Chapitre 25

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 Ryan arriva dans le petit village de Varrard, une bourgade située dans le sud de la France. Autrefois c'était un endroit des plus charmants. L'hiver, le givre recouvrait tout, offrant de dangereuses pistes de patinage. Le froid y était alors omniprésent, le village étant situé en pente entre deux grandes montagnes, donc toujours à l'ombre. L'été le climat était bien meilleur. Les habitants mettaient en place des piscines et la rivière qui coulait en aval, étaient des moyens de détente adéquats. Les enfants jouaient dans les rues, les vieillards parlaient sur des bancs à l'ombre des arbres, les adultes vaquaient à leurs occupations, les chats sillonnaient les rues... bref Varrard était un endroit tout à fait charmant.

Du moins il l'était, avant l'arrivée des Freyens sur Terre. Les adorateurs de Rya avaient imposé leurs lois : couvre feu, vol, impôts, meurtres... Ils inspiraient la crainte dans le village. Les vieillards ne se retrouvaient qu'à l'abri des regards, chez eux ou dans des salles protégées et clandestines. Les enfants ne jouaient plus dehors de peur d'être choisis comme étant potentiel Avarielle, même si les prisonniers enfants avaient été libérés. Les adultes exécutaient leurs tâches le plus rapidement possible pour rentrer chez eux se mettre à l'abri. Même les chats ne passaient plus dans les rues qu'en courant.

Ryan parcourut le calme village, n'écoutant que les bruits que faisaient les sabots de son cheval en heurtant le sol. La désolation que son peuple avait provoquée le frappait une fois de plus. Les lampadaires qui avaient toujours servi à éclairer, étaient maintenant inutiles.

Les Freyens, ne sachant pas quelle était cette invention, les avaient convertis à de nombreux gibets, des traces de sang étaient encore visibles sur le métal. Les exécutions publiques étaient l'un des moyens les plus utilisés sur leur planète.

Ryan aperçut les carcasses de quelques voitures qui encombraient les rues, il ne savait pas à quoi cela servait exactement. Il imaginait bien ces grands engins servir à diverses choses, habitation, four, serre, et parfois véhicule.

Des débris de verre jonchaient le sol de toute part et craquaient sous les sabots de sa monture. Des morts, du pillage, de la peur... tout cela pour trouver un démon, un enfant, Marine probablement.

Ryan ne voyait pas vraiment en quoi attaquer la population pouvait bien aider à trouver et à exécuter une petite fille. C'était ridicule, inutile, vain, stupide... Mais les Freyens ne connaissaient que cette manière de procéder. La peur. Selon Jillias c'était le moyen le plus efficace pour garder la population sous contrôle.

Le jeune homme accéléra l'allure, il ne voulait pas trop traîner dans cet endroit. Il devait retrouver Manon, c'était sa mission. Il voulait la retrouver avant Maxime, à vrai dire, s'il avait à choisir entre lui et Manon, il choisirait la fillette sans hésitation. La vérité, c'était qu'il ne trouverait sûrement pas Maxime.

Jillias avait jugé bon de le garder à disposition plus de temps que les autres enfants. Le colonel pensait qu'il avait un lien avec certaines choses, il n'avait pas dit quoi. Il ne voyait rien de bien particulier en Maxime. C'était un garçon, tout à fait banal, qui n'avait aucune chance de pouvoir seulement espérer être le démon. Ryan savait que s'il voulait respecter sa promesse il devait d'abord retrouver Manon.

Il passa le village au peigne fin, en passant et repassant dans les ruelles et sur le place, face aux soldats qui se chargeaient du maintien et l'ordre, sous les yeux des habitants qui les considéraient avec méfiance. Une atmosphère tendue régnait dans le village et provoquait de réguliers frissons dans le dos du jeune homme.

Ryan arriva une nouvelle dans une petite avenue qui montait depuis la rivière. Déserte bien entendu. Il décida de faire un cinquième tour dans le village pour être sûr de lui quand il entendit une voix monter derrière son dos.

L'Avarielle - La légendeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant