Chapitre 34 - Joyce

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Au fil des jours qui avaient précédés la discussion avec Bridget, les tensions c'étaient un peu apaisées.

Les autre élèves, eux aussi, c'étaient peu à peu habitués à voir le "Dahmer fanclub" traîner avec le groupe de Tess. On se retrouvaient à la bibliothèque ou à la cafétéria lors des repas le midi, toujours accompagnés de membres plus ou moins fixes. Cela avait suscité la curiosité, mais au final - et grâce à la nonchalance de John Backderf - passé une semaine d'étonnement, les gens avaient finir par cesser de se soucier de voir les populaires en compagnie des acolytes de Dahmer, comme fondus dans le paysage.

Jeff et moi par contre, on ne se mettaient jamais l'un à côté de l'autre. On se montraient rarement ensemble sans la présence d'un tiers. On ne manifestaient aucun signe d'attachement particulier l'un pour l'autre.

Mais en secret... nous vivions au rythme d'une allégresse délicieuse. Je sentais mon amour et mon bonheur grandir à tel point que j'avais la sensation de découvrir d'autres dimensions en Jeffrey.

Le lycée ne nous offrait que peu d'intimité. Mais on trouvaient toujours un moyen de ce voir. Le rocher était notre rendez-vous de prédilection après les cours. Sinon, un obscur rayon de la bibliothèque lorsqu'il n'y avait personne. Dans ces rares moments où on pouvaient se retrouver seuls, on se contemplaient parfois sans rien dire, absorbés par l'infinité de l'autre et on s'embrassait, pour toutes ces fois où on n'avait pas pu le faire, découvrant du bout des doigts le corps de l'un et de l'autre, encore arrêtés par la frontière de nos vêtements, promesses et désirs, mêlés et espérés.

Cependant aujourd'hui, nous étions le week-end et nous n'avions donc plus à nous cacher pour nous voir.

Je frappai trois petits coups contre la porte d'entrée de la maison pour signaler de mon arrivée. La porte pivota immédiatement pour laisser entre voir Jeffrey dans l'encadrement.

Il me considéra quelques secondes en plissant les yeux, jeta ensuite un coup d'œil à sa montre puis releva un regard malicieux sur ma personne :

- Vous avez dix minutes de retard mademoiselle Anderson, ce n'est pas tolérable.

Je me retiens un gloussement amusé.

- Allez, laisse moi passer.

Je le poussai vivement en arrière pour qu'il me laisse la place d'entrer, il n'omis aucune résistance, l'air sincèrement réjouis.

- Et puis, je te ferais dire que je ne suis jamais en retard. J'arrive parfaitement à l'heure à laquelle j'arrive, objectai-je en enlevant mes chaussures dans le hall.

Jeff rigola et leva les yeux au ciel avant de se diriger vers le salon où se trouvait déjà sa mère. Assise sur un des fauteuils en velours orange, Joyce lisait un énorme ouvrage qui semblait peser une tonne et prenait une place monstre devant elle, et sur un petit cahier posé en équilibre à même l'accoudoir Joyce prenait des notes de son écriture fine et penchée.

Dahmer : Insoluble - Part 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant