Chapitre 9

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 Ryan marchait dans les couloirs de la prison. Il était stressé et serrait nerveusement ses poings. Le jeune homme avait traversé plus de la moitié de l'ancien hôpital pour venir en aide à deux gamines du secteur 13. Elles avaient provoqué les Freyens selon son supérieur et en avaient payé le prix, aussi lourd soit-il.

Mais c'était beaucoup trop dur à supporter pour lui. Il ne pouvait pas voir des enfants souffrir de la sorte sans réagir même s'il mettait en péril leur mission sacrée. Ryan avait réussi à déposer sa mallette de secours dans l'infirmerie au risque de faire attendre Jillias. Le colonel n'aimait pas attendre. À vrai dire il n'aimait pas grand-chose.

Ryan se frotta les mains nerveusement. Même s'il avait enlevé le sang qu'il y avait un peu plus tôt, il ne pouvait réprimer la sensation poisseuse qu'il y ressentait.

Le colonel le demandait une nouvelle fois, cela ne signifiait jamais rien de bon. La dernière fois, c'était, il y a quelques heures seulement, lorsque les deux fillettes s'étaient faites mutiler. Ryan arriva devant la porte des quartiers du colonel. Il marqua une pause. Le temps de maîtriser sa respiration et de défroisser ses vêtements. Il entra alors dans la pièce.

Jillias regardait par la fenêtre ouverte. Le vent soufflait doucement dehors, il entrait dans l'hôpital en faisant frémir les rideaux. Le soleil était maintenant en train de se lever dehors, Ryan réalisa qu'il venait de passer une nouvelle nuit blanche. Le colonel semblait perdu dans ses pensées. Il semblait totalement absorbé par sa contemplation.

Ryan referma la porte, elle émit un bruit sec qui fit sortir Jillias de sa transe.

– Ryan, vous êtes là.

Il n'avait aucune expression sur le visage. Pas de lueur dans son regard, ni de marques de joie passées ou présentes. Le colonel se tourna vers le jeune homme.

– Vous m'avez fait demander.

Jillias entreprit de faire le tour de Ryan en le considérant avec tout le mépris dont il était capable. Il le prenait de haut comme d'habitude. Mais Ryan ni prenait pas garde. Il ne se lasserait pas impressionner. Il n'était pas un des pauvres enfants enfermés dans leurs cellules.

– En effet. répondit froidement le colonel.

Il sembla se détendre un peu. C'était l'une de ses nombreuses manies. Il cherchait toujours à intimider avant d'en venir aux faits.

Jillias retourna vers la fenêtre et contempla à nouveau l'horizon.

– Comment as-tu trouvé notre châtiment du jour ? demanda-t-il le regard vide.

Ryan sentit un long frisson lui parcourir le dos. Il se dit que flatter Jillias lui permettrait de capter son attention pour lui exposer les faits.

– C'était un bon exemple de votre puissance... commença le jeune homme.

– Comment as-tu trouvé l'intervention de cette petite fille ? le coupa Jillias.

Ryan ressentit d'abord une grande frustration, il n'aimait pas être coupé dans son élan. Ce genre d'intervention ne laissait rien présager de bon. Le colonel était quelqu'un de dangereux même pour les siens. Ryan redoubla de précaution en choisissant ses mots.

– Marine, vous a défié. Elle en a payé le prix.

Il marqua une pause de peur d'être à nouveau coupé.

– Mais si je puis me permettre...

Il fit un pas en avant

– Vous l'avez admirablement réprimandée. Les rébellions ne sont pas permises dans cet établissement.

L'Avarielle - La légendeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant