Cela faisait plusieurs heures qu'ils se battaient. Un nuage de poussière montait du côté des combattants qui étaient sur le bord de la route tandis que les autres menaient une lutte acharnée autour de la carriole. La poussière montait haut dans le ciel entre les montagnes et était visible depuis le village de Varrard.
Même s'il savait parfaitement que ça ne faisait que peu de temps qu'ils se battaient, Ryan trouva le temps long. Le sol, goudron et sable, était couvert de sang et quelques vestiges de vêtements s'étalaient de part et d'autre.
Le liquide écarlate coulait sur le sol en une marée glissante et traître. Après avoir vaincu son premier adversaire, Ryan se mesura à quelques autres Freyens.
Le jeune homme n'était finalement pas si mauvais que ça pour se battre, il était même plutôt bon. Il se surprit à prendre du plaisir à vaincre ses adversaires, il trouva cela étonnant et se promit d'approfondir cette pensée qu'il jugeait inintéressante.
Ryan attaquait avec une grande rapidité et une méthode idéale pour venir à bout de son adversaire rapidement.
Le jeune homme acheva un nouvel ennemi du grand coup sur le crâne. Le sang gicla haut dans les airs en se mêlant à la poussière et l'homme retomba sur le sol sans un bruit. Le liquide écarlate s'étala et se mêla au sang des vaincus. Le jeune homme avait encore pris une vie, il trouvait cela curieux.
C'était si simple de tuer, il s'était imaginé à quel point il devait être dur de mettre fin à la vie d'un être vivant. Il n'aurait jamais imaginé devoir le faire un jour de ses propres mains. Pourtant il était en train de le faire et il était doué pour prendre des vies... Ryan se sentait couvert du liquide écarlate de ses ennemis mais il ne ressentait aucune fatigue.
Il était enfin contre la carriole, il allait pouvoir libérer les prisonniers et provoquer un repli des terriens. Le jeune homme savait que s'il réussissait à sauver ces quelques terriens, sa place dans la Résistance serait assurée. Mais il préférait ne pas voir avec le profit, avant tout il allait aider à sauver des vies et non pas à les prendre.
Ryan atteint rapidement les portes, il frappa de toutes ses forces sur les portes et leurs verrous avec son arme. Le jeune homme parvint à les briser à une vitesse qui le surprit, les prisonniers étaient enfin libres.
Lui qui s'était toujours trouvé maigrichon comparé aux autres, même s'il était en réalité plutôt musclé. Les prisonniers sortirent en hâte, il y avait quelques enfants, des hommes et des femmes, tous d'un aspect misérable. Ils n'avaient sur le dos que des étoffes miteuses qui n'auraient pas mérité plus que l'usage d'un torchon. Ils étaient tous pieds nus, les genoux découverts et l'air apeuré. Les prisonniers partirent en courant au travers des combats pour filer dans la forêt avec les tireurs. Ils adressaient des regards pleins de gratitudes vers Ryan en partant.
La lutte n'avait plus aucun sens pour eux. Les résistants allaient pouvoir rentrer dans leur cachette. Les Freyens semblaient être en proie à une rage destructrice, sans beaucoup de résultat.
Ryan se dirigea vers les blessés dans le but de les aider quand il entendit un cri déchirant l'air et montant vers le ciel entre les grandes montagnes.
- Espèce de salaud, lâche moi immédiatement !
Le jeune homme se retourna en reconnaissant cette voix. Manon. Son cœur manqua de s'arrêter. Le chef des Freyens était en train de l'emmener et même si elle se débattait avec toute la fougue dont elle était capable, elle n'arriverait sûrement pas à se libérer.
– Connard me touche pas !
Ryan courut en sens inverse à travers la mêlée. Mais son avancée était difficile à cause des nombreux combats, des morts et des blessés.
La fillette hurlait toutes sortes d'injures à son agresseur en se tortillant dans tous les sens.
– Enculé ! Mais fous moi la paix à la fin !
Le jeune homme crut un instant qu'il allait pouvoir l'atteindre quand le chef Freyen talonna son cheval et partit au galop. Il bouscula le dernier Freyen qui le séparait de la fillette.
– Crevure ! T'as la cervelle ramollie au point de pas m'entendre quand je te parle !
Ryan courut aussi vite qu'il put derrière eux. Manon s'agitait dans tous les sens ce qui gênait à la fois le cheval et le cavalier. La fillette ne comptait sûrement pas se laisser si facilement enlevée. Le jeune homme courut en utilisant au maximum ses muscles, mais le cheval était bien plus rapide.
– Ryan ! appela Manon.
La voix de la fillette tremblait. Avait-elle peur ? Elle ? Ryan n'aurait pas su si elle avait peur ou si son appel devait lui donner la force de d'avancer. Il maintint le rythme, il devait sauver Manon, coûte que coûte.
Cependant ses muscles et ses forces ne supportèrent pas longtemps sa vitesse, il ne tarda pas à ralentir sans le vouloir.
– Ryan !
Le jeune homme vit le cheval partir et disparaître sur la route. Ryan n'en pouvait plus, mais il devait continuer.
Les muscles de ses jambes se dérobèrent sous lui, il avait un peu trop forcé. Et pourtant il ne perdait pas espoir, il retrouverait la fillette.
– Manon !
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L'Avarielle - La légende
ParanormaleEn un bois perdu et glacial, où la neige et le froid avaient tout recouvert, où le vent même avait cessé de souffler tant la température était basse. En ce bois, il n'y avait pas âme qui vive. Tout avait gelé et sur les sombres branches des arbres o...