Chapitre 2/1 - Faire une Dahmer

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Septembre 1976

J'ouvris difficilement les yeux. La lumière forte m'éblouissait. Ce n'était pas normal. D'où provenait cette luminosité un peu trop éclatante à mon goût ? J'entrouvris une paupière mais la refermai immédiatement, enfouissant ma tête entre mes coussins. Je soupirai bruyamment et pris mon courage à deux mains, ouvrant d'un coup sec les yeux. Je pus ainsi constater que j'avais encore omis de tirer les rideaux. Je rouspétai contre ma propre bêtise et laissai retomber ma tête. Je cherchai à tâtons mon réveil que je trouvai rapidement et jetai un coup d'œil indifférent à l'écran. Je dus m'y reprendre à deux fois avant que l'information parvienne à mon cerveau.

Il était huit heures. Les chiffres clignotaient tranquillement sur leur cadrant comme si le malheur qu'ils annonçaient était insignifiant. Je poussai un petit cri strident et me levai d'un bond. J'étais en retard. Très en retard même. Je commençais le lycée dans une demi-heure. Je n'y serais jamais à temps. Génial... Je n'étais jamais en retard en temps normal ! Et bien évidemment, il fallait que ça tombe aujourd'hui... Je me préparai en vitesse et descendis dans la cuisine. Pour mon plus grand étonnement, le copain de ma mère était là, assis devant une tasse de café à lire son fichu journal.

- Teddy... Lâchai-je du bout des lèvres.

Mon manque d'enthousiasme du le rafraîchir car il me fit un petit sourire tout crispé auquel je ne répondis pas.

Je jetai un regard tout autour de moi, légèrement paniquée, mais où était donc maman et Lucas ?

- Ça fait longtemps.

- Hein ? Quoi donc ?

- Qu'on ne s'est pas retrouvés seuls toi et moi.

Un frisson de dégoût me traversa l'échine. Ce type... il y avait clairement un problème. Je n'arrivais pas encore à mettre le doigt sur ce qui n'allait pas, mais... je n'aimais définitivement pas rester seule en sa présence.

- Ouais. Bon, tu m'excuses, mais je suis déjà en retard.

- Attends.

Teddy se leva de sa chaise pour se positionner dans le couloir, toujours avec son fichu sourire collé aux lèvres.

- Quoi ?

- Tu seras une jeune fille obéissante, hein ? Tu ne voudrais tout de même pas faire de la peine à ta mère et ton petit frère, pas vrai ?

Pour la première fois de ma vie, je n'avais pas réussi à supporter le poids de son regard et je baissai la tête. Je n'avais qu'une envie, c'était de m'enfuir le plus loin possible d'ici, si seulement mes jambes acceptaient de bouger.

- Je... Je vais être en retard, réussis-je à dire.

Il s'écarta sur le côté pour me laisser passer, et sans un regard pour lui, je le dépassai. Je l'entendis me dire sans grande conviction :

Dahmer : Insoluble - Part 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant