Chapitre 14 - Bottle into the Sea

59 6 13
                                    

✴︎── ⋆⋅☆⋅⋆ ──✴︎

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

✴︎── ⋆⋅☆⋅⋆ ──✴︎

24 Décembre 1976 - Mad River Mountain.

Par-delà la fenêtre close, le soleil apparaissait doucement à travers les nuages, surplombant bientôt les montagnes et illuminant de son éclat doré les pistes devenues blanches sous l'assaut de la poudreuse. Assise devant mon bureau, je contemplais ce spectacle. Au bout de quelques minutes, je me remis à écrire distraitement, me laissant porter par les Quatre Saisons de Vivaldi.

À notre arrivée quelques jours plus tôt au chalet de Mad River Mountain, mon oncle, nous avait d'emblée précisé qu'il s'agissait là d'une tradition : chaque réveillon se célébrait en fanfare sur du Vivaldi, Ave Maria et autres sonates de Noël. Puis sur ces belles paroles, il avait monté le son du tourne-disque et était parti en chantonnant.

Si au début j'avais fait mine de m'en amuser, désormais je ne rechignais plus à entendre ses mêmes mélodies. Je m'étais même surprise à remettre en marche le tourne-disque lorsque le vinyle s'était arrêté. D'ailleurs, j'aimais beaucoup les Quatre Saisons d'Antonio Vivaldi particulièrement le second mouvement du Printemps. Au-delà de la vivacité des morceaux, il y avait tout simplement une beauté pure dans ce concerto, me rappelant à quel point j'adorais la musique et remerciais mes parents de m'avoir inculqué le piano et de la guitare depuis petite.

De légers coups retentirent contre le bois de la porte, puis cette dernière pivota sans attendre de réponse. Le jeune garçon avisa quelques secondes les boulettes de papier froissées au sol puis alla s'asseoir sur un des deux lits occupant la pièce. Je ne lui accordai pas un regard, perdue dans la contemplation du paysage blanc.

- C'était une chouette journée hier. En plus, j'ai toujours aimé la neige, dit soudainement Lucas. Ça me rappelle papa.

Je tournai doucement la tête vers mon petit frère qui bascula en arrière sur le matelas.

- Tu écris à quelqu'un ? poursuivit-il distraitement.

Je détournai le regard pour le reporter sur le papier griffonné.

- J'essaie, marmonnai-je.

- A qui est-ce que tu écris ?

Je fus tentée de lui répondre que j'écrivais à un ami, mais visiblement ce n'étais pas le cas.

- Un garçon que j'apprécie beaucoup au lycée, répondis-je.

Mon petit frère se redressa instantanément pour me fusiller du regard.

- Oh ! Ma grande sœur a un amoureux.

- Mais non... j'aimerais juste que l'on soit amis, lui et moi. Mais cette perspective n'a pas l'air de l'enchanter.

- A bon ? Pourquoi il ne veut pas être ton ami ?

- Je n'en sais rien... je ne dois pas être assez intéressante à ses yeux.

Dahmer : Insoluble - Part 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant