Après avoir quitté sa Californie natal, Jodie Anderson se voit contrainte d'aménager dans la petite ville de Bath, perdu dans l'Etat rupestre de l'Ohio des années 70.
Alors que la jeune fille essaie de se faire une place parmi ses nouveaux camarades...
Cette histoire est classée "mâture" il y aura donc des scènes explicites.
Oui. Les personnages ne comptent toujours pas jouer au Scrabble ahah
En espérant que ce chapitre vous plaise :) _______________________________________________________________________________________________
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Je n'aime pas me plaindre. Dans mon esprit, ça ne se fait pas. Je ne saurais trop expliquer pourquoi, mes parents ont passés la moitié de leur vie à se plaindre, tout en m'inculquant que cela était un manque d'éducation. Quelle hypocrisie.
Mais pourtant aujourd'hui, je crois... Je crois que je mériterais de me plaindre.
Mais à quoi cela m'avancerait ?
Je ne voulais pas me sentir plus pathétique que je ne l'étais déjà actuellement.
Il était tard, et la fête battait son plein dans le gymnase, décoré pour l'occasion de ridicules cotillons, serpentins entortillés, confettis colorés et autres ballons de baudruche.
Relayé dans un coin de table, je contemplai les reflets multicolores qui éclataient dans l'air, irisées de cette beauté parfaite, éphémère, auréolées de lumière et de reflets délicats, pour le simple plaisir de ce spectacle.
J'aurais voulu regarder la source de cette lumière, mais les spots étaient bien trop éclatants, alors je fermai les yeux dans un soupire et me perdais dans l'univers étouffé des sons.
Parfois j'aimerais avoir le courage d'envoyer balader les gens. Mais non. Je rumine mes pensées, je les laisse me consumer, tourner en rond dans mon esprit jusqu'à me rendre fou. Je les laisse se glisser en moi, jusqu'à me mener au bord du gouffre... Et alors, je recule. Ma vie n'est qu'une succession de « presque », de « pas encore », et finalement, de « pas du tout ». Je ronge mon frein, je brûle, jusqu'à ne plus pouvoir le supporter, et puis... La flamme s'éteint. Le cycle infernal.
Je suis condamné à être ordinaire. Maladroit. Timide. Incapable. Inlassablement, je suis éclipsé. Je fais de mon mieux, bien sûr. Mais voilà, je suis ce que je suis. Rien de plus.
J'essaye de ne plus raisonner comme ça grâce à Jodie. Elle me l'a dit et je le sais que je suis à l'âge de l'adolescence, cet âge fatidique, maudit, où l'on se cherche, où l'on se teste, où l'on doute de soi, parfois pour un temps ou parfois pour toujours. Je tente de dépasser mes limites grâce à elle, d'être plus que ce pauvre petit garçon effrayé dans les jupons de ses parents, de mériter ma place dans ce monde.
Mais alors, pourquoi ai-je l'impression que tout est déjà joué pour moi ?
Ce soir en est un parfait exemple. Si seulement je pouvais dire à tous ces connards d'aller se faire foutre et rentrer chez moi.
