Chapitre 42 - Orientation

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10 Janvier 1978 -

Même si les nuages semblaient avoir déversé tout leur soûl, l'air était glacial et me fouettait douloureusement le visage. Je ne m'en formalisai cependant pas et avançai presque avec facilité dans l'épaisse poudreuse où mes chevilles disparaissaient. Je pris soin de réajuster mes gants et m'arrêtai à quelques pas des grilles du bahut. La journée n'avait pas encore débuté que j'avais déjà envie de sécher les cours.

Mon estomac se tordis lorsque j'aperçus les deux portes d'entrées du bâtiment principal. Je pris une grande inspiration et décidai de passer le pas. Je ne pouvais pas fuir le lycée indéfiniment de toute façon.

Dans les couloirs bordés de casiers, je croisais Tess occupée à discuter avec les autres filles, elle m'envoya un discret signe de la main pour me saluer que je répondis à l'identique. Je sentis qu'elle aurait voulut venir me parler, mais l'expression sur mon visage dû l'en dissuader.

Je montai à l'étage pour me diriger dans la salle du premier cours de la journée. Tout le monde était déjà assis devant son pupitre et attendait le professeur en bavardent tranquillement, comme si finalement leur vie était dérisoire.

Je me dirigeai sans bruit vers une place tout au fond de la salle, glissant mon regard sur le pupitre vide à ma droite qui aurait normalement dû être celui de Jeffrey. Semblerait-il qu'il avait décidé de sécher, encore. Mon cœur se serra en me remémorant notre dernière discussion, quelques jours auparavant...

Jeffrey semblait avoir besoin d'être seul, au vue de la façon dont il m'avait fait comprendre que j'étais clairement de trop dans ses problèmes.

La chaise libre se tira tout de même pour laisser Backderf si asseoir. Lui aussi arborait une petite mine un peu triste, il était d'ailleurs étrangement calme et silencieux, autant qu'il pouvait l'être du moins.

Même s'il ne l'admettrait jamais, je savais que John considérait, à sa façon un peu spécial, Jeffrey comme un ami malgré tout, et qu'il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter aussi.

Morose, j'inspirai de l'air et détournai les yeux vers la fenêtre pour observer par delà la vitre crasseuse, le terrain de sport recouvert d'une épaisse couche blanche. Il ne neigeait plus dehors, mais il faisait bien trop froid pour que quelqu'un de sensé ait l'envi de traîner dans le coin.

Jeffrey Dahmer n'était pas retourné en cours depuis trois jours et je n'avais pas osée toquer à sa porte pour savoir s'il allait bien. Par peur de sa réaction, peut-être ou...

Juste parce que j'étais une lâche. Je ne supportai plus ce paradoxe en moi. Je mourais d'envie de le voir. Et en même temps, je mourais d'envie de le fuir.

Comment peut-on aimer quelqu'un et le craindre autant ? L'amour et la peur, condensés, envers une seule personne...

Je laissai John me distraire de mes pensées. C'était à propos du prochain examen, mais je ne l'écoutai pas vraiment.

Dahmer : Insoluble - Part 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant