'a demandé si je pouvais ranger quelques objets qui ont servi, alors je me suis mise au travail pour tout déposer dans les bacs.

Maintenant que j'ai fini, je m'apprête à prendre mon sac pour sortir quand je sens des bras venir m'entourer la taille. J'ai juste le temps de me retourner pour apercevoir les trois quarts de ma classe, que je suis immédiatement jeté à l'eau. Je pousse un petit hurlement, puis me voilà sous l'eau que je percute avec une grande violence. Je n'ai pas eu le temps de prendre ma respiration, et à cause de l'effet de surprise, je bois la tasse. Je sens l'eau pénétrer dans mon œsophage, et j'essaie de remonter à la surface en nageant alors qu'il me reste plus d'un mètre à remonter, sauf je n'ai plus d'air. Je commence alors à paniquer et je bois encore la tasse une fois, deux fois avant de sentir mes poumons s'ingurgiter d'eau. Je regarde autour de moi, essayant de rejoindre la surface le plus vite possible, mais je n'y arrive pas. Je sens qu'un problème est en train d'arriver, alors j'essaie encore tant bien que de mal, mais sans oxygène je ne peux rien faire, quand soudain je vois quelqu'un plonger. Je suis encore en train de me débattre avec le peu de force qu'il me reste et je commence à fermer les yeux, sentant que quelqu'un vient de me prendre contre lui. Je suis vite ramené à la surface, n'ayant perdue connaissance que quelques secondes et je sens des lèvres venir entourer les miennes, puis des appuient contre mon ventre. Je sens l'eau qui remonte, puis je me mets à tousser recrachant tout ce que j'avais en moi. Je respire enfin, je continue de tousser puis le prof me fait m'asseoir.

-Vicky, est-ce que ça va? (Il demande en étant effrayé)

Je ne réponds pas, car quelque chose cloche, oui je vais bien je crois mais pourquoi est-ce qu'il n'est pas mouillé? S'il est dans cet état c'est qu'il n'a pas pu sauter, alors qui est venue me récupérer? Je regarde tout le monde en me posant cette fameuse question.

-Vicky, tu m'entends? (Il persiste)

-Oui, je vais bien et oui je vous entends. (Je prononce à voix basse)

-Est-ce que tu veux que j'appelle une ambulance?

-Non ça ira merci.

-Tu es certaine?

-Oui oui.

-D'accord, je vais quand même te conduire chez l'infirmière.

-Non ce n'est pas la peine.

-Vicky il faut...

-J'ai dit que ça allait. (Je hausse le ton en me levant avec l'aide de Clayton)

-Vous passerez me voir à 16h dans la salle des enseignants. (Il termine sur un ton autoritaire que je n'aime pas, mais je n'insiste pas plus.)

Les élèves me regardent en souriant après que le professeur est ordonné à tout le monde de rejoindre les vestiaires, puis je prends mes affaires et je sors sans attendre. Je suis trempé de la tête aux pieds, mon pull en laine me colle à la peau et mon jean n'en parlons même pas. Mes chaussures couinent à chaque fois que je pose les pieds au sol, et je sens qu'encore une fois je vais craquer... Je suis désormais à bout, je n'en peux vraiment plus de ces enfantillages et c'est avec les larmes aux yeux que je rejoins le campus universitaire.

Avec chance, personne n'est dans la cour, donc je peux directement rejoindre ma chambre sans que quiconque ne me voit dans cet état.

Une fois dans ma pièce, je me change directement en m'énervant davantage, j'ai encore une fois besoin de me défouler mais mon coin d'isolation en forêt me parait trop loin, là maintenant. Donc sans réfléchir, je donne un coup de poing dans le mur, me provocant une sensation horrible de picotements avant de laisser place à une douleur insoutenable. Je me mords la lèvre fortement et arrêtant avant de me couper celle-ci, puis je me laisse tomber sur mon lit, fourrant ma tête dans mon oreiller et je crie. La douleur ne cesse pas mais au moins je ne pense plus à ces connards d'anglais qui me pourrissent la vie.

Après une vingtaine de minutes, je me relève découvrant ma main complètement bleue... Bordel, là je crois que je suis mal... La douleur est toujours présente mais ma haine s'est dissipée. Je décide alors d'enfouir mes mains dans mes poches et je vais à l'infirmerie.

Je suis passé voir l'infirmière qui m'a envoyé faire une radio et le verdict est tombé... Je n'ai rien de grave, j'ai évité de justesse la fracture mais je vais devoir prendre quelques médicaments, mettre de la pommade et porter un bandage. Plus de peur que de mal. Donc maintenant je reviens dans ma chambre puis je m'allonge sur mon lit, quand on vient frapper à ma porte...

-Qui c'est? (Je crie)

-C'est Clayton!

Sans attendre, je retrousse mes manches, cachant mes bras et mon bandage à la main gauche par la même occasion.

-C'est ouvert! (Je dis)

Il entre, puis vient se mettre à côté de moi. Il commence à me parler de ce matin à la piscine, me demandant si je vais bien etc. et j'en viens à lui demander ceci:

-Qui m'a poussé?

-Je ne sais pas malheureusement... J'étais dans les vestiaires quand ça c'est produit... (Il dit d'un air confus)

-C'est toi qui es venu me récupérer? (Je demande en le regardant dans les yeux)

-Non, mais crois-moi j'aurais préféré que ça le soit.

-Pourquoi? Qui a plongé? (Je le questionne sur la même tonalité de voix)

-Styles, c'est lui qui a sauté pour te récupérer.

ReputationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant